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Ultra fast-fashion : François-Xavier Ceccoli demande au Gouvernement la mise en œuvre de moyens de contrôle accrus contre les géants chinois


MP le Mercredi 9 Juillet 2025 à 12:45

Le député de la 2ème circonscription de Haute-Corse a interpellé ce mardi la ministre déléguée en charge du commerce sur les dangers des marketplaces comme Aliexpress, Shein ou Temu lors de la séance de questions au Gouvernement. Dans l'hémicycle de l’Assemblée nationale, il a dénoncé des produits non conformes aux normes européennes qui constituent une menace pour les consommateurs et une concurrence déloyale pour les commerçants français



(Photo : Capture d'écran Assemblée nationale)
(Photo : Capture d'écran Assemblée nationale)
 
Aliexpress, Shein, Temu. Ces trois géants de l’ultra fast-fashion qui enregistrent chaque jour des milliers de ventes depuis la France sont devenus le cauchemar de nombre de commerçants. Ces plateformes chinoises de vente en ligne ne cessent en effet de prendre de l’ampleur, imposant à ces derniers une concurrence déloyale en ce qu’elles respectent rarement les normes européennes en vigueur pour protéger les consommateurs. Face à ce constat, à l’occasion de la séance de questions au Gouvernement de ce mardi après-midi, le député de la 2ème circonscription de Haute-Corse, François-Xavier Ceccoli, a entendu interpeller le Gouvernement afin de lui demander « la mise en œuvre de solutions et moyens de contrôle adaptés à la lutte contre ces pratiques dont le coût économique est considérable ». 
 
Après avoir rendu un hommage ému à son collègue Les Républicains Olivier Marleix, député d’Eure-et-Loire et ancien président du groupe à l’Assemblée nationale décédé lundi, François-Xavier Ceccoli a ainsi tenu à souligner que « la sécurité des produits non alimentaires est un enjeu fondamental de protection des consommateurs, tout autant qu'un impératif de responsabilité publique ». « Or, selon les chiffres, sources de Bercy les plus récents, 94% des produits vendus sur certaines plateformes chinoises en ligne ne respecteraient pas les normes de sécurité de l'Union européenne. Face à cette réalité, la responsabilité de l'État est engagée. En laissant en vente libre des produits non conformes, jouets, outillages, cosmétiques, textiles, notre système expose nos concitoyens, y compris les plus vulnérables, à des risques graves », a-t-il déploré en pointant le risque de « blessures d'enfants avec des jouets non certifiés, accidents avec des équipements électriques défectueux ou exposition à des substances toxiques via des textiles non tracés ». « Certes, l'entrée en vigueur du Digital Service Act et du nouveau règlement sur la sécurité générale des produits constitue un progrès. Et la DGCCRF devient l'autorité compétente pour en assurer l'application », a-t-il concédé en martelant que « cette avancée législative doit impérativement être accompagnée de moyens concrets ». 
 
« Avec plus de 7 000 à 10 000 nouveaux produits mis en ligne chaque jour sur certaines marketplaces, peut-on raisonnablement penser que la DGCCRF a aujourd'hui les moyens humains et techniques d'assurer un contrôle efficace et exhaustif ? », a-t-il lancé en affirmant en outre qu’il « est urgent d'envisager le déférencement de ces plateformes par application du principe de précaution ». « Dans le cas contraire, c'est bien la responsabilité du gouvernement qui pourrait être engagée en cas d'accident alors que vous avez déjà été alerté plusieurs fois », a-t-il appuyé en interrogeant le Gouvernement sur « la part réelle des contrôles effectués par la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) sur les produits vendus en ligne en comparaison avec ceux vendus en magasin », ainsi que sur les « mesures concrètes qu’il entend  prendre pour renforcer les moyens de la DGCCRF et garantir un contrôle à la hauteur des enjeux sur les marketplaces étrangères, notamment chinoises ». 
 
En réponse, Véronique Louwagie, la ministre déléguée en charge du commerce, de l'artisanat et des petites et moyennes entreprises a convenu que « la régularité et la conformité des produits est un enjeu majeur ». À ce titre, elle a indiqué que la semaine dernière, une enquête de la DGCCRF a donné lieu à une condamnation à l’égard de la plateforme Shein pour informations mensongères« 87% des réductions de prix et des promotions dont il était fait état n'étaient pas à la hauteur de ce qui était annoncé. Dans ces 87%, 11% des annonces qui faisaient état de promotion et de réduction de prix étaient en fait des augmentations de prix », a-t-elle précisé.
 
Dans ce droit fil, elle a assuré que la DGCCRF et le gouvernement agissent bien contre ces marketplaces et a annoncé que « le nombre de contrôles sera triplé en 2025 sur un certain nombre d'articles ». « J'ai demandé à ce que ces plateformes soient contrôlées à 360 degrés, c'est-à-dire sur l'ensemble des éléments, y compris les produits et également toutes les allégations qui sont fournies. Et je demandais à ce que ces contrôles soient en priorité sur les plateformes à risque systémique. Nous poursuivons par ailleurs un certain nombre d'échanges avec nos homologues européens pour que les enquêtes soient massives, beaucoup plus fréquentes et dans toute l'Union Européenne », a-t-elle posé avant d’indiquer qu’elle a également demandé à ces services de se saisir du sujet du déréférencement de ces sites. « Je suis également intervenue au niveau européen pour faire évoluer le DSA (le règlement européen sur les services numériques) parce qu'effectivement cela nous permettra de fermer l'accès à certaines plateformes », a-t-elle encore ajouté.