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U Culletivu Patriotti : « Nous n’accepterons pas que Félix Benedetti soit de nouveau incarcéré »


Nicole Mari le Samedi 6 Mars 2021 à 15:24

Mobilisation samedi matin di u culletivu Patriotti au rond-point d'Arena-Viscuvatu pour dénoncer la situation répressive actuelle en Corse à travers une conférence de presse et une distribution de tracts. Plus d’une centaine de militants nationalistes, issus de 12 organisations du mouvement national, et des élus territoriaux, ont apporté leurs soutiens aux jeunes nationalistes blessés dans l’occupation de la préfecture d’Aiacciu et à Felix Benedetti dont le procès en appel se tiendra le 11 mars à Paris. Explications en vidéo de Ghjuvan Filippu Antolini, porte-parole di u culletivu.



U culletivu Patriotti au rond-point d'Arena-Viscuvatu pour protester contre la situation répressive.
U culletivu Patriotti au rond-point d'Arena-Viscuvatu pour protester contre la situation répressive.
« Nous sommes et nous serons mobilisés et déterminés », c’est le message qu’a lancé le collectif de défense des anciens prisonniers politiques corses Patriotti, samedi matin, au rond-point d’Arena-Viscuvatu. Mobilisés contre « la politique répressive vouée à l’échec » de l’Etat et déterminés à ne pas accepter un prisonnier politique supplémentaire dans les geôles françaises. « Il reste une douzaine de prisonniers politiques corses. Nous leur apportons tout notre soutien et nous ferons tout pour qu’il n’y en ait pas un de plus dans les jours qui viennent », assène, en fin de discours, Ghjuvan Filippu Antolini, président di u culletivu. En ligne de mire, la convocation, le 11 mars devant la Cour d’appel de Paris, de Félix Benedetti, membre de Core in Fronte et de Patriotti, suite à la décision du Parquet antiterroriste de Paris de contester l’aménagement de peine dont il fait l’objet. Le 16 décembre dernier, ledit Parquet avait requis à son encontre un an et demi de prison ferme, refusant un aménagement de peine sur le reliquat de sa condamnation à cinq ans de prison pour détention d'armes. Le 20 janvier, le juge d'application des peines avait néanmoins validé l'aménagement en question, à savoir une liberté conditionnelle sous bracelet électronique.
 
Le prétexte du Fijait
L’audience du 11 mars pourrait ou non se conclure par son retour en détention. « Huit ans après son arrestation, Félix Benedetti, membre de Patriotti, est convoqué à Paris. Il risque, de nouveau, de retourner en prison alors qu’il est libre parmi les siens depuis mars 2017. Son inscription au Fijait (Fichier des auteurs d’infractions terroristes) le prive d’une liberté conditionnelle alors qu’il a effectué 2 ans et demi de détention, soit la moitié de sa peine, et 1 an et demi d’assignation à résidence à Paris. Prétextant son refus de se soumettre aux obligations du Fijait, le Parquet a fait appel de son placement sous bracelet électronique et demande son retour en détention. Nous réaffirmons notre totale solidarité avec Félix Benedetti et nous exigeons qu’il ne retourne pas en prison. Dans le cas contraire, nous saurons prendre nos responsabilités », prévient u cullettivu. « La place des patriotes corses n’est pas dans les prisons françaises, elle est en liberté sur leur terre », ajoute Ghjuvan Filippu Antolini. Comme il l’explique en vidéo :

Ghjuvan Filippu Antolini : « L’Etat français continue dans les voies répressives »

Une pratique vengeresse
Pas plus que la réincarcération de Félix Benedetti, « victime d’un acharnement inadmissible du Parquet », u culletivu ne peut accepter le refus de l’Etat d’enlever le statut de DPS à Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, leur déniant ainsi le droit à un rapprochement familial, comme la loi le permet. « Cela démontre une volonté ciblée d’acharnement contre certains de nos prisonniers politiques, une pratique vengeresse pour supplicier tout un peuple », poursuit u culletivu. « Nous avons tous été extrêmement choqués par ces images de jeunes Corses ensanglantés, qui portaient des revendications partagées par l’ensemble du peuple corse et par de très nombreuses mairies qui, les unes après les autres, délibèrent pour demander le retour sur leur terre de Pierre Alessandri et d’Alain Ferrandi … Emprisonnés depuis 22 ans, ils sont accessibles à la libération conditionnelle depuis plus de 4 ans. Si la loi était appliquée, ils seraient dehors depuis longtemps. Nous sommes et nous serons à leurs côtés », renchérit Ghjuvan Filippu Antolini. Avant de conclure : « Il est temps que l’Etat français prenne la donne de la nouvelle position politique en Corse qui existe depuis plus de 6 ans et entre dans les voies de l’apaisement ». Affaire à suivre…
 
N.M.

Ghjuvan Filippu Antolini et les membres du culletivu Patriotti entourant Felix Benedetti au au rond-point d'Arena-Viscuvatu.
Ghjuvan Filippu Antolini et les membres du culletivu Patriotti entourant Felix Benedetti au au rond-point d'Arena-Viscuvatu.