Les routes sont un sujet polémique par excellence. Le débat, qui s’est tenu vendredi matin à l’Assemblée de Corse sur les infrastructures de transports routiers et ferroviaires n’a pas dérogé à la règle. L’Exécutif présentait le bilan et l’actualisation du Plan pluriannuel des investissements (PPI) 2017-2026 et le futur PPI 2026-2030. Un rapport dense, détaillé, et un PPI ambitieux que le conseiller exécutif et président de l’Office des transports de la Corse (OTC), Jean-Félix Acquaviva, a qualifié de « PPI de combat ». Précisant que c’est la première mandature nationaliste qui a doté la Corse, pour la première fois de son histoire, d’un PPI des infrastructures de transports en 2017, remplaçant les schémas en vigueur jusqu’alors, il explique qu’un PPI « se risque à un pilotage d’opérations à partir de priorités stratégiques, politiques, territoriales et d’aménagement du territoire, inscrites dans le temps, dans un calendrier, avec le pari d’une maturité foncière, environnementale et financière, c’est-à-dire une prévision année par année des crédits de paiement que l’on peut mettre à partir du moment où l’on considère que l’opération va débuter ». La précision est d’importance, car elle va justifier le plan que le président de l’OTC va ensuite détailler. Il indique que l’Exécutif nationaliste a immédiatement programmé 70 millions € sur les infrastructures routières ajacciennes, complètement délaissées par les mandatures précédentes, 55 millions € sur les routes territoriales et 15 millions € sur les routes départementales dans la Collectivité, de Corse (CdC) a hérité en 2018.
Un bilan très satisfaisant
Concernant le bilan financier, il rappelle que le Covid a impacté les délais, les coûts, le budget de l’Etat et des collectivités et la réalisation des opérations. « Cela fait un bilan de 870 millions € investis sur 8 ans pour 1,3 milliard sur 10 ans, soit 86,8% déjà réalisés sur l’ensemble des infrastructures, routes, chemin de fer, ports et aéroports. Il y a eu une sur-programmation sur les routes départementales par rapport à ce que nous avions prévu en 2017, puisque nous avons programmé 128 % de l’enveloppe prévue, 75 % sur le volet routier, 71 % sur les ports et les aéroports. Une moyenne d’engagement financier de 109 millions € par an sur les transports contre 104 millions € lorsqu’il existait les deux départements et la collectivité territoriale, on a donc investi plus sur le même périmètre, malgré une augmentation de 18 % des prix ». Et ce, souligne-t-il, grâce à une technique de revêtement à froid qui a permis une diminution des coûts de 10% à 35% pour le bitume et une amélioration environnementale et compensé la hausse des prix. « C’est un PPI qui s’adapte et peut ajourner des opérations en fonction des considérations financières, foncières ou environnementales. Faire une déviation aujourd’hui n’est plus du tout possible, comme il y a 15 ans, notamment avec la question des espèces protégées, l’amiante...». Le président de l’OTC déroule la liste des travaux réalisés sur les routes, la montée en puissance sur le réseau ferré avec la régénération des ponts, des tunnels, la commande centralisée pour 45 millions €… « qui vise l’acquisition programmée du tram-tram sur le périurbain ajaccien, bastiais et balanin avec une augmentation des fréquences ». Sans oublier les travaux portuaires et aéroportuaires. « Nous avons réalisé aussi un gros travail d’analyse de l’état du réseau routier pour fonder des critères objectivés d’intervention pour des opérations de maintenance avec un plan de 50 à 55 millions €. C’est une priorité absolue ». Un bilan qu’il juge donc « très satisfaisant » surtout « au vu de l’état du réseau ». Plus de 60% entreprises sont concernées par ces travaux.
Un PPI de combat
Jean-Félix Acquaviva détaille, ensuite, les enjeux du futur PPI d’une durée de 5 ans, 2026-2030, avec 415 millions € d’investissements prévus pour la modernisation des réseaux routier et ferroviaire, 50 à 70 millions € d’opérations de maintenance, et 50 à 70 millions € pour les ports et aéroports qui feront l’objet d’un rapport spécifique en septembre. « Ce PPI nécessite 330 millions € de recettes du prolongement PTIC ou d’un Pacte fiscal et budgétaire ». Il poursuit quatre objectifs prioritaires : la sanctuarisation du réseau existant, la résilience de l’infrastructure routière, la rénovation du réseau et la prise en compte du PADDUC. Le président de l’OTC tacle certains choix opérés par l’Etat sur le PTIC : « Ce ne sont pas des bons choix, c’est parfois du saupoudrage, ce n’est pas ce que les Corses attendent. Se déplacer est, pour nous, prioritaire, mais cela implique des choix à enveloppe fermée. On a fait un pré-tri des opérations liées à l’équité territoriale et à la maturité de mise en œuvre des opérations. C’est important, à la fois, pour améliorer les déplacements, mais aussi pour la commande publique ». Malgré un contexte budgétaire contraint, il propose quatre hypothèses : « notre hypothèse privilégiée est d’investir 150 millions € par an », puis deux hypothèses qualifiées de « réalistes » entre 115 et 130 millions € par an, « ce que nous réalisons déjà dans l’actuel PPI », et une hypothèse très basse à 100 millions €, « si l’État nous oblige à faire ce choix. Nous n’avons pas à choisir entre l’intérieur et le périurbain ajaccien et bastiais. Si nous avons surprogrammé sur les routes départementales, c’est que notre priorité est de revitaliser un certain nombre d’endroits qui avaient été délaissés pendant des années. Sur les quatre hypothèses, on reste entre 50 et 55 millions d’euros pour la maintenance routière. Ce qui veut dire que les choix se feraient malheureusement sur la modernisation du chemin de fer. Par contre si on veut une intermodalité, il faut privilégier l’option à 150 millions € ». Et de conclure : « Il faut se mettre en posture de négociation de combat pour avoir les moyens dont la Corse a besoin pour la vie quotidienne des insulaires et la vie économique de ce pays ».
Concernant le bilan financier, il rappelle que le Covid a impacté les délais, les coûts, le budget de l’Etat et des collectivités et la réalisation des opérations. « Cela fait un bilan de 870 millions € investis sur 8 ans pour 1,3 milliard sur 10 ans, soit 86,8% déjà réalisés sur l’ensemble des infrastructures, routes, chemin de fer, ports et aéroports. Il y a eu une sur-programmation sur les routes départementales par rapport à ce que nous avions prévu en 2017, puisque nous avons programmé 128 % de l’enveloppe prévue, 75 % sur le volet routier, 71 % sur les ports et les aéroports. Une moyenne d’engagement financier de 109 millions € par an sur les transports contre 104 millions € lorsqu’il existait les deux départements et la collectivité territoriale, on a donc investi plus sur le même périmètre, malgré une augmentation de 18 % des prix ». Et ce, souligne-t-il, grâce à une technique de revêtement à froid qui a permis une diminution des coûts de 10% à 35% pour le bitume et une amélioration environnementale et compensé la hausse des prix. « C’est un PPI qui s’adapte et peut ajourner des opérations en fonction des considérations financières, foncières ou environnementales. Faire une déviation aujourd’hui n’est plus du tout possible, comme il y a 15 ans, notamment avec la question des espèces protégées, l’amiante...». Le président de l’OTC déroule la liste des travaux réalisés sur les routes, la montée en puissance sur le réseau ferré avec la régénération des ponts, des tunnels, la commande centralisée pour 45 millions €… « qui vise l’acquisition programmée du tram-tram sur le périurbain ajaccien, bastiais et balanin avec une augmentation des fréquences ». Sans oublier les travaux portuaires et aéroportuaires. « Nous avons réalisé aussi un gros travail d’analyse de l’état du réseau routier pour fonder des critères objectivés d’intervention pour des opérations de maintenance avec un plan de 50 à 55 millions €. C’est une priorité absolue ». Un bilan qu’il juge donc « très satisfaisant » surtout « au vu de l’état du réseau ». Plus de 60% entreprises sont concernées par ces travaux.
Un PPI de combat
Jean-Félix Acquaviva détaille, ensuite, les enjeux du futur PPI d’une durée de 5 ans, 2026-2030, avec 415 millions € d’investissements prévus pour la modernisation des réseaux routier et ferroviaire, 50 à 70 millions € d’opérations de maintenance, et 50 à 70 millions € pour les ports et aéroports qui feront l’objet d’un rapport spécifique en septembre. « Ce PPI nécessite 330 millions € de recettes du prolongement PTIC ou d’un Pacte fiscal et budgétaire ». Il poursuit quatre objectifs prioritaires : la sanctuarisation du réseau existant, la résilience de l’infrastructure routière, la rénovation du réseau et la prise en compte du PADDUC. Le président de l’OTC tacle certains choix opérés par l’Etat sur le PTIC : « Ce ne sont pas des bons choix, c’est parfois du saupoudrage, ce n’est pas ce que les Corses attendent. Se déplacer est, pour nous, prioritaire, mais cela implique des choix à enveloppe fermée. On a fait un pré-tri des opérations liées à l’équité territoriale et à la maturité de mise en œuvre des opérations. C’est important, à la fois, pour améliorer les déplacements, mais aussi pour la commande publique ». Malgré un contexte budgétaire contraint, il propose quatre hypothèses : « notre hypothèse privilégiée est d’investir 150 millions € par an », puis deux hypothèses qualifiées de « réalistes » entre 115 et 130 millions € par an, « ce que nous réalisons déjà dans l’actuel PPI », et une hypothèse très basse à 100 millions €, « si l’État nous oblige à faire ce choix. Nous n’avons pas à choisir entre l’intérieur et le périurbain ajaccien et bastiais. Si nous avons surprogrammé sur les routes départementales, c’est que notre priorité est de revitaliser un certain nombre d’endroits qui avaient été délaissés pendant des années. Sur les quatre hypothèses, on reste entre 50 et 55 millions d’euros pour la maintenance routière. Ce qui veut dire que les choix se feraient malheureusement sur la modernisation du chemin de fer. Par contre si on veut une intermodalité, il faut privilégier l’option à 150 millions € ». Et de conclure : « Il faut se mettre en posture de négociation de combat pour avoir les moyens dont la Corse a besoin pour la vie quotidienne des insulaires et la vie économique de ce pays ».
Une fragilité financière
C’est le président du groupe Core in Fronte, Paul-Félix Benedetti, qui déclenche la première salve de critiques principalement axée sur la fragilité financière du PPI prévu : « Vous dites que vous avez fait 4 % de plus, mais vous raisonnez à euro constant, comme si le monde n’avait pas changé. En 2017, votre programme d’investissement était de 100 millions €, en 2025, il est de 110 millions €, mais 1 million € ne permet pas de réaliser les mêmes travaux en 2017 et en 2025. L’indice du BTP a augmenté de 25%. Cela veut dire que les finances de la CdC ne permettent pas aujourd’hui d’envisager un PPI ne serait-ce que 100 millions €. Un tel programme aujourd’hui n’est plus reproductible, et pourtant vous l’affichez. Si on voulait le réaliser, il y a trois solutions, soit prioriser l’investissement sous maîtrise d’ouvrage, ce qui n’est pas fait depuis deux ans, soit diminuer les aides connexes aux communes et intercommunalités, soit doubler l’emprunt et arriver à la zone de déséquilibre budgétaire en transgressant toutes les règles d’or de la bonne gestion fiscale ». Pour lui, la CdC doit programmer des projets en prévision d’appels à projets français ou européens. Sur le ferroviaire, le leader indépendantiste tacle une programmation « qui ne va pas dans le sens d’un développement : pas d’achat de nouvelles motrices avec un fort engagement financier ». Sur les routes, il déplore des programmes essentiellement « basés sur la sécurisation » avec pour conséquence un ralentissement très fort des flux routiers et des temps de trajet trop longs. « Pourquoi n'est-on pas capable de programmer des réseaux de dépassement pour fluidifier le trafic et compenser la multiplication des ronds-points ? La route est un calvaire en Corse ». Enfin, il prône « un flux continu de travaux pour faire vivre l’industrie du BTP qui est, en Corse, sous assistance permanente de la commande publique. Il faut veiller à ne pas promouvoir de travaux trop gros qui écartent les petites entreprises au profit des grands groupes ».
Un chèque en blanc
Si le groupe Avanzemu « assume ses responsabilités sur le PPI en cours sur la période où nous étions aux affaires », il regrette par la voix de Pierre Poli « les opérations qui n’ont pas été lancées », comme le contournement de Penta-di-Casinca et d’A Ghisunaccia, le giratoire de de Corti et de Levie… et ceux programmés, comme à Portivecchju, « qui ne font toujours pas l’objet, pour l’instant, de crédits de paiement ». Sur le futur PPI ? « Le principal problème, c’est le nerf de la guerre qui manque cruellement pour réaliser toutes ces opérations pourtant nécessaires ». Idem pour le chemin de fer : « Le document manque cruellement d’éléments concrets et reste sur des idées générales ». Et de conclure : « Il ait demandé de valider un PPI très hypothétique sur le volet routier concernant les financements dont les opérations ne sont que vaguement énoncées concernant le chemin de fer. Donc pas grand-chose de concret. C’est quasiment un chèque en blanc que l’on propose de signer. Et vous comprendrez bien que ce chèque, nous ne le signerons pas ».
C’est le président du groupe Core in Fronte, Paul-Félix Benedetti, qui déclenche la première salve de critiques principalement axée sur la fragilité financière du PPI prévu : « Vous dites que vous avez fait 4 % de plus, mais vous raisonnez à euro constant, comme si le monde n’avait pas changé. En 2017, votre programme d’investissement était de 100 millions €, en 2025, il est de 110 millions €, mais 1 million € ne permet pas de réaliser les mêmes travaux en 2017 et en 2025. L’indice du BTP a augmenté de 25%. Cela veut dire que les finances de la CdC ne permettent pas aujourd’hui d’envisager un PPI ne serait-ce que 100 millions €. Un tel programme aujourd’hui n’est plus reproductible, et pourtant vous l’affichez. Si on voulait le réaliser, il y a trois solutions, soit prioriser l’investissement sous maîtrise d’ouvrage, ce qui n’est pas fait depuis deux ans, soit diminuer les aides connexes aux communes et intercommunalités, soit doubler l’emprunt et arriver à la zone de déséquilibre budgétaire en transgressant toutes les règles d’or de la bonne gestion fiscale ». Pour lui, la CdC doit programmer des projets en prévision d’appels à projets français ou européens. Sur le ferroviaire, le leader indépendantiste tacle une programmation « qui ne va pas dans le sens d’un développement : pas d’achat de nouvelles motrices avec un fort engagement financier ». Sur les routes, il déplore des programmes essentiellement « basés sur la sécurisation » avec pour conséquence un ralentissement très fort des flux routiers et des temps de trajet trop longs. « Pourquoi n'est-on pas capable de programmer des réseaux de dépassement pour fluidifier le trafic et compenser la multiplication des ronds-points ? La route est un calvaire en Corse ». Enfin, il prône « un flux continu de travaux pour faire vivre l’industrie du BTP qui est, en Corse, sous assistance permanente de la commande publique. Il faut veiller à ne pas promouvoir de travaux trop gros qui écartent les petites entreprises au profit des grands groupes ».
Un chèque en blanc
Si le groupe Avanzemu « assume ses responsabilités sur le PPI en cours sur la période où nous étions aux affaires », il regrette par la voix de Pierre Poli « les opérations qui n’ont pas été lancées », comme le contournement de Penta-di-Casinca et d’A Ghisunaccia, le giratoire de de Corti et de Levie… et ceux programmés, comme à Portivecchju, « qui ne font toujours pas l’objet, pour l’instant, de crédits de paiement ». Sur le futur PPI ? « Le principal problème, c’est le nerf de la guerre qui manque cruellement pour réaliser toutes ces opérations pourtant nécessaires ». Idem pour le chemin de fer : « Le document manque cruellement d’éléments concrets et reste sur des idées générales ». Et de conclure : « Il ait demandé de valider un PPI très hypothétique sur le volet routier concernant les financements dont les opérations ne sont que vaguement énoncées concernant le chemin de fer. Donc pas grand-chose de concret. C’est quasiment un chèque en blanc que l’on propose de signer. Et vous comprendrez bien que ce chèque, nous ne le signerons pas ».
Une régression
La critique est plus dure à droite et, sans surprise, entièrement ciblée sur le volet routier. Angèle Chiappini, élue du groupe U Soffiu Novu, stigmatise « une dégradation accrue des infrastructures qui doit être mise en parallèle avec le coût de votre inaction, et qui conduit à ne pas traiter des problèmes maintes fois signalés. L’entretien régulier permet d’éviter des opérations coûteuses. Nulle trace dans ce rapport d’une restructuration de nos services routiers. C’est bien dommage parce qu’il y a fort à faire dans ce domaine pour nous permettre de faire mieux en dépensant moins ». Concernant le futur PPI ? « Rien ne figure ni sur Olmeto, ni Ste Lucie, ni Venaco, les trois points noirs sur lesquels on insiste régulièrement, trois opérations stratégiques et coûteuses qu’on aurait aimé voir programmées et budgétisées avec un calendrier de réalisation ». Pour elle, les routes étaient bien mieux entretenues du temps des départements. C’est bien l’avis de sa colistière, Cathy Cognetti, qui enfonce le clou et parle de « régression », rejetant les critiques contre les départements « érigés systématiquement comme bouc émissaire. À la coupole, on travaillait dans l’opérationnel au service des territoires. Il est regrettable que cet esprit d’efficience n’ait pas été transmis lors de la fusion ». Elle regrette une inégalité de traitement entre les territoires et plaide, comme à son habitude, pour le rural. A l’inverse, Christelle Combette récuse « le rattrapage ajaccien » et juge les investissements insuffisants : « Les entrées de ville d’Ajaccio et de la CAPA, où vit un tiers de la population corse, ont-elles vu le moindre début de réalisation des projets prévus sur la PPI 2017 ? Sur la pénétrante d’Ajaccio, les travaux, à peine commencés, se sont brutalement interrompus ».
La critique est plus dure à droite et, sans surprise, entièrement ciblée sur le volet routier. Angèle Chiappini, élue du groupe U Soffiu Novu, stigmatise « une dégradation accrue des infrastructures qui doit être mise en parallèle avec le coût de votre inaction, et qui conduit à ne pas traiter des problèmes maintes fois signalés. L’entretien régulier permet d’éviter des opérations coûteuses. Nulle trace dans ce rapport d’une restructuration de nos services routiers. C’est bien dommage parce qu’il y a fort à faire dans ce domaine pour nous permettre de faire mieux en dépensant moins ». Concernant le futur PPI ? « Rien ne figure ni sur Olmeto, ni Ste Lucie, ni Venaco, les trois points noirs sur lesquels on insiste régulièrement, trois opérations stratégiques et coûteuses qu’on aurait aimé voir programmées et budgétisées avec un calendrier de réalisation ». Pour elle, les routes étaient bien mieux entretenues du temps des départements. C’est bien l’avis de sa colistière, Cathy Cognetti, qui enfonce le clou et parle de « régression », rejetant les critiques contre les départements « érigés systématiquement comme bouc émissaire. À la coupole, on travaillait dans l’opérationnel au service des territoires. Il est regrettable que cet esprit d’efficience n’ait pas été transmis lors de la fusion ». Elle regrette une inégalité de traitement entre les territoires et plaide, comme à son habitude, pour le rural. A l’inverse, Christelle Combette récuse « le rattrapage ajaccien » et juge les investissements insuffisants : « Les entrées de ville d’Ajaccio et de la CAPA, où vit un tiers de la population corse, ont-elles vu le moindre début de réalisation des projets prévus sur la PPI 2017 ? Sur la pénétrante d’Ajaccio, les travaux, à peine commencés, se sont brutalement interrompus ».
Un problème de concertation
La majorité monte au créneau pour défendre le PPI et pointe, par la voix de Louis Pozzo-di-Borgo, la responsabilité de l’Etat avec « un PTIC de seulement 250 millions €, non concerté, qui entraîne des investissements non partagés, et, du coup, un besoin en infrastructures qui n’a été ni discuté, ni planifié ». Egalement celle de certains territoires : « On a un problème d’aménagement, de concertation. On doit tenir compte des besoins des territoires, mais quand certains partent tous azimuts, en lien direct avec un préfet, chercher des millions d’euros sur un PTIC, changent diamétralement le territoire et viennent ensuite nous voir en nous disant, on a fait ça, maintenant il faut un réseau routier et des infrastructures. Où est la concertation ? C’est trop facile ! ». Dans son viseur : le téléporté d’Ajaccio. Et d’ajouter : « il y a eu rattrapage, on peut dire ce qu’on veut, les chiffres sont têtus ! ». Sur les retards et les abandons de projets, il rappelle les contraintes environnementales et le changement climatique : « Au cours des 10 dernières années est apparue la contrainte sur l’amiante. Nul ne peut l’ignorer. Les projets déjà planifiés ont souvent été retardés, voire annulés ou contraintes par cette problématique-là, notamment sur le bassin bastiais où l’amiante est omniprésente ». A Pierre Poli, il rétorque : « Si la vision est uniquement dépendante des financements, ce n’est plus une vision politique, c’est la vision des financeurs. On a un projet, on fait un programme, des dossiers sont prêts, et, ensuite, on va chercher les financements. C’est la règle dans les communes et les intercos ».
Des mises au point
Dans la foulée, Don Joseph Luccioni dénonce « une rente victimaire » faite à la majorité : « On entendait moins de critiques sur d’autres mandatures où aucun crédit et aucun fond de dossier n’était sur la table ou dans les bureaux avant que nous n’arrivions aux responsabilités ». Hyacinthe Vanni remet les pendules à l’heure sur la nostalgie des Conseils généraux : « Si on était du bon côté, on avait tout, et si on n’était pas du bon côté, on n’avait rien ! C’est la réalité. Quand on faisait des autoroutes dans certains endroits, dans d’autres, c’était l’Afrique ou le tiers-monde ! Le rattrapage n’est pas encore effectué ». A l’opposition qui « ne parle que des grandes agglomérations », il rétorque : « Aujourd’hui, nous avons une vision générale de tout le territoire. La Corse ne se résume pas à l’urbain, il y a aussi le rural. Sur certains endroits abandonnés, on va faire des efforts considérables. Je défendrai le moindre petit village qui a le droit d’avoir des routes ». De même, Nanette Maupertuis met les choses au point sur le financement européen et l’éligibilité des actions : « J’entends un peu n’importe quoi ! L’Europe ne paye pas les routes ! Elle est d’accord pour financer des infrastructures de transports, mobilité durable, décarbonation. Elle ne finance pas non plus les matériels roulants. Exception faite sur les routes et les trains vers l’Est pour des régions qui peuvent se retrouver sur des fronts belliqueux parce qu’il y a une question de défense et de sécurité sur les frontières extérieures. Il y a des dérogations quand on est classé « région ultrapériphérique » ou lorsqu’on est autonome, ce que nous ne sommes pas ! ».
Pas de pulitichella !
C’est, chiffres à l’appui, que le président de l’OTC réplique aux critiques « On peut contester les opérations, dire que, depuis dix ans, on n’a rien fait, c’est la fin de la commande publique, mais si vous voulez qu’on fasse un petit Educ-tour avec le casque sur la tête pour voir les travaux réalisés, je suis d’accord, cela peut peut-être changer la vision qu’ont les élus de ce qui a été vraiment fait a di là di e chjachjare et di a pulitichella ». En conclusion, Gilles Simeoni, en remet une couche sur la responsabilité de l’Etat dans l’utilisation des fonds du PTIC qui auraient du être réservés aux projets structurants : « Le Préfet Lelarge m’a dit qu’il n’y aura plus un euro, ni pour les routes, ni pour l’intérieur, de la part de l’Etat sur les grands projets stratégiques. Il m’a dit : « Aujourd’hui, il y a 80 % des personnes qui vivent autour d’Ajaccio, de Bastia et de Portivechju, et dans 15 ou 20 ans, il y en aura 95%. Les routes, c’est un problème du 19ème siècle et le PTIC, c’est pour le 21ème siècle ». Je lui ai répondu que les problèmes du 19e et du 20e siècles jusqu’à aujourd’hui n’ont pas été traités. Notre vision est fondamentalement différente parce que notre objectif politique est de rééquilibrer les choses et que, dans l’idéal, nous voudrions que, dans 20 ans, il y ait 40 % des gens qui vivent dans les villages. Et tout en découle ». Et de conclure : « Le PPI n’est pas un document figé. Il sera présenté tous les ans ou tous les deux ans. Nous sommes déjà en état de sur-programmation non seulement par rapport au PTIC, mais par rapport à l’ensemble des financements que nous pouvons mobiliser. Il y a des opérations qui devront être intégrées, d’autres en sortiront ».
Le rapport a été adopté par les voix de la majorité et d’Un’Altra Strada. U Soffiu Novu a voté contre, Avanzemu et Core in Fronte se sont abstenus.
N.M.
La majorité monte au créneau pour défendre le PPI et pointe, par la voix de Louis Pozzo-di-Borgo, la responsabilité de l’Etat avec « un PTIC de seulement 250 millions €, non concerté, qui entraîne des investissements non partagés, et, du coup, un besoin en infrastructures qui n’a été ni discuté, ni planifié ». Egalement celle de certains territoires : « On a un problème d’aménagement, de concertation. On doit tenir compte des besoins des territoires, mais quand certains partent tous azimuts, en lien direct avec un préfet, chercher des millions d’euros sur un PTIC, changent diamétralement le territoire et viennent ensuite nous voir en nous disant, on a fait ça, maintenant il faut un réseau routier et des infrastructures. Où est la concertation ? C’est trop facile ! ». Dans son viseur : le téléporté d’Ajaccio. Et d’ajouter : « il y a eu rattrapage, on peut dire ce qu’on veut, les chiffres sont têtus ! ». Sur les retards et les abandons de projets, il rappelle les contraintes environnementales et le changement climatique : « Au cours des 10 dernières années est apparue la contrainte sur l’amiante. Nul ne peut l’ignorer. Les projets déjà planifiés ont souvent été retardés, voire annulés ou contraintes par cette problématique-là, notamment sur le bassin bastiais où l’amiante est omniprésente ». A Pierre Poli, il rétorque : « Si la vision est uniquement dépendante des financements, ce n’est plus une vision politique, c’est la vision des financeurs. On a un projet, on fait un programme, des dossiers sont prêts, et, ensuite, on va chercher les financements. C’est la règle dans les communes et les intercos ».
Des mises au point
Dans la foulée, Don Joseph Luccioni dénonce « une rente victimaire » faite à la majorité : « On entendait moins de critiques sur d’autres mandatures où aucun crédit et aucun fond de dossier n’était sur la table ou dans les bureaux avant que nous n’arrivions aux responsabilités ». Hyacinthe Vanni remet les pendules à l’heure sur la nostalgie des Conseils généraux : « Si on était du bon côté, on avait tout, et si on n’était pas du bon côté, on n’avait rien ! C’est la réalité. Quand on faisait des autoroutes dans certains endroits, dans d’autres, c’était l’Afrique ou le tiers-monde ! Le rattrapage n’est pas encore effectué ». A l’opposition qui « ne parle que des grandes agglomérations », il rétorque : « Aujourd’hui, nous avons une vision générale de tout le territoire. La Corse ne se résume pas à l’urbain, il y a aussi le rural. Sur certains endroits abandonnés, on va faire des efforts considérables. Je défendrai le moindre petit village qui a le droit d’avoir des routes ». De même, Nanette Maupertuis met les choses au point sur le financement européen et l’éligibilité des actions : « J’entends un peu n’importe quoi ! L’Europe ne paye pas les routes ! Elle est d’accord pour financer des infrastructures de transports, mobilité durable, décarbonation. Elle ne finance pas non plus les matériels roulants. Exception faite sur les routes et les trains vers l’Est pour des régions qui peuvent se retrouver sur des fronts belliqueux parce qu’il y a une question de défense et de sécurité sur les frontières extérieures. Il y a des dérogations quand on est classé « région ultrapériphérique » ou lorsqu’on est autonome, ce que nous ne sommes pas ! ».
Pas de pulitichella !
C’est, chiffres à l’appui, que le président de l’OTC réplique aux critiques « On peut contester les opérations, dire que, depuis dix ans, on n’a rien fait, c’est la fin de la commande publique, mais si vous voulez qu’on fasse un petit Educ-tour avec le casque sur la tête pour voir les travaux réalisés, je suis d’accord, cela peut peut-être changer la vision qu’ont les élus de ce qui a été vraiment fait a di là di e chjachjare et di a pulitichella ». En conclusion, Gilles Simeoni, en remet une couche sur la responsabilité de l’Etat dans l’utilisation des fonds du PTIC qui auraient du être réservés aux projets structurants : « Le Préfet Lelarge m’a dit qu’il n’y aura plus un euro, ni pour les routes, ni pour l’intérieur, de la part de l’Etat sur les grands projets stratégiques. Il m’a dit : « Aujourd’hui, il y a 80 % des personnes qui vivent autour d’Ajaccio, de Bastia et de Portivechju, et dans 15 ou 20 ans, il y en aura 95%. Les routes, c’est un problème du 19ème siècle et le PTIC, c’est pour le 21ème siècle ». Je lui ai répondu que les problèmes du 19e et du 20e siècles jusqu’à aujourd’hui n’ont pas été traités. Notre vision est fondamentalement différente parce que notre objectif politique est de rééquilibrer les choses et que, dans l’idéal, nous voudrions que, dans 20 ans, il y ait 40 % des gens qui vivent dans les villages. Et tout en découle ». Et de conclure : « Le PPI n’est pas un document figé. Il sera présenté tous les ans ou tous les deux ans. Nous sommes déjà en état de sur-programmation non seulement par rapport au PTIC, mais par rapport à l’ensemble des financements que nous pouvons mobiliser. Il y a des opérations qui devront être intégrées, d’autres en sortiront ».
Le rapport a été adopté par les voix de la majorité et d’Un’Altra Strada. U Soffiu Novu a voté contre, Avanzemu et Core in Fronte se sont abstenus.
N.M.
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