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Transition numérique et écologie : Inizià et l’AUE lancent la réflexion en Corse


Patrice Paquier Lorenzi le Mardi 3 Juin 2025 à 18:09

L’incubateur corse Inizià, en partenariat avec l’Agence d’Urbanisme et de l’Énergie, a organisé ce mardi 3 juin une journée consacrée à la convergence entre transition numérique et transition écologique. Un prix de 1 500 € a été remis à une start-up engagée sur ce double front.



Inizià et l'AUE ont organisé une journée spéciale sur le thème de la transition écologique et du numérique.
Inizià et l'AUE ont organisé une journée spéciale sur le thème de la transition écologique et du numérique.

« Comment concilier transition numérique et transition écologique ? » C’est la question à laquelle ont tenté de répondre une soixantaine de participants ce mardi 3 juin, à l’initiative d’Inizià, en partenariat avec l’Agence de l’Urbanisme et de l’Énergie. Les responsables de l'incubateur de Corse ont en effet organisé une journée spéciale sur ce thème, qui a réuni une soixantaine de participants au total. Start-ups, PME-TPE, ADEC, CCI, mais aussi de grandes entreprises insulaires comme la SITEC ou EDF Corse étaient réunies dans les locaux ajacciens d’Inizià pour échanger sur ce sujet et essayer de trouver des réponses et des solutions concrètes.

Plusieurs conférences-débats se sont déroulées dans la matinée, avec notamment un état des lieux de la sobriété numérique dressé par Dylan Marivain, chargé de mission à l’ADEME. Dans le cadre du programme Alt Impact – lequel encourage à se mobiliser autour des enjeux environnementaux du numérique – il s’occupe notamment du déploiement de la sobriété numérique au sein des entreprises : « Il est important de rappeler, dès que cela est possible, les grands enjeux des impacts environnementaux concernant le numérique en France. Aujourd’hui, 50 % des émissions de gaz à effet de serre du numérique sont liées aux équipements, 46 % aux centres de données et 4 % au réseau. Pour trouver des solutions, on pousse toujours à l’allongement de la durée de vie des outils numériques, on essaye d’acheter du matériel recyclé, mais surtout on essaye d’éco-concevoir ses solutions. La part des centres de données ne fait qu’augmenter et il va falloir, dans l’avenir, essayer de réduire les services grâce à plusieurs leviers. Les entreprises peuvent déjà se tourner vers des data centers plus vertueux en matière d’impact environnemental. »


Alt Impact, qui a été présenté ce mardi aux acteurs insulaires, est un programme porté par l’Ademe, le CNRS et l’Inria, et financé par les CEE (Certificats d’économies d’énergie) qui a pour objectif d’accélérer et accompagner la sobriété numérique. Mais aussi d’accélérer la sensibilisation et la formation de l’ensemble des publics (citoyens, entreprises, collectivités, ou toute autre organisation…) à l’impact environnemental du numérique et à la compréhension de ses enjeux, mesurer et piloter la sobriété numérique, en identifiant et partageant les données et des outils fiables  mais également soutenir les actions de mise en œuvre de la sobriété numérique dans les stratégies des collectivités et des organisations : « L’un des rôles de l’ADEME dans le cadre de ce programme Alt Impact est de produire de la connaissance mais aussi de mettre des outils à disposition et de soutenir l’écosystème grâce à des têtes de réseaux en se tournant vers les entreprises, les institutionnels mais aussi le grand public pour communiquer sur les bons gestes à avoir ».

Aujourd’hui, selon plusieurs études, la part du numérique dans les émissions de gaz à effet de serre est de 4% au niveau mondial (2,5% en France). Un chiffre, comparable à la part de l’aviation civile, qui pourrait facilement être multiplié par 2 dans les dix prochaines années et même par 3 d’ici 2050.  Des chiffres qui ont poussé Inizià et l’AUE a organisé cette journée spéciale avec pour objectif de sensibiliser et responsabiliser sur cette problématique. Des groupes de travail sous forme d’un « living lab » (laboratoire vivant) ont ensuite été mis en place afin de travailler ensemble, d’échanger et d’apporter des solutions concrètes pour réduire l’impact environnemental du numérique au sein de leurs entreprises et start-ups corses mais également collectivités. Enfin, la manifestation s’est conclue avec la remise d’un prix de 1 500 € à Missià, une start-up ajaccienne, concernant ses efforts sur la réduction de l’impact environnemental au sein de l’entreprise.