Nous prenons acte avec satisfaction du transfert en Corse des jeunes Nicolas Battini et Stéphane Tomasini. Cette mesure élémentaire de justice et d'équité aurait dû permettre de conforter la dynamique d'apaisement voulue par la Corse et les Corses. Malheureusement, les interpellations contre des jeunes supporters intervenues avant-hier, le moment et la méthode de ces interpellations, la personnalité et l'âge des personnes arrêtées ou recherchées, ont immanquablement réactivé une logique de tension. Tout le monde connaît ces mécaniques, et tout le monde sait qu'il faut impérativement les éviter. Nous refusons pour notre part que la jeunesse corse soit une fois encore happée dans un engrenage de confrontation, engrenage alimenté par le sentiment d'injustice. C'est ce que nous avons rappelé, dans le cadre de nos fonctions respectives, aux autorités de l'Etat dès les heures ayant suivi les interpellations. Tout comme nous leur avons rappelé que les institutions de la Corse ont prouvé à de multiples reprises ces derniers mois qu'elles ont le souci permanent de l'apaisement et la volonté de désamorcer les situations dangereuses ou conflictuelles. Il appartient à l'Etat de démontrer qu'il est dans le même état d'esprit. Les remises en liberté décidées par l'autorité judiciaire sont à cet égard un signe positif. Nous espérons que c'est ce chemin d'apaisement qui sera définitivement emprunté dans les mois à venir, dans le cadre de cette affaire, comme de façon générale.