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Tocc'à voi : "qu’en sera-t-il de notre île, de nos commerçants et de nos entreprises lorsque la pandémie sera enrayée?"


Nicole Ghilardi le Dimanche 15 Novembre 2020 à 18:25

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Tocc'à voi : "qu’en sera-t-il de notre île, de nos commerçants et de nos entreprises lorsque la pandémie sera enrayée?"
En 2013, à la demande du président de la Chambre de Métiers de la Corse-du-Sud, j’étais intervenue afin d’alerter nos structures dirigeantes sur l’urgence à venir en aide à nos artisans, nos commerçants et nos PME.
Le constat à ce jour est alarmant d’autant que l’émergence d’un secteur professionnel moins touché à l’époque accuse aujourd’hui des pertes considérables celui de la restauration, des débits de boissons et de l’hébergement touristique.
 

La création de zones commerciales notamment sur le bassin ajaccien dans des proportions surréalistes en rapport avec le taux de croissance de la population n’a fait que dégrader un peu plus la viabilité déjà fortement impactée de nos commerces de proximité en centre ville.
Certains ont pu s’implanter dans les galeries marchandes en mettant en péril la pérennité de leur structure.
 D’autres n’ont pas eu le choix et ont été contraints de déposer le bilan.
Triste constat !
 

D’un point de vue touristique, l’image de centres villes dénués d’activités qui reflètent de la vie économique :
Aujourd’hui des rues qui perdent leur charme et qui ne donne plus envie de venir s’y promener et par déclinaison de venir y déguster des produits et d’y faire des achats.
La Corse déjà fortement fragilisée par des manques de moyens et de règlementations inadaptés à sa situation géographique et ses aléas économiques est touchée de plein fouet par la pandémie qui frappe l’économie mondiale depuis le début de l’année.
Je suis consciente que la priorité reste sanitaire et je soutiens et j’admire le dévouement admirable de nos soignants.
 

En tant que Consultant en gestion d’Affaires en appui aux entreprises, il est de mon devoir de soutenir les PME et notamment les commerçants qui à ce jour ne sont plus en mesure de faire face aux conséquences de ce second confinement.
Force est de constater, que s’ils ne bénéficient d’un accompagnement concret dans un avenir très proche, c’est à dire avant la fin de l’année, je pense que les Tribunaux de Commerce  doivent s’attendre à voir un accroissement de leur activité pour 2021.
Au travers des difficultés qu’ils rencontrent, outre l’obligation de fermeture, qui apparaît pour certains comme la seule option, les commerçants de certaines galeries font face à des bailleurs qui ne sont que des actionnaires et qui profitent de leurs difficultés pour remettre en cause des baux commerciaux à des conditions irrecevables.
 

Parmi les aides proposées par l’état, l’aide de 10 000 euros pour une baisse de 50% du CA ne me semble pas applicable et généralisée à l’ensemble des commerçants car selon le montant du CA, le montant de 50% n’est pas un élément de référence s’il est pris hors contexte du bilan.
 
Même si cela n’a sur le plan financier rien de comparable, mais pour vous donner une image plus parlante, on peut évoquer le fameux taux d’endettement de 30% par les banques et son incohérence selon que le revenu de 3 000 ou 1 5000 euros pour une famille. le pouvoir d’achat restant n’est absolument pas comparable.
 
Nos professionnels insulaires peuvent comprendre qu’il soit impératif pour notre bien à tous de faire des efforts et qu’un confinement soit nécessaire, mais qu’en sera-t-il de notre île, de nos commerçants et de nos entreprises locales lorsque la pandémie sera enrayée ?
Nos rues et nos galeries deviendront désertes parce que nos commerçants et nos entreprises locales n’auront pas reçus les aides nécessaires pour passer la crise ?
Nos promenades du week-end dans nos centres villes, voir nos enfants venir manger leur crêpe ou leur glace en centre ville et l’attrait pour les touristes, tout ce qui fait notre quotidien fait-il déjà partie du passé et doit-on se résoudre à le laisser s’éteindre sans soutenir nos commerçants ?

Tocc'à voi : "qu’en sera-t-il de notre île, de nos commerçants et de nos entreprises lorsque la pandémie sera enrayée?"