Valérie Bozzi, maire de Grosseto-Prugna et présidente de la communauté de communes de la Piève de l’Ornano est deuxième de la liste "Un soffiu novu". Photo : Michel Luccioni
- Durant cette campagne l’accent a été largement mis sur les têtes de liste, comment voyez-vous votre rôle en tant que numéro deux ?
J’ai l’expérience de tête de liste, en 2017. Ce n’était pas une élection facile. Sillonner la Corse, rencontrer beaucoup de monde, c’était une campagne assez prenante. Là, le rôle de second est tout de même un peu plus reposant à ce niveau-là, le travail est différent. Je me suis beaucoup concentrée d’abord sur le territoire que je représente. Après, j’ai apporté mon expérience d’élue de terrain et de proximité. Laurent Marcangeli l’est aussi, mais c’est le maire d’une grande ville, je suis maire d’une ville moyenne, présidente d’une communauté de communes de plus petite taille, donc je pense que j’ai pu lui apporter cette expérience-là, du moins lui faire remonter les problématiques rencontrées durant ces années de mandat. Le problème d’ingénierie que lui ne connait pas à la ville et à la CAPA, nous on le rencontre tous les jours, le problème de développement du rural aussi, même s’il le connait puisqu’il a aussi été parlementaire et que son territoire était assez vaste.
Que défendez-vous en particulier dans le projet porté par la liste ?
Le programme, nous l'avons construit tous ensemble. Nous avons beaucoup discuté, notamment sur la problématique des déchets, pour savoir quelle était la meilleure solution, car il n’y a pas une seule solution, il y a plusieurs hypothèses. Donc nous avons essayé de trouver un consensus et surtout quelque chose de réalisable assez rapidement. Après sur la révision du Padduc, pour moi c’était une nécessité. Là, je suis en train d’élaborer un PLU sur la commune et avec le Padduc tel qu’il existe, c’est très compliqué. Il n’y a pas que le Padduc, il y a aussi les nouvelles lois, les lois ELAN, qui sont très compliquées. Donc une thématique « urbanisme » qu’il faut adapter aux difficultés de la Corse et à notre volonté de ne pas densifier, parce que ce que l’on nous demande c’est ça, c’est densifier, urbaniser plus où c’est déjà urbanisé et aujourd’hui, ce n’est pas ce qu’il faut pour la Corse. Ce qu’il faut, c’est développer le rural, arrêter de construire où l’on a déjà trop construit, et préserver ce qu’il reste encore à préserver. Voilà les questions sur lesquelles nous avons notamment échangé pour faire avancer la réflexion.
Les problématiques liées a l’égalité femmes-hommes, à la précarité des femmes, aux violences faites aux femmes… ont été absentes du débat. Que proposez-vous ?
C’est vrai que ces questions ont été étonnement très absentes. Pourtant, les violences faites aux femmes comme les violences familiales se sont considérablement accrues ces dernières années et notamment pendant le confinement. Là, c’est plutôt ma casquette professionnelle en tant qu’avocate qui m’a fait prendre conscience de cela. Chez nous, souvent, ce n'est pas dit, donc il y a un gros travail à faire. À Porticcio, nous avions fait une présentation avec les services de gendarmerie, et essayé de mettre en place un dispositif avec les maires de la communauté de communes pour alerter, avec un système de numéro vert. C’est ce que nous avons fait à notre petite échelle et je crois qu’il faudra durant cette mandature vraiment travailler là-dessus. Une commission avait été créée à l'Assemblée mais je n’ai pas l’impression qu’elle ait été très active donc j’espère qu’elle « profitera » de, malheureusement, cette augmentation de cas pour réagir rapidement.