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Territoriales : Les 3 cartes à voir pour comprendre le 1er tour


Damien Bianchi le Mercredi 6 Décembre 2017 à 17:18

Comment les résultats ont évolué entre le 1er tour des territoriales de 2010 et 2017 ? Comment les différentes tendances politiques se répartissent sur le territoire ?








Déferlante, raz-de-marée, tsunami, les métaphores marines n'ont pas manqué au soir du 1er tour de l'élection territoriale pour qualifier la spectaculaire progression des nationalistes. Avec 45,36 %, la coalition Pè a Corsica explose son record du 1er tour avec 54 000 voix, soit 20 000 voix de plus qu'en 2015. Aucune liste n'a jamais réussi à rassembler autant d'électeurs au cours d'une élection territoriale. Pour prendre la mesure de ce bouleversement, on peut regarder les résultats à l'échelon communal pour voir l'évolution et la répartition des votes.  



Les Nationalistes : une percée spectaculaire et homogène

Au-delà de l'ampleur de la victoire, c'est la rapidité avec laquelle ce bouleversement s'est produit qui surprend le plus. Entre le 1er tour de 2010 et celui de 2015, le Nationalistes font un très bon score mais ne progressent que de 1 500 voix, toutes listes confondues. Entre 2015 et 2017, la percée est en revanche spectaculaire. Si on additionne les scores de Pè a Corsica et de Core In Fronte, la liste de Paul-Felix Benedetti, ils gagnent plus de 30 000 voix en deux ans.

 

La liste « Un paese da fà » obtient des scores élevés sur pratiquement tout le territoire. Elle arrive en tête dans 260 communes sur 360. Elle rafle les 11 communes les plus peuplées qui regroupent plus de 40% du corps électoral corse. Si la percée est spectaculaire elle est aussi uniforme sur l'ensemble du territoire. Par rapport à 2015, les Nationalistes gagnent des électeurs dans 330 communes et ne recule que dans 30 communes. Leur audience demeure particulièrement forte au Nord-Ouest de l'île mais ils tirent leur principale force par le fait d'être entendus par toute la Corse.

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La Gauche s'effondre

A l'inverse des Nationalistes, la Gauche connaît une saignée sans précédent. La liste LREM de Jean-Charles Orsucci et celle de la gauche radicale de Jacques Casamarta – que nous unirons ici pour les besoins de l'analyse - voient leur score de 2015 divisé par deux. Ils récoltent seulement 20 200 bulletins en 2017 contre 46 200 pour les 4 listes de 2015.
La défection de Paul Giaccobi, l'absence du courant la gauche républicaine et la fuite d'une partie de ses cadres vers des listes de droite ont contribué à démobiliser ou déporter l'électorat sur les autres listes.
Si Jean-Charles Orsucci réalise un bon score à Bonifacio, et dans le rural en Haute Corse, il reste très faible en Corse-du-Sud (8%) et dans les grandes villes. Jacques Casamarta est gratifié d'un bon 21 % sur la commune d'Alata, mais il ne dépasse la barre des 100 voix que dans 8 communes. Faute d'un réel ancrage culturel dans l'île, la Gauche anti-libérale ne recueille que 6 788 suffrages.

 

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La Droite se maintient

La Droite quant à elle limite les dégâts sans pour autant être en mesure d'inquiéter les Nationalistes.
Jean-Martin Mondoloni et Valérie Bozzi obtiennent 33 000 voix soit sensiblement les mêmes scores qu'au 1er tour de 2010 et 2015. La géographie du vote est assez peu modifiée au cours des trois scrutins et reste marquée par une forte présence en Corse-du-Sud.
La disparité vaut surtout pour la liste de Valérie Bozzi qui arrive deuxième en Corse-du-Sud mais en 4ème position en Haute-Corse. Malgré une contre performance à Ajaccio, elle reste implantée dans la zone d'influence du grand Ajaccio. Jean-Martin Mondoloni a des zones de force dans la plaine orientale notamment grâce à la présence de certains maires colistiers. Il est aussi présent dans le Sud-Est avec une physionomie qui ressemble à la liste de Camille De Rocca Serra de 2015.

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