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Tennis - Au 1er tour de l'Open d'Australie Laurent Lokoli "s'attend à un gros match" contre Goffin


Naël Makhzoum le Lundi 16 Janvier 2023 à 13:38

Vainqueur de ses trois matchs de qualification, Laurent Lokoli (176e mondial) défie cette nuit (4 heures) le Belge David Goffin (53e mondial), pour son entrée en lice dans le tableau principal de l'Open d'Australie. Dans la foulée d'une finale de Challenger perdue d'un rien à Nouméa, le Bastiais de 28 ans est à son meilleur classement en carrière. Avant son premier tour, il évoque les raisons de sa bonne forme.



Laurent Lokoli (Facebook)
Laurent Lokoli (Facebook)
- Comment avez-vous vécu ces trois matchs de qualification avec, au bout, un retour dans le tableau principal de l'Open d'Australie (pour la première fois depuis 2015 et une élimination en quatre sets contre l'Autrichien Andreas Haider-Maurer) ?
- C'est allé assez vite. On a eu un enchaînement costaud en jouant trois jours d'affilée, ce qui est rare pour des qualifs de Grand Chelem. Généralement, on a toujours une journée de repos. C'est aussi lié au fait que j'ai joué le mardi et d'autres lundi, après un long voyage depuis Nouméa qui était difficile. Je suis arrivé dans la nuit de lundi. J'ai joué mardi, mercredi et jeudi. Ça monte en pression au fil des tours : au début, il y a beaucoup de monde et le tableau se resserre petit à petit avec une envie pour tous d'accéder au grand tableau.
J'ai réussi à produire du bon tennis et à être régulier sur ces trois premiers tours, ce qui m'a permis de me qualifier. C'est vrai que ça faisait des années que je ne l'avais pas fait, mais c'est aussi la suite logique pour moi de ces derniers temps. J'enchaîne les bonnes performances et je travaille beaucoup pour ça. Des fois ça paye et d'autres non, donc je suis très content que ça le fasse sur les deux premiers tournois de l'année.

- Vous parlez de vos bons résultats de ces derniers mois, vous sortez d'une finale perdue sur le fil à Nouméa (4-6, 7-5, 6-2 contre l'Italien Raul Branaccio). La percevez-vous plutôt comme une expérience positive ou une sorte de frustration ?
- Ça reste une expérience hyper positive. C'était ma première finale de Challenger. Je n'ai jamais rien eu dans la facilité donc quelque part, c'est un clin d'œil un peu amer. Mais ça fait partie de ma carrière. J'ai eu beaucoup de matchs comme ça, accrochés, perdus malgré des balles de match, d'autres où j'en ai sauvé. Je trouve que ça fait partie du tennis.
Sur le premier tournoi de l'année, aller en finale, c'est quand même génial. C'était vraiment une belle semaine. J'ai pris aussi pas mal de points, donc ça m'a permis de faire un bond de 30 places au classement ATP. Et ce petit goût amer m'a aidé à rester vraiment en alerte pour commencer les qualifs de l'Open d'Australie. J'en voulais plus et je n'ai pas eu cette décompression que j'aurais pu naturellement avoir quand on vient de gagner un tournoi, parce qu'il y avait beaucoup de points à la clé. C'est ultra positif et je suis vachement content.

- Vous occupez le rang le plus haut jamais atteint au classement ATP (176e). Pensez-vous être dans la meilleure forme de votre carrière ou du moins, le ressentez-vous ainsi ?
- Honnêtement, non. Je pense que c'est surtout lié à une certaine régularité plus qu'à une question de forme ou de tennis. Je jouais très bien aussi quand j'étais plus jeune. Simplement, c'était peut-être moins régulier, plus décousu. C'est sûrement aussi lié à l'âge, l'expérience et pas mal de choses. 
C'est sûr que c'est une bonne période pour moi, mais c'est la suite logique de tous mes efforts fournis depuis des mois et des mois. J'ai beaucoup bossé, je me suis beaucoup entraîné et j'ai réussi à aller régulièrement dans les fins de tournoi, ce qui m'a apporté une certaine forme de tranquillité et surtout, beaucoup de plaisir sur le terrain.

"Le Top 100 est évidemment un objectif"

- Au premier tour, vous affrontez le Belge David Goffin (53e mondial). C'est un joueur de calibre international, ancien membre du Top 10, mais qui n'a pas forcément brillé à l'Open d'Australie ces dernières saisons (deux éliminations au premier tour). Comment vous abordez cette rencontre ?
- C'est un match comme un autre. Évidemment que David est un super joueur qui l'a prouvé par le passé avec de super résultats. Mais pour moi, le plus important est de jouer mon tennis, d'arriver sur le terrain avec la même envie, la même mentalité que sur mes matchs de qualifs. Je n'aborde pas ce match différemment parce qu'on est dans le tableau principal. Pour moi, c'est la même chose.
Aujourd'hui, je trouve que le niveau s'est vachement resserré. Un joueur classé dans les 200 peut battre un Top 50, ou peut perdre contre un joueur classé 260... Il y a beaucoup de surprises et aujourd'hui encore, un qualifié a battu un Top 50 en trois sets (Yosuke Watanuki contre Arthur Rinderknech : 6-3, 6-3, 6-2). Ça fait partie des choses qui peuvent arriver parce que le niveau est très homogène. Je n'ai pas de préparation particulière, mais évidemment, je m'attends à un gros match.

- Se confronter à des joueurs de ce niveau, qui plus est en Grand Chelem, c'est forcément stimulant...
- Forcément. Dans un Grand Chelem, on ne joue de toute façon que de gros joueurs. Il y a un an, je participais à des tournois Future (3e catégorie) où je m'accrochais pour essayer de retrouver du rythme, des titres et de remonter au classement. Donc il y a une réelle progression en termes de niveau de tournoi. Mais c'est normal de faire face à des joueurs de ce calibre en Grand Chelem. Il faut arriver à s'acclimater, s'adapter rapidement si on veut pouvoir être performant.

- Après ces moments difficiles à naviguer dans les tournois Futures et les bas-fonds du classement, vous êtes de retour dans le Top 200. Avec ces performances de plus en plus régulières, qu'ambitionnez-vous pour la suite ?
- Déjà, continuer à produire un bon niveau de jeu dans un premier temps. Après, je pense sincèrement que le reste suivra. Il faut vraiment garder la tête sur les épaules et les pieds sur Terre. Y aller pas à pas et prendre ce qui se présentera à moi. Pour l'instant, ça se passe bien. Le Top 100 est évidemment un objectif, mais ce n'est pas quelque chose qui m'obnubile. Je suis vraiment quelqu'un qui fonctionne jour après jour, sans se focaliser sur ce qui peut potentiellement arriver. J'essaie de me donner à fond sur tout ce que je peux faire au quotidien. Le reste, je laisse les choses se faire. Si ça se passe bien, tant mieux. Sinon, il faut repartir bosser et continuer sur cette lignée qui est la mienne depuis pas mal de temps.