Image d'illustration.
Romain 32 ans est agent du service hospitalier (ASH) à Castellucciu, Patricia en a 45, elle est infirmière libérale dans la région ajaccienne, Aline* 40 ans est ASH au bloc opératoire. S'ils ne font pas le même métier, tous ont un point commun : d'ici au 15 septembre ils seront tous deux obligés d'être vaccinés contre la Covid-19pour pouvoir continuer à l'exercer.
Comme 45% des professionnels de santé des Ehpad et des unités de soins de longue durée, ils n'ont pas reçu leur première dose. Mais eux, ne comptent pas s'y résoudre, peut-être au prix de leur vocation...
Leurs motivations ? Elles sont diverses. Tous invoquent une "liberté de choisir" dont le président Emmanuel Macron les a privés lors de son allocution ce lundi 12 juillet. "La vaccination sera obligatoire pour tous ceux qui seront en contact avec les personnes fragiles", avait-il déclaré à la télévision. "A partir du 15 septembre, si vous êtes soignant et que vous n'êtes pas vacciné, vous ne pourrez plus travailler et vous ne serez plus payé", avait affirmé à nouveau le lendemain, le ministre de la Santé, Olivier Véran sur le plateau de nos confrères LCI.
Alors qu'il en soit ainsi. Romain, Patricia et Aline ne comptent pas céder. " Je les ai tous faits, je ne suis pas anti-vaccin mais celui-ci c'est différent donc je ne reculerai pas car nous ne sommes pas des cobayes. Toutefois, je peux comprendre ceux qui l'ont fait", explique Patricia, infirmière libérale. Tous invoquent d'ailleurs le code de Nuremberg. Après la guerre en 1947, ce document a listé 10 principes, dont le consentement, rendant "acceptables" les expériences scientifiques sur les humains. Pourtant, ce code qui n’est pas une loi, n’a aucune valeur légale en France.
Les trois soignants estiment aussi ne "pas avoir assez de recule face à un vaccin élaboré très vite, trop vite". Ils remettent aussi en cause son efficacité "à quoi sert-il si on a toujours besoin d'appliquer les gestes barrières et le masque ? ", questionne Aline, ASH au bloc opératoire. "On sait que même les personnes vaccinées peuvent développer la Covid-19, il évite simplement les formes graves donc ce sont les personnes vulnérables qui devraient être obligées de se faire vacciner pas nous", lance Romain Lombardo, devenu sans le vouloir porte-parole des "antivax" à Castellucciu.
Indignation et angoisses
Depuis lundi soir, Aline et Patricia dorment très mal. L'obligation de se faire vacciner a créé une réelle angoisse chez les deux femmes. Mais ces dernières gardent un espoir : celui de voir la loi rejetée par le parlement ou de grandes manifestations dans tout l'hexagone qui feront reculer le Gouvernement. Si ce n'est pas le cas, Patricia qui est dans le corps médical depuis 15 ans (5 ans en tant qu'aide soignante, 10 en tant qu'infirmière), songe réellement à une reconversion professionnelle. "C’est un métier qui me plaît, j’aime aider les gens. Mais je crains pour ma santé alors j'effectuerai sûrement une nouvelle formation", lance la femme de 45 ans. Comme elle, au moins une quarantaine de soignants en Corse-du-Sud pourraient changer de voie.
Romain, lui, est en colère. "On a à faire à un chantage lamentable alors qu’on nous applaudissait tous les soirs à 20 heures. Aujourd'hui, on cherche à nous stigmatiser et on nous traite d’irresponsables".
Si le parlement valide la loi, lui aussi songera à sa reconversion.
*Le prénom a été modifié.
Comme 45% des professionnels de santé des Ehpad et des unités de soins de longue durée, ils n'ont pas reçu leur première dose. Mais eux, ne comptent pas s'y résoudre, peut-être au prix de leur vocation...
Leurs motivations ? Elles sont diverses. Tous invoquent une "liberté de choisir" dont le président Emmanuel Macron les a privés lors de son allocution ce lundi 12 juillet. "La vaccination sera obligatoire pour tous ceux qui seront en contact avec les personnes fragiles", avait-il déclaré à la télévision. "A partir du 15 septembre, si vous êtes soignant et que vous n'êtes pas vacciné, vous ne pourrez plus travailler et vous ne serez plus payé", avait affirmé à nouveau le lendemain, le ministre de la Santé, Olivier Véran sur le plateau de nos confrères LCI.
Alors qu'il en soit ainsi. Romain, Patricia et Aline ne comptent pas céder. " Je les ai tous faits, je ne suis pas anti-vaccin mais celui-ci c'est différent donc je ne reculerai pas car nous ne sommes pas des cobayes. Toutefois, je peux comprendre ceux qui l'ont fait", explique Patricia, infirmière libérale. Tous invoquent d'ailleurs le code de Nuremberg. Après la guerre en 1947, ce document a listé 10 principes, dont le consentement, rendant "acceptables" les expériences scientifiques sur les humains. Pourtant, ce code qui n’est pas une loi, n’a aucune valeur légale en France.
Les trois soignants estiment aussi ne "pas avoir assez de recule face à un vaccin élaboré très vite, trop vite". Ils remettent aussi en cause son efficacité "à quoi sert-il si on a toujours besoin d'appliquer les gestes barrières et le masque ? ", questionne Aline, ASH au bloc opératoire. "On sait que même les personnes vaccinées peuvent développer la Covid-19, il évite simplement les formes graves donc ce sont les personnes vulnérables qui devraient être obligées de se faire vacciner pas nous", lance Romain Lombardo, devenu sans le vouloir porte-parole des "antivax" à Castellucciu.
Indignation et angoisses
Depuis lundi soir, Aline et Patricia dorment très mal. L'obligation de se faire vacciner a créé une réelle angoisse chez les deux femmes. Mais ces dernières gardent un espoir : celui de voir la loi rejetée par le parlement ou de grandes manifestations dans tout l'hexagone qui feront reculer le Gouvernement. Si ce n'est pas le cas, Patricia qui est dans le corps médical depuis 15 ans (5 ans en tant qu'aide soignante, 10 en tant qu'infirmière), songe réellement à une reconversion professionnelle. "C’est un métier qui me plaît, j’aime aider les gens. Mais je crains pour ma santé alors j'effectuerai sûrement une nouvelle formation", lance la femme de 45 ans. Comme elle, au moins une quarantaine de soignants en Corse-du-Sud pourraient changer de voie.
Romain, lui, est en colère. "On a à faire à un chantage lamentable alors qu’on nous applaudissait tous les soirs à 20 heures. Aujourd'hui, on cherche à nous stigmatiser et on nous traite d’irresponsables".
Si le parlement valide la loi, lui aussi songera à sa reconversion.
*Le prénom a été modifié.