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Sécurité routière : des panneaux pour protéger les employés du centre pénitentiaire de Casabianda


Pierre-Manuel Pescetti le Dimanche 29 Novembre 2020 à 18:41

Après avoir réclamé pendant des années la sécurisation des intersections entre la route territoriale 10 et les routes qui mènent au centre pénitentiaire de Casabianda et à la résidence du personnel, les syndicats UFAP et STC se félicitent de la pose de panneaux de signalisation clignotants à ces mêmes endroits. Mais pour eux, ce n’est que le début d’un combat qu’ils mènent avec encore plus de force depuis le décès d’un de leur collègue en janvier dernier.



Voilà quelques mois que les employés du centre pénitentiaire de Casabianda attendaient la pose de ces panneaux de signalisation. Les travaux qui se sont terminés à la fin octobre permettent de mieux signaler aux automobilistes les sorties de véhicules des employés du centre de Casabianda. Cet aménagement revêt une grande importance pour ces derniers car ils ont perdu un de leur collègue, un capitaine pénitentiaire, en janvier 2020 en raison d’un accident de la route à cet endroit.

Une portion de route à haut risque
Sous l’impulsion des syndicats de l’établissement UFAP et STC, la pose de ces panneaux qui vise à mieux sécuriser la portion de route située entre Aléria et Ghisonaccia aurait dû être effectuée depuis longtemps comme l’explique Philippe Franchini, employé de la prison et secrétaire local du STC : « ça fait 30 ans qu’il y a des morts sur cette portion de route et rien n’a jamais été fait. C’est extrêmement dangereux pour nous car nous devons nous mettre au milieu de la route pour pouvoir prendre l’intersection et rejoindre la prison ou la résidence du personnel. C’est d’autant plus risqué que c’est une ligne droite qui succède à un virage et que les usagers arrivent très vite ». Le syndicaliste qui salue dans un premier temps la réactivité de l’office des transports de la Corse et du service des routes de la collectivité de Corse tient à dénoncer l’inaction de la direction de l’établissement pénitentiaire : « on aurait voulu que l’administration fasse un geste pour la sécurité de ses agents. Aucune demande de sécurisation des lieux n’a été faite par l’administration locale et régionale après les évènements tragiques qui ont touché l’établissement en début d’année ». Pour lui la priorité est d’assurer la sécurité de tous. Il ajoute d’ailleurs que « nous avons préféré nous battre pour obtenir dans un premier temps les panneaux de signalisation, plutôt que de faire des demandes de décoration à titre posthume qui ne servent à rien ».

D’autres aménagements envisagés
Pour les deux syndicats, il est important d’améliorer encore plus la sécurisation des lieux grâce à d’autres types d’aménagements tels que des ralentisseurs sur la route territoriale, une reprise du virage situé avant la ligne droite, des voies de dégagement ainsi que des lampadaires car selon Philippe Franchini « il y a très peu de visibilité quand on sort de la route qui vient de la prison pour déboucher sur la route territoriale ». À l’initiative de l’UFAP et du STC, des devis ont même été établis auprès d’entreprises locales et seront envoyés sous peu à la mairie d’Aléria et à la direction inter-régionale des services pénitenciers à Marseille.

Une cagnotte en ligne et des actions de protestation pour faire aboutir le projet
La difficulté se situe tout de même au niveau de la prise en charge des travaux, s’ils sont effectués. Qui de la mairie ou de l’administration pénitentiaire paiera la facture ? Dans l’éventualité d’une réponse négative aux propositions des syndicats, Philippe Franchini évoque le lancement « d’une cagnotte en ligne et d’un blocage de la route territoriale à la fin du confinement si rien n’est fait ».

Le temps n’est donc plus à la discussion pour l’UFAP et le STC qui disent préférer « les actes aux paroles »