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Sampieru Andreani : "FIJAIT ? Nous irons jusqu’aux juridictions européennes…"


Marilyne SANTI le Samedi 13 Août 2016 à 21:29

Sampieru AndreaniI a été libéré le 9 août 2016 de la prison de Borgu après 5 ans d’incarcération. Il tenait ce samedi matin une conférence de presse dans les locaux de l’Associu Sulidarità à Ajaccio, dont l’un des thèmes était le FIJAIT (fichier judiciaire national automatisé des auteurs d'infractions terroristes). Une libération que le militant ne qualifie pas comme telle puisque il "est soumis aux obligations de ce fichier au même titre qu’un terroriste".



Sampieru Andreani : "FIJAIT ? Nous irons jusqu’aux juridictions européennes…"
Incarcéré sur le continent pendant 64 mois, puis rapproché à Borgo au bout de 4 ans, il a connu comme de nombreux militants incarcérés, l’enferment, l’éloignement de ses proches et de sa terre, tout cela pour avoir pensé Corse et défendu une terre une culture et un peuple au nom d’un idéal.
Au cours de cette conférence de presse Sampieru Andreani a eu quelques mots pour "les nombreux prisonniers politiques, de nombreux frères de lutte, enfermés à Borgo et dans « les prisons hexagonales » qui ont fait plusieurs années de prisons pour avoir pensé Corse et pour avoir défendu eux aussi leurs idées et leurs idéaux. Il parlera aussi des recherchés. : Ils ont déjà trop subi ! ».

"Alors que se développe chaque jour un peu plus la mobilisation populaire autour de l’amnistie des prisonniers politiques et des recherchés, le gouvernement français et son appareil administratif et judiciaire se livrent à une agressive surenchère contre les militants incarcérés. Ceux-ci plus que jamais doivent être considérés comme des otages victimes d’une hypocrisie d’état de nature négationniste.
Je ne vais pas rappeler le dépôt d’armes et la victoire nationaliste aux élections territoriales de décembre 2015 et le contexte nouveau qu’elle a suscité, facilitant la demande d’amnistie favorable à leurs libérations.
C’est un acharnement aveugle et sans fondement  sérieux que l’État français exerce en toute impunité sur nos patriotes. "


Les cas de Paulu Andria Contadini
Est-il besoin de rappeler que pour son transfèrement, Paulu Andria Contadini a été obligé de s’imposer une grève de la faim qui a failli lui coûter sa santé. Est-il besoin de rappeler qu’après de nombreux recours de justice effectués pour son droit et dans le cadre de sa défense la justice n’a jamais cessé de manipuler à géométrie variable les qualifications des faits uniquement pour retarder sa sortie. Il est bon de noter qu’il aurait dû être déjà en fin de peine sans les manipulations des juges et du ministère public, ce qui montre aussi qu’il n’y a pas d’indépendance de la justice.

Autre exemple le cas de Paulu Istria
Est-il besoin de rappeler qu’après une demande de conditionnelle refusée en mai 2015, la réponse de la deuxième demande est arrivée au bout d’un an avec, entre temps, un ajournement, une nouvelle enquête employeur avec un passage une seconde fois devant le Japat. Du jamais vu, pour un délai de réponse qui n’en finissait plus. Tout ça pour avoir à l’arrivée un appel du parquet alors que le Japat lui a accordé une conditionnelle. Ce feuilleton rocambolesque de la part de l’injustice d’état a eu pour but l’arrêt des démarches de sortie de la part de Paulu Istria qui a choisi d’aller au bout de sa peine.

Contradictions et mensonges d’état
"S’ils avaient été délinquants de droit commun ils auraient eu des aménagements sans problème. Ce qui prouve le caractère politique de leurs détentions. Un militant est pour le pouvoir plus dangereux qu’un délinquant. Il n y a pas de prisonniers politiques selon eux, mais les patriotes corses ne sont pas soumis au droit commun généralement appliqué. Contradictions non assumées et surtout mensonge d’état, le gouvernement ne pourra indéfiniment agir à l’ opposé des grands Principes dont il se gargarise et prétend incarner aux yeux du monde.
Je veux aussi évoquer nos prisonniers politiques incarcérés dans les geôles française loin de leur terre de leurs proches et leur dire qu’on sera toujours derrières eux, d’ailleurs un procès s’approche, le procès de la jeunesse, le procès de Niculau Battini, Stephanu Tomasini et Ghjisè Verdi, il faut à tout prix rester mobilisés pour leur apporter notre soutien, et montrer notre volonté face à cette république. D’ailleurs les lois votées et futures lois à venir sur la question du terrorisme ne présagent rien de bon pour nos militants enfermés.
En effet si ces lois ont pour but de freiner le terrorisme fanatique islamiste, elles impacterons automatiquement chaque militant nationaliste Corse, de facto injustement amalgamé à la barbarie de DAESH."


Un exemple concret de loi voté dernièrement : le FIJAIT
"En juillet 2015 une loi a été voté concernant les affaires dites de terrorisme, selon les juristes ce serait un nouvel outil pour la lutte contre le terrorisme, c’est une loi de fichage, c’est la mise en place du fichier judiciaire national automatisé des auteurs d’infractions terroristes (FIJAIT). Le FIJAIT a pour vocation de faciliter l’identification des personnes et de prévenir le renouvellement des infractions à caractère terroriste. Pour résumer la loi nous impose de donner une adresse, ensuite de se signaler tous les trois mois et signaler chaque déplacements à l’étranger ;
a) Dix ans à vingt ans s’il s’agit d’un majeur ;
b) Cinq ans à dix ans s’il s’agit d’un mineur.
Le fait pour les personnes tenues aux obligations prévues au présent article de ne pas respecter ces obligations est puni de deux ans d’emprisonnement et de 30 000 € d’amende."


Nous irons jusqu’aux juridictions européennes
"Cela veut dire que les prisonniers politiques corses qui auront fait leurs temps dans les prisons française, une fois sortis devront encore avoir la contrainte de ce fichage, comme de vulgaires délinquants sexuels, ils n’auront pas le droit à l’oubli. Pire encore l’État prévoit donc la commission de futurs délits. Dans mon cas comme dans le cas de plusieurs patriotes condamnés par le passé la loi serait rétroactive, théoriquement impossible en droit français car une loi qui ne nous est pas favorable ne peut être rétroactive, seul exemple et il faut remonter aux heures sombres de l’histoire française, « la collaboration ». Une question me taraude la France est-elle revenue au régime pétainiste avec cette loi liberticide ?
Face à cet abus nous irons taper aux portes des juridictions européennes et faire condamner la France une fois de plus. Nous ne céderons pas.
Je tiens aussi à dénoncer les perquisitions honteuses chez nos militants, de Corsica Libera et de la Ghjuventù Indipendentista, ainsi que les nombreux procès mascarades pour délits de manifester, il n’y a qu’une seule chose à dire  : Basta, a  rippressione !
Je tiens aussi à dénoncer les basses manœuvres anti démocratique et barbouzarde de la part de pseudos syndicats d’esprit despotique à l’encontre du STC."

 
L’unité face à la déraison de l’Etat
"S’il ne faut pas céder à la provocation étatique, il nous faut continuer à militer et résister. j’en appelle aussi bien au militant de base qu’au simple sympathisant nationaliste et enfin au peuple Corse dans son ensemble, à ne pas être dans la division mais dans l’unité et derrière nos élus, car le chemin sera long et semé d’embûches. »
Il y a un sentiment que je n’avais jamais ressenti auparavant surtout venant de nos représentants de l’Exécutif, ce sentiment de fierté, de dignité, d’élévation, car oui la Corse et son peuple ont retrouvé leur dignité et leur fierté après plusieurs décennies de déshérence clientéliste et de médiocrité jacobine.
Il nous faut donc les soutenir, car l’Etat veut nous diviser pour mieux régner.
Aussi je m’adresse à l’ensemble de notre peuple, car face à l’autisme de ce gouvernement sur nos légitimes revendications, nous devons répondre par une mobilisation unitaire et solidaire. C’est sur ces six années à venir que les choses se joueront et l’enjeu ultime fondamental, demeure l’émancipation nationale du peuple corse à travers les avancées votées par sa représentation d’élus et l’avènement d’une paix durable."

 
"Enfin les militants enfermés et moi-même tenons à remercier Corsica Libera, l’Associu Solodarità, la Ligue des droits de l’homme, les syndicats étudiants ainsi que nos élus actuels qui ont toujours soutenu et accompagné les prisonniers politiques corses, et ont toujours fait de leur sort une priorité dans leur démarche."

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