Rentrée scolaire en Corse : les syndicats fustigent toujours le manque de moyens
Derrière les sourires des retrouvailles de la rentrée scolaire et les effets d’annonce de la ministre Élisabeth Borne, c’est une tout autre réalité qui est dénoncée par les syndicats de l’Éducation nationale en Corse. « Les propos démagogiques. À partir de 2027, ils n’ont pas abandonné l’idée de supprimer 3 000 postes et de ne pas remplacer un fonctionnaire sur trois dans l’Éducation nationale », accuse Sonia Pruvot-Rol, secrétaire de la CGT Éducation Bastia. Même discours pour Fabien Mineo, secrétaire du Snuipp-FSU pour la Haute-Corse : « Il s’agit, c’est un inventaire à la Prévert ». Pour les syndicats, le problème reste toujours le même : le manque de moyens.
« L’Éducation nationale, c’est comme l’hôpital », argumente Sonia Pruvot-Rol. « Elle tient grâce à son personnel. Nous sommes constamment sur le pont pour accompagner les élèves au quotidien. Nous acceptons aussi la multiplication de nos tâches, notamment administratives, sans hausse de salaire. Nos missions augmentent à l’infini ». Conséquence, pour la syndicaliste : « d’une crise de recrutement, des démissions et d’un recours à de nombreux contractuels, avec un mépris pour ces derniers, corvéables à merci ».
IA et santé mentale au programme de cette rentrée… mais sans véritables moyens selon les syndicats
L’arrivée de l’intelligence artificielle et la prise en compte des problématiques de santé mentale annoncées par Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, sont en cohérence avec la réalité. Pourtant pour les syndicats, « quand le gouvernement fait une proposition, les ressources allouées ne sont pas débloquées. Nous prévoyons aussi la suppression des moyens ».
Sur la santé mentale : « On parle des élèves, mais il faut évoquer, aussi, les enseignants. Là aussi, il n’y a pas assez de spécialistes du domaine dans l’Éducation nationale. Les psychologues ne sont pas assez nombreux. Ils sont à cheval sur plusieurs établissements », explique Sonia Pruvot-Rol de la CGT.
Concernant l’IA, la syndicaliste est réaliste sur leur application par ses élèves : « À moi de les conduire à poser les bonnes questions aux intelligences artificielles qu’ils emploient déjà. Ce n’est pas en mettant en place une IA parallèle que le problème sera résolu. Ce qu’il faut, c’est apprendre aux jeunes à utiliser l’IA telle qu’elle apparaît sur leurs écrans. Du côté des enseignants, nous n’avons reçu aucune formation pour instruire les élèves. Pour le moment, cela demeure du bricolage ».
Pour Fabien Mineo, du Snuipp-FSU, « ce sont des contre-feux : quand on parle de l’IA, des pochettes pour les portables… on ne parle pas des vraies difficultés comme l’accompagnement des enfants ou encore du fait que, dans certaines écoles sur le continent, on trouve davantage de portiques de sécurité qu’en prison… À force de ne pas donner de moyens au régalien, on voit ce que cela provoque ! » Le responsable du Snuipp-FSU de la Haute-Corse veut aussi en finir avec le « fonctionnaire bashing » : « Le fonctionnaire, c’est un enseignant qui accompagne un écolier ou un lycéen, ou encore une infirmière qui vous soigne, etc. »
Et en cette rentrée, le patron du Snuipp-FSU soulève encore une autre inquiétude, plus périlleuse selon lui : « la carte scolaire dans le rural pour la rentrée prochaine, qui est liée au budget et à la suppression de postes ». Pour Fabien Mineo, des fermetures de classes dans le rural : « rajouteraient un temps important de trajet aux élèves et nuiraient de fait, à leur scolarité ». À cela s’ajoutent, indique Fabien Mineo, « les problèmes de harcèlement et de violence dont l’académie de Corse n’est pas exempte ».
Les deux syndicalistes sont catégoriques : malgré les discours sur l’égalité des chances prônés par le gouvernement, « les moyens ne sont pas mis au service des jeunes et de la réussite scolaire ». Pour Sonia Pruvot-Rol : « Elle n’existe que sur le papier, mais dans la réalité, il y a de très fortes inégalités entre les établissements scolaires, même en Corse. On a des classes à 30 élèves. L’égalité des chances, ce sont des effectifs réduits partout ».
La responsable de la CGT termine tout de même sur une note un peu plus optimiste : « Le rectorat de Corse a entendu le mal-être des enseignants ». Reste à voir si les demandes des enseignants et des élèves seront entendues. Une journée d’action est déjà prévue pour le 18 septembre prochain.
« L’Éducation nationale, c’est comme l’hôpital », argumente Sonia Pruvot-Rol. « Elle tient grâce à son personnel. Nous sommes constamment sur le pont pour accompagner les élèves au quotidien. Nous acceptons aussi la multiplication de nos tâches, notamment administratives, sans hausse de salaire. Nos missions augmentent à l’infini ». Conséquence, pour la syndicaliste : « d’une crise de recrutement, des démissions et d’un recours à de nombreux contractuels, avec un mépris pour ces derniers, corvéables à merci ».
IA et santé mentale au programme de cette rentrée… mais sans véritables moyens selon les syndicats
L’arrivée de l’intelligence artificielle et la prise en compte des problématiques de santé mentale annoncées par Élisabeth Borne, ministre de l’Éducation nationale, sont en cohérence avec la réalité. Pourtant pour les syndicats, « quand le gouvernement fait une proposition, les ressources allouées ne sont pas débloquées. Nous prévoyons aussi la suppression des moyens ».
Sur la santé mentale : « On parle des élèves, mais il faut évoquer, aussi, les enseignants. Là aussi, il n’y a pas assez de spécialistes du domaine dans l’Éducation nationale. Les psychologues ne sont pas assez nombreux. Ils sont à cheval sur plusieurs établissements », explique Sonia Pruvot-Rol de la CGT.
Concernant l’IA, la syndicaliste est réaliste sur leur application par ses élèves : « À moi de les conduire à poser les bonnes questions aux intelligences artificielles qu’ils emploient déjà. Ce n’est pas en mettant en place une IA parallèle que le problème sera résolu. Ce qu’il faut, c’est apprendre aux jeunes à utiliser l’IA telle qu’elle apparaît sur leurs écrans. Du côté des enseignants, nous n’avons reçu aucune formation pour instruire les élèves. Pour le moment, cela demeure du bricolage ».
Pour Fabien Mineo, du Snuipp-FSU, « ce sont des contre-feux : quand on parle de l’IA, des pochettes pour les portables… on ne parle pas des vraies difficultés comme l’accompagnement des enfants ou encore du fait que, dans certaines écoles sur le continent, on trouve davantage de portiques de sécurité qu’en prison… À force de ne pas donner de moyens au régalien, on voit ce que cela provoque ! » Le responsable du Snuipp-FSU de la Haute-Corse veut aussi en finir avec le « fonctionnaire bashing » : « Le fonctionnaire, c’est un enseignant qui accompagne un écolier ou un lycéen, ou encore une infirmière qui vous soigne, etc. »
Et en cette rentrée, le patron du Snuipp-FSU soulève encore une autre inquiétude, plus périlleuse selon lui : « la carte scolaire dans le rural pour la rentrée prochaine, qui est liée au budget et à la suppression de postes ». Pour Fabien Mineo, des fermetures de classes dans le rural : « rajouteraient un temps important de trajet aux élèves et nuiraient de fait, à leur scolarité ». À cela s’ajoutent, indique Fabien Mineo, « les problèmes de harcèlement et de violence dont l’académie de Corse n’est pas exempte ».
Les deux syndicalistes sont catégoriques : malgré les discours sur l’égalité des chances prônés par le gouvernement, « les moyens ne sont pas mis au service des jeunes et de la réussite scolaire ». Pour Sonia Pruvot-Rol : « Elle n’existe que sur le papier, mais dans la réalité, il y a de très fortes inégalités entre les établissements scolaires, même en Corse. On a des classes à 30 élèves. L’égalité des chances, ce sont des effectifs réduits partout ».
La responsable de la CGT termine tout de même sur une note un peu plus optimiste : « Le rectorat de Corse a entendu le mal-être des enseignants ». Reste à voir si les demandes des enseignants et des élèves seront entendues. Une journée d’action est déjà prévue pour le 18 septembre prochain.
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