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Rassemblement national et vie chère : "apprendre aux Corses à voir la poussière sous le tapis"


La rédaction le Dimanche 26 Septembre 2021 à 19:29

Ce samedi 25 septembre 2021 la fédération corse du Rassemblement National s'est associée à la journée d’action nationale pour dénoncer la flambée des prix du carburant. En Corse c'est lors d'une conférence de presse tenue à Ajaccio que le Rassemblement national s'est exprimé pour présenter les solutions qu'il préconise pour freiner cette flambée. Ce fut, aussi, l'occasion pour François Filoni délégué territorial de dresser un constat sur la cherté de la vie sur l'Île.



Rassemblement national et vie chère : "apprendre aux Corses à voir la poussière sous le tapis"
Parler de cherté de la vie en Corse n'est ce pas un pléonasme ? 
- Sans faire une dissertation sur les clichés, la vie chère en Corse est bien une réalité. Il nous faut aller au fond des choses, refuser le chemin unique et le statu quo qui conduisent toujours à l’impasse, et guider nos concitoyens et leur apprendre à voir la poussière sous le tapis.
 

- Cela n'est pas fait pour améliorer le pouvoir d'achat des Corses ?
 - Les constats restent souvent lettre morte. Ils sont comme le train qui siffle pour annoncer le danger mais ne le stoppe pas. Cependant leur utilité est indéniable. Ils doivent nous servir de point d’appui pour analyser et agir correctement sur les causes et non plus sur les conséquences.
 
- Pourtant en regardant autour de nous les Corses donnent l'impression de ne manquer ni de ne se priver de rien ? 
 - Les constats de l’INSEE, eux, sont terribles. Ils dessinent les contours d’une société à double vitesse. D’un côté, 75 000 personnes vivent sous le seuil de pauvreté, et de l’autre, de somptueuses résidences secondaires sont construites avec des résidents qui ne comptent pas. Les demandes exponentielles de logements sociaux sont un indicateur d’une société qui ne va pas bien.
 
- Comment expliquez-vous cela ? 
 - 
Cette situation apparente peut s'expliquer de différentes manières : notre histoire, notre parcours, une difficulté à dévoiler les soucis personnels à ses amis ou à ses proches... même quand le bateau coule, certains veulent sauver les apparences.
 
- Le problème du pouvoir d'achat et de la cherté de la vie n'en est pas moins réel : mais si tout le monde en parle, personne n'a semble t-il de solution? 
- Il nous faut des réponses et des solutions concrètes dans chaque domaine, refuser les messages des partisans du statu quo, qui bien souvent ont leurs intérêts dans des monopoles ou des consortiums qui font la pluie et le beau temps en Corse. Devant l’enchevêtrement des compétences il faut aussi agir avec des solutions nationales et locales.
 
- Quelles sont les vôtres ?
Pour répondre concrètement sur le sujet du jour, « la cherté des carburants », voici nos solutions :  le coût des carburants, c’est d’abord le coût des taxes.
Depuis le début de l’année, c’est une véritable flambée des prix qui sévit dans les stations-service. Des prix jamais vus depuis deux ans. Mais inutile de remonter aussi loin. Au 1er janvier 2021, les prix à la pompe étaient bien moins élevés qu’aujourd’hui : 1,28 euro par litre pour le diesel, 1,37 euro par litre pour le SP95 (chiffres de la Direction générale de l’énergie et du climat). Cette hausse en l’espace de quelques mois résulte en partie de la montée du prix du baril de pétrole et de la reprise économique mondiale. Mais au final, elle profite surtout aux caisses de l’État, sachant que la fiscalité sur les carburants pèse… plus lourd que le prix du carburant lui-même ! Cette situation devient fiscalement intenable avec 1 € de taxes pour un litre de carburant.
 
Ainsi, environ 60% du montant que nous payons à la station-essence est directement ponctionné par l’État. En d’autres termes, c’est l’État davantage que le marché (prix de la matière première, raffinage, acheminement, distribution réunis) qui est responsable du prix du carburant. Ainsi, de 2010 à 2018, l’augmentation de la fiscalité explique plus d’un tiers (37,5%) de la hausse des prix de l’essence et près de la moitié (47,7%) de la hausse des prix du gazole (sources : Checknews, Libération du 18 novembre 2018)
 
En France, la TICPE (Taxe intérieure sur la consommation de produits énergétiques, ex-TIPP) et la TVA sont les deux taxes qui s’appliquent aux carburants. Ce qui conduit à faire payer aux 40 millions de Français automobilistes et motards une taxe sur une taxe à chaque passage à la pompe.
 
Un mécanisme a déjà été mis en œuvre dans le passé : l’instauration d’une « TICPE flottante » qui revient à un ajustement de cette taxe en fonction des variations du cours du pétrole brut. Il vise à atténuer les hausses des prix des carburants à la pompe. Ce mécanisme a été mis en œuvre entre octobre 2000 et juillet 2002 par le gouvernement Jospin. Cependant, ce mécanisme s’est avéré d’une efficacité assez limitée. En effet, selon le rapport de la Cour des comptes de 2005, celui-ci aurait diminué les recettes fiscales de 2,7 milliards d’euros. (soit environ 2 euros de gain par mois pour l’automobiliste).

-Quelle est l'autre solution que vous préconisez ? 
-- Elle serait de rendre plus cohérente, plus simple et plus juste la taxation des carburants en supprimant la TVA sur le montant de la TICPE, c’est-à-dire la taxe sur la taxe. Cette mesure a fait l’objet d’une proposition de loi de Marine Le Pen et des députés RN à l’Assemblée nationale, elle a également été défendue par des professeurs de la Paris School of Business (ex-Ecole Supérieure de Gestion) ou encore par l’association UFC-Que choisir.
 
Au niveau local, le préfet doit prendre ses responsabilités. Il existe des ententes illicites sur les règles de concurrence. La myopie des services de la concurrence dans ce domaine n’est plus acceptable. La Région doit aussi agir rapidement et devenir un acteur majeur avec l’enveloppe de continuité pour assurer aux Corses la transparence et l’équité dans leurs achats de carburant.