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Raphaëlle Deconstanza, nouveau bâtonnier d'Ajaccio : "Pour faire du bon travail pour le justiciable, il faut qu’on fasse partie d’un tout"


Julia Sereni le Lundi 27 Décembre 2021 à 20:01

Élue en juin dernier par ses pairs, Raphaëlle Deconstanza prendra ses fonctions de bâtonnier d’Ajaccio le 1er janvier. Une fierté pour cette avocate qui entend bien mettre le collectif et le dialogue au coeur de son mandat.



Raphaëlle Deconstanza, nouveau bâtonnier d'Ajaccio. Photo : RD
Raphaëlle Deconstanza, nouveau bâtonnier d'Ajaccio. Photo : RD
Six mois après son élection à la tête du barreau d’Ajaccio, Raphaëlle Deconstanza est encore sous le coup de l’émotion. « Cela m’a touchée, cela prouve qu’il y a une confiance de la part des confrères », explique-t-elle. Plus qu’une confiance, c’est un plébiscite que les robes noires ajacciennes ont exprimé à Raphaëlle Deconstanza, élue à l’unanimité des votants avec près de 85% de participation. Un score à faire pâlir d’envie le personnel politique. « C’est un bon signe de s’être déplacés nombreux », commente sobrement l’intéressée.

Si elle veut garder le triomphe modeste, Raphaëlle Deconstanza ne cache néanmoins pas sa satisfaction. « C’est une fierté, mes parents seraient fiers », confie-t-elle. Tout comme sa fille, qui intègrera l’école de formation des barreaux, à Paris, au moment où le nouveau bâtonnier prendra officiellement ses fonctions. « La transmission s’est faite. »
 

« En Corse, on a ce rapport avec le droit chevillé au corps. »

Originaire d’Ajaccio, Raphaëlle Deconstanza quitte, après son baccalauréat, le lycée Fesch, pour s’envoler vers la capitale. Elle y étudie le droit, à Assas, dans l’optique de devenir avocate. Une vocation pour elle ? « Ce n’est pas comme une chanteuse, je ne vais pas vous dire que je voulais faire cela à six ans », plaisante-t-elle. « Mais en Corse, on a ce rapport avec le droit chevillé au corps. »

Si elle débute sa carrière à Paris, Raphaëlle Deconstanza garde toujours l’idée de rentrer sur l’île. Ce qu’elle fait, il y a 16 ans, pour s’installer à Ajaccio. Elle collabore d’abord avec l’avocate Frédérique Campana - qui fut la première femme bâtonnier de la cité impériale - avant de monter son propre cabinet. Membre du conseil de l’Ordre, elle prend goût à l’engagement au sein du barreau. « C’est en fréquentant d’anciens bâtonniers que m’est venue l’idée », indique-t-elle.

« Impulser de l'union »

« C’est un barreau chouette, on a envie de se mouiller pour les confrères. » L’humain, le collectif, ce sont les moteurs de Raphaëlle Deconstanza. Et ses lignes directrices pour ses deux années de mandat. « Il faut essayer d’impulser de l’union et de ressentir de l’union pour bosser pour tout le monde. Je crois beaucoup que pour faire du bon travail pour le justiciable, il faut qu’on fasse partie d’un tout », argumente-t-elle. C'est une méthode donc qu'elle propose, plus qu'un projet. « Je n’ai pas de grandes idées, je ne vais pas révolutionner les choses en deux ans », lâche-t-elle, pragmatique.

D’autant que les difficultés sont nombreuses, dans un contexte de crise sanitaire qui n’a fait qu’exacerber l’existant. « Nous sommes une juridiction qui manque de moyens, surtout de greffiers, et cela crée beaucoup de tensions. Certes, le problème est national, mais il est local aussi », analyse Raphaëlle Deconstanza. Elle veut pourtant garder confiance. « Je suis assez optimiste, mais je sais que la charge va être lourde », conclut-elle.