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Prix des carburants et cherté de la vie en Corse : Michel Stefani monte au créneau


La rédaction le Dimanche 26 Septembre 2021 à 18:29

L’Assemblée de Corse sera prochainement appelée à délibérer sur le rapport du Conseil Exécutif relatif au prix des carburants en Corse. Dans une tribune adressée à notre titre Michel Stefani, secrétaire fédéral du PCF s'étonne du fait que "étrangement le rapport de l’Inspection générale des finances (IGF Octobre 2018) n’est pas évoqué par le Conseil Exécutif. Pourtant Il comporte beaucoup d’indications qui peuvent éclairer le débat sur les carburants et plus largement sur la cherté de la vie en Corse alors que tout augmente. Les Taxes foncières arrivent en ce moment même lestées par plusieurs hausses notamment celle de la TEOM."



Prix des carburants et cherté de la vie en Corse : Michel Stefani monte au créneau

Et il poursuit.
"A aucun moment le rapport ne fait état de la captation des réfactions de TVA. La question première est bien là. A qui cela profite et au détriment de qui. Sur les carburants il est question de 28 millions d’euros sans compter la TICPE. Il faut donc dire s’il y a eu détournement et éventuellement sanctionner.
Il y a des surmarges de 5 à 6 cts du litre qui pénalisent l’usager. (Annexe 3 rapport IGF "L’étroitesse du marché intérieur corse est favorable à la constitution d’oligopoles captant une part des avantages fiscaux accordés à la Corse et générant une concurrence déloyale").
Il faut de la transparence pour démanteler ce système. L’établissement du contrôle des prix est indispensable. Baisser encore la TVA ou jouer sur la TGAP ne réglera rien si les mécanismes de captation demeurent. La solidarité nationale doit servir l'intérêt général non des intérêts particuliers.


Il n’est pas normal, non plus, que l’absence d’investissement pèse au final sur l’automobiliste. Les dépôts de carburants doivent être dimensionnés en conséquence des besoins et structurés pour les types de carburants sur le marché. Les DPLC doivent passer sous statut de régie publique.
Un droit de regard de la CdC au Conseil d’administration ne changera rien sur la situation de monopole acquise par RUBIS. Sur cet aspect il faut, à tout le moins, suivre l’IGF et demander l’abaissement du seuil de contrôlabilité.
Une étude de l’INSEE de 2015, portant sur l’année 2008, montre que le taux de vulnérabilité des ménages pour leurs dépenses de carburant place la Corse au 1er rang des régions Française en dépit de la TVA réduite. 28 % des ménages corses sont ainsi en situation de vulnérabilité énergétique pour leurs dépenses de carburant, contre 10,2 % au niveau national.
Dans les prochains mois, l’impact sera d’autant plus lourd sur le pouvoir d’achat des ménages populaires, que le MEDEF s’oppose à l’augmentation des salaires alors que le gouvernement favorise la flambée des tarifs de gaz et d’électricité. Selon UFC Que choisir, l’augmentation sera de 150 euros en moyenne par ménage en 2022. Pour celles est ceux qui sont privés d’emplois, la réforme de l’assurance chômage entrainera de surcroit une baisse moyenne d’indemnisation de 355 euros annonce l’UNEDIC.


Pour l’Assemblée de Corse, il s’agit, en conséquence, de rompre le pacte établi l’an dernier sous les auspices de la Chambre de commerce (CCI) avec le consortium des patrons corses et ceux qui aujourd’hui ont la maitrise totale de l’économie insulaire. Concernant la cherté de la vie, ces derniers ont une importante part de responsabilité.
L’Assemblée de Corse doit, par conséquent, prendre une orientation claire afin que l’argent public de la solidarité nationale serve l’intérêt public. Pour cela, il faut s’attaquer aux mécanismes qui entretiennent cette cherté de la vie. La lutte contre les inégalités implique ce juste partage de la richesse. Dans ce cadre, le gouvernement ne peut se contenter d’avoir, comme c’est le cas depuis 1989 et le rapport Prada, une attitude passive basée sur le simple constat. Il est impératif de remettre en cause ce système et cette action dépend de l’Etat.


Si la question du pouvoir d’achat et de l’augmentation des salaires revient dans l’actualité, l’intérêt des salariés les plus modestes, c’est bien aujourd’hui de se mobiliser pour en faire la question centrale de la période à venir. En ce sens, ils peuvent compter sur le Parti communiste et ses militant-e-s."