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Pierre Alessandri et Alain Ferrandi : "Rien ne s'oppose à leur rapprochement, mis à part quelques arguties judiciaires"


le Vendredi 6 Juillet 2018 à 16:25

"Après 19 ans d’incarcération en France continentale, la levée du classement « Détenu Particulièrement Signalé » et son corollaire, le rapprochement familial sur le centre de détention de Borgu, ont été une nouvelle fois refusés à Pierre Alessandri et Alain Ferrandi. Ces deux demandes, légitimes et respectueuses, en tout point du droit Français ont été rejetées aux motifs que ces derniers présentaient un risque d’évasion susceptible de troubler gravement à l’ordre public en raison des liens supposé entretenir avec la mouvance terroriste Corse" écrit Thierry Casanova de l'Ora di U Ritornu à la veille de l'appel au rassemblement lancé par Pierre Alessandri et Alain Ferrandi



Pierre Alessandri et Alain Ferrandi : "Rien ne s'oppose à leur rapprochement, mis à part quelques arguties judiciaires"
L’assemblage très hétéroclite des arguments juridiques ou judiciaires qui motivent cette fin de non-recevoir confirme, une fois encore, l’iniquité des décisions politiques. Ces dernières font écho, une fois encore, aux déclarations de M. Valls en juillet 2016 dans les colonnes de Corse Matin
« …Il y a le droit, l’esprit de la loi, la règle et son exception, les membres du commando Erignac… »
Ce principe républicain porte en germe les marques d’une dérive autoritaire, sécuritaire et antidémocratique qui finit par diluer l’esprit émancipateur de l’idéal républicain. Ce discours d’ordre ne trompe personne. Par ailleurs, il infirme les déclarations du Président de la République – Emmanuel Macron - qui affirmait avec l’autorité constitutionnelle qui est la sienne « qu’il n’y aura pas de législation de circonstances aussi inapplicables qu’anticonstitutionnelles » et que « l’idée d’un état d’exception qui suspendrait l’état de droit n’est en l’état actuel des choses impensable ».
Entre ces deux déclarations, entre ces deux conceptions de la justice, qu’elle est celle qui garantit l’esprit de la loi ?
Nous ne savons plus. Nous ne comprenons plus. Le peuple, ses élus, les corps intermédiaires et organisés sont, en Corse, démunis face à ces abus de pouvoir.
Car il s’agit bien d’un abus de pouvoir !
Il y a plus de deux siècles que Montesquieu est mort mais nous vivons toujours sur la fiction de la séparation et de l’indépendance de la justice. La justice comme la police est un instrument du pouvoir politique en même temps que l’expression d’une certaine société. Quand cette société concorde avec la volonté du pouvoir, on trouve toujours des magistrats qui se plient à ses injonctions.
La justice, disait Christiane Taubira, a du sens dans les situations exceptionnelles. C’est le cas aujourd’hui comme hier, dans le dossier de P. Alessandri et A. Ferrandi.
J’ajouterai  quand la justice n’est pas juste, on met la société en danger !
Nous nous devons donc collectivement : le peuple Corse dans sa pluralité citoyenne mais aussi élective  faire valoir notre exigence de justice et d’équité face à la loi et à l’application du droit. La France qui passe pour le pays des droits de l’homme doit avant tout redevenir celui du droit.
Pierre Alessandri et Alain Ferrandi doivent être rapprochés dans les meilleurs délais de leur famille. Rien ne s’y oppose, mis à part quelques arguties judiciaires qui témoignent d’un esprit de vengeance qui n’a rien à voir avec l’esprit des lois fait : d’impartialité, d’équité, de loyauté."

Femu a Corsica  : Pè u rispettu di i diritti fundamentali
Après plus de 18 ans d’incarcération hors de Corse, le rapprochement familial d’Alain Ferrandi et Pierre Alessandri n’apparait toujours pas à l’ordre du jour.
Nous rappelons que le principe de rapprochement relève pourtant de la stricte application du droit. Par conséquent, l’éloignement prolongé de ces deux hommes représente, à la fois pour eux et pour leurs familles, une double peine, totalement contraire aux droits fondamentaux.
Alors que les Corses ont, de manière massive et à plusieurs reprises, fait le choix de s’engager dans la construction d’une société corse apaisée et démocratique, Femu à Corsica dénonce cette attitude, qui tourne le dos au droit et à la justice, et relève de la vengeance d'Etat.
Il est indispensable que le principe de rapprochement s’applique à l’ensemble des prisonniers politiques, sans exception, pour construire une véritable solution politique. Femu a Corsica appelle, à ce titre, ses militants et, plus largement, l’ensemble des corses à participer au rassemblement de soutien prévu le samedi 7 juillet 2018, à 11h, au croisement di u Scupettu, entre Pianottoli et Figari"