Personnalité corse de l'année 2021 : et si c'était Julia Tiberi ?

Pour la quatrième fois en vingt ans, le 26 octobre dernier, un bâtonnier du barreau d'Ajaccio a frappé la barre. Une mesure extrême pendant laquelle l'ensemble des avocats du tribunal est interdit, sous peine d'être convoqué devant un conseil de discipline, de plaider jusqu'à nouvel ordre, 
Julia Tiberi est le dernier bâtonnier à l'avoir fait.
Une décision rare que l'avocate, qui a fait du combat des injustices sa croisade,  a pris dans le cadre d’un procès pour trafic de stupéfiants et association de malfaiteurs.
Selon elle, le tribunal n'était pas en mesure d’assurer la défense des prévenus. ​Son haut sens de la justice est à l'origine de l'attitude forte adoptée à cette occasion : "les prévenus auraient été  jugés sans avocats." et pour elle , "tout justiciable a le droit d'être défendu".
C'est pour son sens de la justice et pour la force avec laquelle, pendant son bâtonnat, elle a défendu ses pairs et les justiciables que CNI a inséré son nom parmi les 24 des personnalités de l'année. 

A la tête du barreau d’Ajaccio depuis janvier 2020, Julia Tiberi a été une des plus jeunes bâtonniers de France quand elle a été élue à seulement 39 ans. Après un parcours universitaire à Nice, elle entre à l’école d’avocats d'Aix et Marseille puis prête serment en février 2009. Elle débute ensuite  une collaboration à Ajaccio, au sein du cabinet d’un ancien bâtonnier mais au bout de quelques années  la jeune avocate spécialisée en droit pénal, droit des assurances et de la construction, se voit offrir l’opportunité de reprendre le cabinet et sa clientèle institutionnelle. "J'ai toujours voulu être avocate, indique maitre Tiberi, je pense que cela a une explication familiale. J'ai été élevée par ma mère et mes grands parents qui étaient syndicalistes et qui m'emmenaient aux manifestations et aux réunions de cellule et j’ai eu très tôt le goût de la défense et l’envie de réparer les injustices.".
La jeune Julia a donc appris à s'engager pour défendre les droits et comme elle le dit "j'ai grandi dans la défense des uns et des autres et cela a du trouver un écho...il y a sans doute un lien entre mon enfance et mon métier".
Une autre forme engagement pour elle c’était le bâtonnât, se mettre au service de l'interêt général pour défendre une profession "qui est pas mal attaquée par les reformes" a guidé son action à la tête des avocats d’Ajaccio pendant ces deux années où elle a mené plusieurs actions "en toute humilité" afin de défendre de défendre ses confrères.
Elue territoriale dans les bancs du PNC et au conseil municipal d'Ajaccio, maitre Tiberi s'est engagée en politique il y a quelques années " au service de la collectivité et de l’intérêt général "indique l'avocate qui a toujours défendu l’intérêt du justiciable, et surtout ceux qui sont invisibles