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PNC : "en Corse Macron veut-il la paix?"


La rédaction le Dimanche 20 Décembre 2020 à 19:52

"En Corse Macron veut-il la paix ?" : c'est la question que pose dans une longue communication U Partitu di a Nazione Corsa après la publication du décret du 18 décembre 2020, qui retire au ministre de la Justice le droit de statuer sur les dossiers d’Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, et donc sur le possible retrait de leur statut de « détenus particulièrement surveillés », qui devait être examiné avant la fin de l’année.



 PNC : "en Corse Macron veut-il la paix?"
La question ne peut que se poser sur le fait de savoir si Emmanuel Macron et son gouvernement veulent enfin la Paix en Corse.
En effet, un récent décret en date du 18 décembre 2020, vient retirer au Ministre de la Justice le droit de statuer sur les dossiers d’Alain Ferrandi et Pierre Alessandri, et donc sur le possible retrait de leur statut de « détenus particulièrement surveillés », qui devait être examiné avant la fin de l’année.
Ce décret constitue un mauvais signal de plus adressé par Monsieur Macron et son gouvernement à l’adresse des patriotes corses, de leurs familles et plus largement, du Peuple Corse, car il fait le choix délibéré du déni, de l’affront et de la provocation.
Pourtant, d’autres personnalités politiques, visiblement d’une autre envergure et dotées d’un réel courage politique ont su emprunter les voies incontournables de la réconciliation et donc de la Paix.
Les exemples sont en effet légion dans l’histoire contemporaine, d’hommes politiques ayant fait le choix de « la paix des braves ».
 
S
Que vienne enfin "la paix des braves"
Du Général de Gaulle
« Et cependant, je dis, sans embarras, que pour la plupart d'entre eux, les hommes de l'insurrection ont combattu courageusement. Que vienne la paix des braves ! Et je suis sûr que les haines iront en s'effaçant... ».
Ainsi, de 1964 à 1968, le Général De Gaulle libéra dans un premier temps des centaines de membres de l’OAS, et gracia, puis amnistia la totalité, dont les condamnés à mort.
 
De François Mitterand
Dans son allocution d’Ajaccio du 10 septembre 1993, « sur la libération de la Corse et la reconnaissance de l'identité corse au sein de la nation », François Mitterrand déclarait : « On peut toujours se combattre, si en fin de compte on se comprend. »
Il avait préalablement confirmé cette vision en permettant les Lois d’amnistie (1981 et 1982) pour tous les prisonniers politiques corses qui englobaient également les « crimes de sang ».
 
De Michel Rocard
Dans son discours historique du 19 avril 1989, Michel Rocard reconnaissait les responsabilités séculaires de la France dans la situation violente que connaissait la Corse depuis des décennies.
Il affirmait notamment : « La France a acheté les droits de suzeraineté sur la Corse à la République de Gênes, mais il a fallu une guerre pour les traduire dans les faits. Tout laisse des traces ! Nous perdîmes dans cette guerre davantage d'hommes que pendant la guerre d’Algérie, deux siècles après (…). »
 
De Lionel Jospin
Il assuma l’engagement du Processus de Matignon qui conduisit à des réformes institutionnelles fondamentales, alors que quelques semaines auparavant, le FLNC menait, sur Aiacciu, des actions militaires fortes au travers des attentats dits "de l’URSSAF et de la DDE. »
Au niveau international, des processus de paix ont été initiés, notamment, en Irlande et au Moyen Orient sous l’égide de chefs d’Etat qui pensaient que la Paix ne se gérait pas à coups d’ordonnances ou de décrets ministériels.
 
De Tony Blair
En effet, après 30 années de violence totale qui se sont soldées par plus de 3 500 morts et près de 30 000 blessés, le Traité de Paix du Vendredi Saint, ou Accords de Stormont du 10 Avril 1998, a néanmoins vu le jour, entérinant la fin du conflit nord-irlandais par le référendum du 22 Mai 1998, alors que figurait au rang des négociateurs, Martin Mac Guiness, en qualité de représentant officiel de l’IRA et que ces accords permirent la libération de Thomas Mac Mahon, auteur de l’attentat qui coûta la vie à Lord Mountbatten, cousin de la Reine d’Angleterre.
Au-delà des hommes une institution de renom a su faire le choix de la paix, au-delà de la gravité des actes.
 
De Menahem Begon
Prix Nobel de la Paix
Le 22 juillet 1946, l’attentat du King David Hôtel, à Jérusalem, fit 110 morts civils et militaires ; cette action qui visait le siège de l’Etat-Major de l’Armée britannique, fut commise par l’IRGOUN dirigée par Menahem Begin (futur Premier Ministre) qui fut Prix Nobel de la Paix en 1978, aux côtés d’Anouar El Sadate.
A l’évidence, Emmanuel Macron et son gouvernement, dans une situation infiniment moins dramatique, ne semblent pas prêts à faire preuve du même pragmatisme, du même courage, de la même volonté de « terminer une guerre », celle-ci devant inévitablement passer par une loi d’amnistie.
 

Pour un processus de règlement politique global et une loi d'amnistie générale
Le temps est en effet venu d’une négociation claire entre l’Etat français et les représentants de la Corse sur les conditions de la Paix et les phases qu’elle devra emprunter.
L’engagement d’une négociation claire en vue d’accords politiques :
Il faudra bien que l’Etat, au travers d’un processus de négociation, reconnaisse l’existence de cette crise, qu’il reconnaisse aussi dans quelle mesure il a lui-même contribué à l’alimenter depuis des décennies et comment sortir définitivement de cette crise par des accords politiques.


Une Loi d’Amnistie Générale :
Une telle loi devra concerner tous les prisonniers politiques corses et recherchés et englober les « crimes de sang » ; elle constituerait l’ultime mais nécessaire volet de ce processus de règlement du conflit corse.


Une décision de rapprochement des prisonniers politiques :
Le rapprochement effectif en Corse des prisonniers politiques constituera le premier gage du Pouvoir dans de sa volonté de régler au fond le « conflit corse ».
 
Chjama di U PNC pè a Pace
Sur ces bases, le PNC, au travers de ses militants, de ses responsables et de ses élus, appelle l’Etat français à faire définitivement le choix de la Paix,  d’une part, en revenant immédiatement sur les dispositions du récent décret 18 décembre 2020, ôtant à Alain Ferrandi et Pierre Alessandri toute possibilité de rapprochement à Borgu, et d’autre part, en s’engageant résolument dans un processus de paix et de règlement définitif du « Conflit politique corse ».