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" Nuit bleue" du 7 Décembre : C'était le FLNC UC


le Mercredi 19 Décembre 2012 à 20:58

La "nuit bleue" du 7 décembre, comme on s'en doutait un peu, vient d'être revendiquée par le FLNC. Le mouvement a revendiqué la paternité de la série d'attentats, plus d'une trentaine au total, auprès du mensuel Corsica.



" Nuit bleue" du 7 Décembre  : C'était le FLNC UC
Dans ce communiqué de deux pages, authentifié, le FLNC revendique "la dernière campagne contre la spéculation immobilière en Corse" qui s'est matérialisée par "31 actions délibérément réparties sur l'ensemble de notre territoire" précise t-il. Cette opération de grande envergure visait à démontrer que "la spéculation et les appétits de ceux qui en profitent ou en vivent ne se limitent pas au seul littoral ou à une bande imaginaire de cent mètres."
Le FLNC note que 85 000 résidences secondaires ont été construites sur l'île. " Elles sont la trame d'une économie souterraine"  allusion faite à leur location, l'été, à des touristes.
Mais le FLNC, montré du doigt par le ministre de l'Intérieur, qui avait vu une 'forme de racisme" à travers cette nuit bleue, réfute le qualificatif de raciste et tout lien avec le banditisme. "Nous ne sommes pas racistes  car nous ne ciblons jamais les individus mais l'appropriation de notre terre. Nous pratiquons pas le racisme, nous le combattons" souligne le mouvement clandestin.     
L'organisation tend néanmoins la main au gouvernement en se disant prête à une initiative historique en faveur de la paix.
"Nous comprenons que notre peuple aspire à un légitime mieux-être, à un devenir meilleur. Dans cet esprit, notre organisation politique est prête, car nous avons les moyens, à prendre une initiative historique, contribution à la paix que notre peuple attend", dit encore le texte. "De cette paix, l'Assemblée de Corse est la matière institutionnelle, et le respect des droits souverains de notre peuple, la matrice politique".
Le FLNC qui évoque "une perte des repères" responsable des "dérives criminelles" souligne que la Corse est au dernier rang national concernant le pouvoir d'achat, quand les taux de délinquance, de chômage ou d'addiction à la drogue y sont plus élevés.

Le texte du FLNC UC

Nous revendiquons la dernière campagne contre la spéculation immobilière en Corse. 31 actions délibérément réparties sur l’ensemble de notre territoire. Pour démontrer, si besoin était, que la spéculation et les appétits de ceux qui en profitent ou en vivent ne se limitent pas au seul littoral ou à la bande de 100 m.
Nous sommes les défenseurs d’une terre et non seulement de sa partie marchande, du moins à ce que certains semblent vouloir insister à la réduire.
Cette nouvelle campagne s’inscrit dans la continuité des dizaines d’autres qui émaillent les 50 années de résistance organisée de notre peuple.
Un ministre de l’intérieur semble s’étonner de cette résistance naturelle, allant même jusqu’à y voir du terrorisme et du racisme. Appréciation un peu courte et légère compte tenu des fonctions qui sont les siennes.
Nous ne pratiquons pas le racisme, nous le combattons. Nous le subissons nous même au point de devoir pratiquement quémander le droit de parler la langue de nos ancêtres, cette langue qui sert encore à nommer les endroits idylliques ou les spéculateurs de tout poil viennent désormais installer leur fond de commerce.
Il est trop commode de citer tel ou tel cas de spéculateur prétendument innocent ou candide.
Ce sont 85.000 résidences dites secondaires qui sont aujourd’hui implantées en Corse, soit la trame d’une véritable économie souterraine.
En considérant que la moitié d’entre elles est loué l’été, et c’est largement le cas, ce sont 800 millions d’euros qui sont volés tous les ans à l’économie corse sans même transiter sur notre sol, sans aucun retour financier des transactions parisiennes ou autres, faites au détriment de notre peuple, au seul profit des spéculateurs étrangers.
Non, nous ne sommes pas racistes car nous ne ciblons jamais les individus mais l’appropriation de notre terre.
Ni terroristes, car nous n’avons nullement l’intention de renversait l’Etat français, de l’ébranler sur ses bases.
Nous ne cessons depuis des décennies de l’exhorter à s’engager, par le biais des institutions françaises et de leur propre constitution, sur la voie d’un règlement politique et de la fin de l’affrontement armé.
Notre terre n’a pas vocation à être le terrain de manœuvre de toutes les forces policières de France. Quitte à être un terrain d’expérimentation, nous préférons être celui de nouvelles avancées institutionnelles plutôt que celui de basses polices.
Aujourd’hui, la prétendue collusion avec le banditisme corse est une nouvelle fois avancée. Non, nous n’avons jamais signé et ne signerons de pacte avec ceux qui, depuis des décennies, ont prospéré à l’ombre de l’Etat française de ses services.
Cette accusation est grotesque. Ceux qui la profèrent se déconsidèrent.
Nous sommes et demeurons une organisation politique au service des intérêts de notre peuple.
Le chemin de la paix n’est pas jalonné d’effet du menton ou de phrases à l’emporte-pièce mais d’actes politiques significatifs.
La Corse figure au dernier rang des régions en ce concerne le pouvoir d’achat de ses habitants, le chômage y est plus élevé qu’ailleurs ainsi que les prix. Nombre de nos jeunes se réfugient dans la délinquance qui prospère par le trafic de drogue. La perte des repères les entrainent dans une dérive criminelle.
On voudrait nous faire croire que l’opulence nous a été apportée par la France alors que notre peuple ne cesse de régresser et peine à survivre sur sa propre terre.
Le combat de ce peuple est légitime et nul ne peut nier que ces années difficiles, ces années de souffrance, ces années de lutte, ont permis aux Corses de garder la tête haute.
Pourtant, nous sommes de ceux qui refusons la fatalité de la souffrance. Nous comprenons et admettons que notre peuple aspire à un légitime mieux-être, à un devenir meilleur.
Dans cet esprits, notre organisation politique est prête, car nous en avons les moyens, à prendre une initiative historique, contribution majeure à la paix que notre peuple attend.
De cette paix, l’Assemblé de Corse est la matrice institutionnelle et le respect des droits souverains de notre peuple la matrice politique.
Par l’annonce de cette initiative historique, nous prenons nos responsabilités et nous engageons tous les acteurs politiques à en faire de même.