Une rentrée de septembre sous le sceau de l’incertitude et des crises. Sans surprise, le contexte international tendu et l’instabilité politique nationale ont été au cœur du discours d’ouverture de la présidente de l’Assemblée de Corse, Nanette Maupertuis, lors de la session des 2 et 3 octobre 2025. Une incertitude internationale marquée, rappelle-t-elle, « par des tensions croissantes et la banalisation de comportements instables, y compris chez les puissances de ce monde qui se livrent toujours plus à des analyses ou des actions qui ont peu à voir avec la démocratie dont certaines pourtant se réclament ». Une incertitude à l’échelle européenne avec, précise-t-elle, « la multiplication d’épisodes d’ingérences physiques ou informationnelles russes, qui menacent l’intégrité de l’Europe, mais ne suscitent aucune réponse affirmée » qui doit nous interpeller. « De même, les difficultés relatives aux contours du prochain cadre financier pluriannuel européen qui menacent la prochaine politique de cohésion, pourtant essentielle pour les territoires d’Europe dont nous sommes et dont dépendent nos financements à venir ».
Le spectre financier
Rien de meilleur au plan national. « L’absence de gouvernement, l’instabilité parlementaire et l’incertitude budgétaire et sociale, qui en découle, nous promettent un automne et un hiver agités », commente-t-elle en cette nouvelle journée de grève et de manifestation. Des incertitudes ambiantes qui, de manière générale, impactent les territoires et les régions : « Nous allons, certainement, comme l’an passé, nous confronter à d’âpres difficultés budgétaires, alors que nous sommes en première ligne auprès des citoyens, dans l’exercice de services publics de base et de proximité ». Pour la Corse, en particulier, l’incertitude pèse à nouveau sur le projet d’autonomie qu’elle qualifie d’« otage, une nouvelle fois, d’échéances calendaires modifiées, preuve s’il en est que le modèle français, bien loin de nous apporter stabilité et cadre, aujourd’hui nous contraint ».
La démocratie en péril
De cette complexité et de ces incertitudes émanent, selon la présidente de l’Assemblée de Corses, deux certitudes. La première est que « la démocratie est en péril, partout. En Europe, le populisme gagne du terrain, la désinformation est attisée par les ingérences étrangères et les populations sont de plus en plus sceptiques vis-à-vis des dirigeants. Aux USA, les libertés fondamentales sont bafouées et les droits humains niés. Il n’y a qu’à se documenter sur les traitements infligés aux migrants en situation irrégulière pour s’en persuader… Mais aussi, bien que différemment, aux Américains qui protestent contre le président Trump ». La France, quant à elle, poursuit-elle, « est confrontée à une perte généralisée de confiance et au rejet du « politique » ». Elle cite le baromètre de la confiance politique (CEVIPOF, Sciences Po) qui, dans sa publication de février, indique que les mots « méfiance », « lassitude », « morosité » ou encore « peur » sont les qualificatifs les plus utilisés par les Français pour illustrer leur état d’esprit… Sa seconde certitude est que « la démocratie ne trouvera son salut qu’à l’échelle des territoires ».
La résilience démocratique
Nanette Maupertuis s’interroge : « Alors que faire d’un système politique qui ne satisfait visiblement plus et qui ne représente plus un idéal y compris au sein des sociétés développées ? ». Citant Churchill, « La démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres », elle affirme que « la démocratie reste le système politique le plus juste et mérite d’être sauvée ». Aussi défend-t-elle « une pratique territoriale de la démocratie » qui « ne saurait se résumer à la seule démocratie représentative, donc nos parlements. La démocratie participative dans et avec les territoires, les projets collectifs, la prospective doivent venir épauler la démocratie représentative et contribuer à de nouvelles formes de résilience ». Elle appelle à la « résilience démocratique » des territoires. « Nous devons nourrir le dialogue avec le mouvement associatif, avec les acteurs économiques et culturels. C’est dans cette pratique horizontale de la démocratie que nous pourrons développer les principes de tolérance, de réciprocité et favoriser un esprit de co-construction et rendre le futur soutenable et vivable pour nos enfants ». Et à s’interroger « sur nos comportements politiques hic et nunc » au moment où « le doute s’installe sur notre capacité à faire vivre la démocratie européenne, où l’intolérance et l’individualisme progressent ».
Un nouveau contrat social
En dépit de ce constat morose, la présidente Maupertuis estime que les élus de l’Assemblée de Corse, réussissent collectivement à faire vivre des valeurs démocratiques : « respect, dialogue, parole donnée aux jeunes (ADAG), échanges avec le CESEC, soutien à l’éducation, lutte contre les dérives mafieuses, défense des minorités, analyse prospective », liste-t-elle. « Il nous faut continuer. Notre responsabilité d’élus est que, quel que soit le niveau d’incertitude, quels que soient les aléas politiques et les échéances électorales, nous préservions ce bien commun que sont les valeurs démocratiques ». Dans cette perspective, elle évoque les travaux qu’elle mène sur une prospective à l’horizon 2050 qui « visent justement à s’interroger et à mettre en débat l’avenir, à discuter librement des futurs possibles, à pratiquer une démocratie éclairée ». Avant de conclure : « Oui, les temps sont plutôt sombres. Oui, les ressources manqueront. Et immenses restent les choses à faire, en particulier, pour former notre jeunesse et assurer la maitrise de nos ressources stratégiques. Mais héritiers de Paoli, nous devons garder en tête, que l'intérêt général doit être préservé et que nous aurons à inventer autre chose, un nouveau contrat social tout autant que démocratique et ce, quelles que soient nos appartenances partisanes ». Et d’inviter, en ce début de campagne des municipales, les élus « à faire preuve de discernement démocratique dans les travaux que nous aurons à mener dans les semaines qui viennent et rester en cela fidèles aux valeurs que collectivement nous portons depuis quatre ans ».
Le spectre financier
Rien de meilleur au plan national. « L’absence de gouvernement, l’instabilité parlementaire et l’incertitude budgétaire et sociale, qui en découle, nous promettent un automne et un hiver agités », commente-t-elle en cette nouvelle journée de grève et de manifestation. Des incertitudes ambiantes qui, de manière générale, impactent les territoires et les régions : « Nous allons, certainement, comme l’an passé, nous confronter à d’âpres difficultés budgétaires, alors que nous sommes en première ligne auprès des citoyens, dans l’exercice de services publics de base et de proximité ». Pour la Corse, en particulier, l’incertitude pèse à nouveau sur le projet d’autonomie qu’elle qualifie d’« otage, une nouvelle fois, d’échéances calendaires modifiées, preuve s’il en est que le modèle français, bien loin de nous apporter stabilité et cadre, aujourd’hui nous contraint ».
La démocratie en péril
De cette complexité et de ces incertitudes émanent, selon la présidente de l’Assemblée de Corses, deux certitudes. La première est que « la démocratie est en péril, partout. En Europe, le populisme gagne du terrain, la désinformation est attisée par les ingérences étrangères et les populations sont de plus en plus sceptiques vis-à-vis des dirigeants. Aux USA, les libertés fondamentales sont bafouées et les droits humains niés. Il n’y a qu’à se documenter sur les traitements infligés aux migrants en situation irrégulière pour s’en persuader… Mais aussi, bien que différemment, aux Américains qui protestent contre le président Trump ». La France, quant à elle, poursuit-elle, « est confrontée à une perte généralisée de confiance et au rejet du « politique » ». Elle cite le baromètre de la confiance politique (CEVIPOF, Sciences Po) qui, dans sa publication de février, indique que les mots « méfiance », « lassitude », « morosité » ou encore « peur » sont les qualificatifs les plus utilisés par les Français pour illustrer leur état d’esprit… Sa seconde certitude est que « la démocratie ne trouvera son salut qu’à l’échelle des territoires ».
La résilience démocratique
Nanette Maupertuis s’interroge : « Alors que faire d’un système politique qui ne satisfait visiblement plus et qui ne représente plus un idéal y compris au sein des sociétés développées ? ». Citant Churchill, « La démocratie est le pire des régimes à l’exception de tous les autres », elle affirme que « la démocratie reste le système politique le plus juste et mérite d’être sauvée ». Aussi défend-t-elle « une pratique territoriale de la démocratie » qui « ne saurait se résumer à la seule démocratie représentative, donc nos parlements. La démocratie participative dans et avec les territoires, les projets collectifs, la prospective doivent venir épauler la démocratie représentative et contribuer à de nouvelles formes de résilience ». Elle appelle à la « résilience démocratique » des territoires. « Nous devons nourrir le dialogue avec le mouvement associatif, avec les acteurs économiques et culturels. C’est dans cette pratique horizontale de la démocratie que nous pourrons développer les principes de tolérance, de réciprocité et favoriser un esprit de co-construction et rendre le futur soutenable et vivable pour nos enfants ». Et à s’interroger « sur nos comportements politiques hic et nunc » au moment où « le doute s’installe sur notre capacité à faire vivre la démocratie européenne, où l’intolérance et l’individualisme progressent ».
Un nouveau contrat social
En dépit de ce constat morose, la présidente Maupertuis estime que les élus de l’Assemblée de Corse, réussissent collectivement à faire vivre des valeurs démocratiques : « respect, dialogue, parole donnée aux jeunes (ADAG), échanges avec le CESEC, soutien à l’éducation, lutte contre les dérives mafieuses, défense des minorités, analyse prospective », liste-t-elle. « Il nous faut continuer. Notre responsabilité d’élus est que, quel que soit le niveau d’incertitude, quels que soient les aléas politiques et les échéances électorales, nous préservions ce bien commun que sont les valeurs démocratiques ». Dans cette perspective, elle évoque les travaux qu’elle mène sur une prospective à l’horizon 2050 qui « visent justement à s’interroger et à mettre en débat l’avenir, à discuter librement des futurs possibles, à pratiquer une démocratie éclairée ». Avant de conclure : « Oui, les temps sont plutôt sombres. Oui, les ressources manqueront. Et immenses restent les choses à faire, en particulier, pour former notre jeunesse et assurer la maitrise de nos ressources stratégiques. Mais héritiers de Paoli, nous devons garder en tête, que l'intérêt général doit être préservé et que nous aurons à inventer autre chose, un nouveau contrat social tout autant que démocratique et ce, quelles que soient nos appartenances partisanes ». Et d’inviter, en ce début de campagne des municipales, les élus « à faire preuve de discernement démocratique dans les travaux que nous aurons à mener dans les semaines qui viennent et rester en cela fidèles aux valeurs que collectivement nous portons depuis quatre ans ».
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