Le chikungunya refait parler de lui. Deux cas autochtones – c’est-à-dire contractés sur place et non à l’occasion d’un voyage – ont été confirmés ces derniers jours en France métropolitaine. Le premier dans le Var, le second en région Occitanie. Des cas isolés, mais suffisants pour rappeler que le risque de transmission existe désormais en métropole, y compris en Corse où le moustique tigre est bien présent.
Selon l’ARS de Corse, plus de 40 espèces de moustiques sont recensées sur l’île, dont cinq peuvent transmettre des maladies. Mais Aedes albopictus est celui qui inquiète le plus, car il vit au contact de l’homme, se reproduit dans des microgîtes – coupelles, seaux, gouttières bouchées – et se déplace très peu : moins de 150 mètres au cours de sa vie. Ce qui en fait un danger localisé… mais bien réel. Petit, rayé noir et blanc, actif surtout le matin et en fin de journée : le moustique tigre, s’est discrètement installé dans l’île depuis plusieurs années. Il vit à proximité des habitations et a besoin de très peu d’eau pour pondre ses œufs. C’est lui qui peut transmettre des virus comme le chikungunya, la dengue ou encore le zika.
Une surveillance renforcée jusqu’à l’automne
Chaque année, du 1er mai au 30 novembre, une surveillance entomologique et épidémiologique renforcée est mise en place par l’ARS. En cas de signalement d’un cas suspect – souvent lié à un retour de voyage –, des équipes sont mobilisées immédiatement pour enquêter, repérer les zones à risque et déclencher des actions de démoustication ciblées. « Le risque, c’est qu’une personne infectée à l’étranger soit piquée à son retour. Le moustique devient alors porteur du virus, et peut transmettre la maladie à d’autres personnes », résume l’ARS de Corse. C’est ainsi que se forment les chaînes de transmission dites autochtones. D’où l’importance d’agir rapidement dès l’apparition d’un cas.
Face à cette menace, la prévention passe d’abord par l’élimination des eaux stagnantes, lieux de ponte privilégiés du moustique tigre. « Un bouchon rempli d’eau suffit à permettre le développement des larves », rappelle l’ARS. Les consignes sont claires : vider régulièrement les coupelles sous les pots de fleurs, ranger à l’abri de la pluie le matériel de jardin, curer les gouttières, couvrir les récupérateurs d’eau. Contrairement à une idée reçue, les insecticides ne sont pas une solution durable : ils n’agissent que sur les moustiques adultes, sans prévenir l’émergence des nouvelles générations.
Se protéger et protéger les autres
Pour les voyageurs revenant de zones à risque (La Réunion, Mayotte, Antilles, Guyane…), l’ARS recommande une vigilance particulière pendant les trois semaines suivant le retour. Les symptômes du chikungunya peuvent inclure fièvre, douleurs articulaires, éruptions cutanées. En cas de doute, il faut consulter rapidement et signaler le voyage.
Si un cas est confirmé, la personne infectée doit impérativement éviter les piqûres, afin de ne pas alimenter une chaîne de transmission locale. Le moustique devient en effet vecteur du virus après avoir piqué un malade pendant sa phase dite « virémique », qui dure jusqu’à sept jours après l’apparition des symptômes.
Porter des vêtements longs, utiliser des répulsifs, poser des moustiquaires et installer des ventilateurs sont autant de gestes qui peuvent éloigner les moustiques adultes. Mais le message principal reste simple : privé d’eau, le moustique ne se reproduit pas.
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