Michel Castellani, député Femu a Corsica de la première circonscription de Haute Corse, et Paul-André Colombani, député PNC de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud, tous deux membres du groupe LIOT.
Le gouvernement de Sébastien Lecornu a échappé, jeudi matin, à la censure. Les deux motions, déposées respectivement et successivement par la France insoumise (LFI) et le Rassemblement national (RN), ont été rejetées dans une ambiance assez tendue. Sans surprise, les Socialistes (PS), les Républicains (LR) et le groupe LIOT, dont sont membres les deux députés nationalistes corses, Michel Castellani et Paul-André Colombani, ont décidé de donner une chance au Premier ministre. C’est la double promesse, faite lors du discours de politique générale, de suspendre la réforme des retraites jusqu’en 2027 et de ne pas utiliser l’arme du 49-3 pour le budget qui a sauvé le gouvernement. Reste maintenant « à se mettre au travail », a martelé, à l’issue du vote, Sébastien Lecornu. L’examen du projet de budget 2026, qui a été présenté mardi matin en Conseil des ministres, débutera dès lundi prochain en Commission des finances de l’Assemblée nationale pour une arrivée dans l’hémicycle, le vendredi suivant. Les débats s’annoncent très longs et houleux. Les deux députés nationalistes, qui plaidaient pour la stabilité, estiment que le plus dur reste à faire.
Un combat difficile
« Nous commençons, lundi, l’examen du budget, et c’est là que va se situer le vrai combat. Un combat difficile pour bâtir un budget de solidarité. Je rappelle qu’il y a énormément de gens modestes qui souffrent en France. Et un budget aussi qui stoppe le dérapage des finances publiques qui est une catastrophe. Dans ce contexte, la censure n’aurait rien fait d’autre que d’ajouter à l’instabilité qui coûte des milliards à la France », explique Michel Castellani, député Femu a Corsica de la 1ère circonscription de Haute Corse. Avant de tacler les censeurs : « Si le Rassemblement National est tellement pressé de voter la censure, c’est pour être en mesure de changer la loi et de permettre à Madame Le Pen d’être candidate en 2027. Moi, je trouve qu’il y a d’autres priorités en France ». Le député bastiais sera sur le pont dès lundi matin pour ferrailler en Commission des finances. « J’ai énormément d’amendements à défendre. À la fois sur la répartition de l’impôt pour rendre le budget plus juste, plus social, plus maître aussi de son dérapage. Et puis tous les amendements concernant la Corse, que ce soit sur la Dotation de continuité territoriale ou sur un certain nombre de mesures spécifiques comme le crédit d’impôt ». Sur le vote du budget, Michel Castellani ne cache pas son scepticisme : « Je suis un peu pessimiste », avoue-t-il. Il n’exclut pas une possible chute du gouvernement : « Il n’y a plus besoin de censure. Soit on vote le budget, soit on ne le vote pas. Si le budget passe, ça va. Si le budget ne passe pas, vues les circonstances, le gouvernement tombe ».
Des points d’équilibre
Un avis globalement partagé par son collègue, Paul-André Colombani, député PNC de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud : « Nous n’étions pas partisans de censurer d’entrée. Il y a un nouveau gouvernement et une nouvelle loi de finance sur la table. Il y a le processus Corse qui continue. Et la question de la suspension de la réforme de retraite que nous avons obtenue et qui est très importante pour nous. Donc, il n’était pas question de censurer aujourd’hui ». Ceci dit, il tient à mettre les choses au clair « Ce n'est pas parce qu'on n’a pas censuré aujourd'hui qu'on va voter le budget et qu'on est entré dans la majorité. Que les choses soient claires, on verra au fur et à mesure de l’évolution de l’examen des lois de finance et du budget de la Sécurité sociale ». Le député de l’Extrême-Sud insiste, lui aussi, sur la nécessité d’adopter un budget social : « J’ai participé hier au séminaire organisé par le docteur Bernin sur la pauvreté. Quand on entend parler de la pauvreté des enfants, qu’on entend parler des collectivités qui n’ont pas de budget… si on censure, on va encore mettre un frein à tout cela. Je pense que la censure, ce n’était pas la bonne solution. Puisqu’il n’y aura pas de 49-3, on va débattre du budget point par point ». Comme son collègue, il craint néanmoins les dérapages : « Le point de tension qu’il peut y avoir maintenant, c’est que ça peut déraper sur n'importe quel amendement. Une motion, on peut la déposer quand on veut. Le point d’achoppement, c’est la réforme des retraites. La suspendre oblige à faire des choix budgétaires pour compenser parce qu’on ne peut pas faire flamber la dette. Pour la financer, soit on va demander des efforts aux plus riches, soit on va encore demander des efforts à ceux qui gagnent le moins. On va retrouver les points de fracture habituels entre la droite et la gauche. C’est là qu’il faudra trouver des points d’équilibre pour éviter une nouvelle censure dans quelques semaines ». Aussi estime-t-il, pour sa part, qu’il faut « essayer d’être le plus sobre possible. Il y aurait des amendements catégoriels à déposer, mais on sait que cette année, ce n’est pas possible ». Tout en précisant : « Concernant la Corse, la Dotation de continuité territoriale est capitale. On ne peut pas y échapper. Normalement, d’après une discussion que nous avons eue en amont, c’est plus ou moins déjà acquis. Il faudra cependant être vigilant ».
Un calendrier incertain
Difficile également pour les députés nationalistes de faire tomber un Premier ministre qui, dans son discours de politique générale, mardi après-midi au Palais Bourbon, a confirmé l’engagement de l’Etat à faire aboutir le projet de statut d’autonomie de la Corse. « Un projet de loi constitutionnelle pour la Corse est prêt. Rien ne serait pire pour l’Etat que de renier sa parole », a déclaré Sébastien Lecornu. « J’en avais parlé avec lui à deux reprises la veille et les jours précédents. Il m’a confirmé sa disponibilité, mais aussi qu’il y avait des problèmes de calendrier parce que nous rentrons maintenant dans le débat budgétaire et que ça va nous mobiliser nuit et jour », indique Michel Castellani. Le calendrier potentiel pour l’examen du projet de loi sur l’autonomie reste, donc, incertain, comme le confirme Paul-André Colombani : « Jusqu’à ce matin, on ne voyait pas à trois jours près, maintenant que l’on a un peu plus de visibilité, on va voir ce qu’il en est. Le ministre, qui établit le calendrier est celui des relations avec le parlement, c’est notre ancien président du groupe LIOT, Laurent Panifous, et c’est plutôt une bonne chose ».
Propos recueillis par Nicole Mari.
Un combat difficile
« Nous commençons, lundi, l’examen du budget, et c’est là que va se situer le vrai combat. Un combat difficile pour bâtir un budget de solidarité. Je rappelle qu’il y a énormément de gens modestes qui souffrent en France. Et un budget aussi qui stoppe le dérapage des finances publiques qui est une catastrophe. Dans ce contexte, la censure n’aurait rien fait d’autre que d’ajouter à l’instabilité qui coûte des milliards à la France », explique Michel Castellani, député Femu a Corsica de la 1ère circonscription de Haute Corse. Avant de tacler les censeurs : « Si le Rassemblement National est tellement pressé de voter la censure, c’est pour être en mesure de changer la loi et de permettre à Madame Le Pen d’être candidate en 2027. Moi, je trouve qu’il y a d’autres priorités en France ». Le député bastiais sera sur le pont dès lundi matin pour ferrailler en Commission des finances. « J’ai énormément d’amendements à défendre. À la fois sur la répartition de l’impôt pour rendre le budget plus juste, plus social, plus maître aussi de son dérapage. Et puis tous les amendements concernant la Corse, que ce soit sur la Dotation de continuité territoriale ou sur un certain nombre de mesures spécifiques comme le crédit d’impôt ». Sur le vote du budget, Michel Castellani ne cache pas son scepticisme : « Je suis un peu pessimiste », avoue-t-il. Il n’exclut pas une possible chute du gouvernement : « Il n’y a plus besoin de censure. Soit on vote le budget, soit on ne le vote pas. Si le budget passe, ça va. Si le budget ne passe pas, vues les circonstances, le gouvernement tombe ».
Des points d’équilibre
Un avis globalement partagé par son collègue, Paul-André Colombani, député PNC de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud : « Nous n’étions pas partisans de censurer d’entrée. Il y a un nouveau gouvernement et une nouvelle loi de finance sur la table. Il y a le processus Corse qui continue. Et la question de la suspension de la réforme de retraite que nous avons obtenue et qui est très importante pour nous. Donc, il n’était pas question de censurer aujourd’hui ». Ceci dit, il tient à mettre les choses au clair « Ce n'est pas parce qu'on n’a pas censuré aujourd'hui qu'on va voter le budget et qu'on est entré dans la majorité. Que les choses soient claires, on verra au fur et à mesure de l’évolution de l’examen des lois de finance et du budget de la Sécurité sociale ». Le député de l’Extrême-Sud insiste, lui aussi, sur la nécessité d’adopter un budget social : « J’ai participé hier au séminaire organisé par le docteur Bernin sur la pauvreté. Quand on entend parler de la pauvreté des enfants, qu’on entend parler des collectivités qui n’ont pas de budget… si on censure, on va encore mettre un frein à tout cela. Je pense que la censure, ce n’était pas la bonne solution. Puisqu’il n’y aura pas de 49-3, on va débattre du budget point par point ». Comme son collègue, il craint néanmoins les dérapages : « Le point de tension qu’il peut y avoir maintenant, c’est que ça peut déraper sur n'importe quel amendement. Une motion, on peut la déposer quand on veut. Le point d’achoppement, c’est la réforme des retraites. La suspendre oblige à faire des choix budgétaires pour compenser parce qu’on ne peut pas faire flamber la dette. Pour la financer, soit on va demander des efforts aux plus riches, soit on va encore demander des efforts à ceux qui gagnent le moins. On va retrouver les points de fracture habituels entre la droite et la gauche. C’est là qu’il faudra trouver des points d’équilibre pour éviter une nouvelle censure dans quelques semaines ». Aussi estime-t-il, pour sa part, qu’il faut « essayer d’être le plus sobre possible. Il y aurait des amendements catégoriels à déposer, mais on sait que cette année, ce n’est pas possible ». Tout en précisant : « Concernant la Corse, la Dotation de continuité territoriale est capitale. On ne peut pas y échapper. Normalement, d’après une discussion que nous avons eue en amont, c’est plus ou moins déjà acquis. Il faudra cependant être vigilant ».
Un calendrier incertain
Difficile également pour les députés nationalistes de faire tomber un Premier ministre qui, dans son discours de politique générale, mardi après-midi au Palais Bourbon, a confirmé l’engagement de l’Etat à faire aboutir le projet de statut d’autonomie de la Corse. « Un projet de loi constitutionnelle pour la Corse est prêt. Rien ne serait pire pour l’Etat que de renier sa parole », a déclaré Sébastien Lecornu. « J’en avais parlé avec lui à deux reprises la veille et les jours précédents. Il m’a confirmé sa disponibilité, mais aussi qu’il y avait des problèmes de calendrier parce que nous rentrons maintenant dans le débat budgétaire et que ça va nous mobiliser nuit et jour », indique Michel Castellani. Le calendrier potentiel pour l’examen du projet de loi sur l’autonomie reste, donc, incertain, comme le confirme Paul-André Colombani : « Jusqu’à ce matin, on ne voyait pas à trois jours près, maintenant que l’on a un peu plus de visibilité, on va voir ce qu’il en est. Le ministre, qui établit le calendrier est celui des relations avec le parlement, c’est notre ancien président du groupe LIOT, Laurent Panifous, et c’est plutôt une bonne chose ».
Propos recueillis par Nicole Mari.
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