La saison de la clémentine corse est lancée. Depuis le 10 octobre, les producteurs de l’île ont commencé la récolte des premières Caffin. Une campagne qui s’annonce très prometteuse selon Jean-Paul Mancel, président de l'association pour la promotion et la défense de la clémentine de Corse (APRODEC) : « Pour l'instant, la saison s'annonce bien. On a une bonne récolte pour les primeurs, tout s’écoule bien. On a toutes les espérances pour la suite. » Pour autant, la saison semble s’annoncer plus légère que la précédente.
Les premières estimations tablent sur environ 36 000 tonnes récoltées, contre 46 000 tonnes l’année dernière, soit une baisse d’environ 20 %. Une différence notable, sans cause évidente. « On pourrait penser que c’est dû aux conditions météo, mais ce n’est pas forcément le cas. C’est vrai qu’il a beaucoup plu pendant la floraison, c’est peut-être une explication, mais on n’en est pas certain. En fait, c’est réparti dans tout le bassin, il n’y a pas d’endroit où c’est plus marqué que d’autres. Ça dépend des producteurs, et ça dépend même des parcelles. Par exemple, j’ai une parcelle à Sainte-Lucie et une autre à Valle-di-Campoloro : l’une est chargée normalement, et l’autre est très peu chargée. Je pense surtout que la nature est assez capricieuse. »
Du côté de la qualité du fruit, pas d’inquiétude pour le moment : le calibre moyen devrait être proche de celui de l’an passé. « Ça devrait être similaire à l’année dernière, même si on n’a pas encore assez de recul pour le savoir avec précision. C'est les premières prévisions, ça va s'affiner d’ici une semaine où on va commencer le cœur de la récolte et on va pouvoir faire des estimations plus précises. Mais on est assez optimistes. »
Une concurrence internationale de plus en plus forte
Si la production s’annonce légèrement plus faible, la filière reste bien organisée. Comme chaque année, ce sont près de 1 000 saisonniers venus du Maroc qui participent à la récolte. « En général, pour beaucoup de producteurs, ce sont les mêmes saisonniers qui reviennent, pour d'autres ce sont des nouveaux parce qu'il y a de nouvelles parcelles et de nouvelles personnes qui s'installent, mais en général, ceux qui sont habitués à ce genre de contrats font toujours les mêmes contrats aux mêmes saisonniers », précise le président de l’APRODEC. Et une fois cueillies, les clémentines corses prennent rapidement la route du continent. Seuls 5 % de la production sont écoulés sur l’île, le reste étant expédié via trois plateformes de regroupement à Cavaillon, avant d’être distribué dans toute la France.
« On en écoule aussi un peu en Suisse, mais ça reste vraiment très marginal. Le plus gros, c'est surtout sur le continent. Depuis de nombreuses années, la clémentine corse a quand même fait sa place, elle est très attendue. » Pourtant, la clémentine corse connaît depuis quelques années une concurrence de plus en plus forte. « On a de plus en plus de concurrence au fil des années, que ce soit en Espagne, qui est bien évidemment le plus gros exportateur en France, mais aussi au Portugal, dans certaines régions du Maroc, et même en Afrique du Sud, qui commence à être très présente. Il y a vraiment de plus en plus d’origines qui commencent à pousser. »
Une concurrence qui n’inquiète pas pour autant les producteurs d’agrumes. « C’est vrai que d’un côté, ça peut devenir un problème parce qu'il y a de plus en plus d'offres et c'est toujours un challenge de pouvoir vendre toutes nos productions. Mais d’un autre côté, heureusement qu'il y a des concurrents parce qu'on ne pourrait pas produire toutes les clémentines de la consommation française », souligne Jean-Paul Mancel. « Chacun doit faire sa place au milieu, mais malgré tout, on voit quand même qu’il y a toujours une préférence nationale pour les clémentines corses, et ça joue. »
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