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Mise au point de Paul Giacobbi : « Je connais l’air de la calomnie »


le Jeudi 25 Juin 2015 à 17:39

Emplois fictifs, affaire des gîtes ruraux, et autre système clientéliste. Jeudi matin, devant l’Assemblée de Corse, le président de l’Exécutif, Paul Giacobbi, a répondu aux attaques dont il a fait l’objet ces dernières semaines, en guise de discours introductif à la session. Un propos cinglant qui a été pour lui l’occasion de remettre certaines pendules à l’heure et de démonter une par une ces accusations



Mise au point de Paul Giacobbi : « Je connais l’air de la calomnie »
L’heure de la mise au point a sonné pour Paul Giacobbi.
Jeudi matin, lors de la session de  l’Assemblée de Corse, il a tenu à répondre à l’ensemble des attaques dont il a fait l’objet ces dernières semaines. Et pour donner le ton, c’est par une analogie avec l’affaire de gestion de déchets, qui fait l’actualité insulaire ces derniers jours, que le président de l’Exécutif a tenu à attaquer son propos : « Je voudrais parler d’autres ordures, de celles qu’on a voulu déverser ces jours-ci sur cette collectivité publique. J’ai une claire notion de qui sont les éboueurs, qui sont les fabricants d’ordures et les moyens utilisés », a-t-il ainsi fustigé, avant que ne s’en suive un long discours acide, où il a entendu dénoncer point par point les accusations qui pèsent sur lui.
 
Emplois fictifs, affaire des gîtes ruraux : Paul Giabobbi serein face à la tempête
 « On a évoqué semble-t-il ici l’existence d’emplois fictifs », a-t-il tout d’abord détaillé, « Or, chacun sait, que depuis 5 ans nous rappelons à l’ordre systématiquement tout agent dont l’assiduité poserait problème ». Soulignant, il est vrai, avoir été confronté à plusieurs cas où certains employés de la collectivité ne faisaient « pas leur travail » et ne « venaient plus au bureau », il a toutefois  insisté sur le fait que « les choses sont rentrées dans l’ordre ». Avant de reprendre, acerbe : « J’ai rappelé aux présidents de groupe leur responsabilité personnelle pour les agents placés sous leur autorité, et je ne fais pas cas, parce que ça n’entre pas dans cette catégorie, des conseillers territoriaux fantômes, qu’effectivement on ne voit pas depuis un certain nombre d’années et qui pourrait être considérés comme fictifs ».
De manière à faire taire tout malentendu sur le sujet, le président de l’Exécutif a alors indiqué avoir transmis ce jour à la commission des finances les listings des effectifs nominatif de la collectivité territoriale de Corse et ceux des agences et offices, « de manière à ce que chacun puisse vérifier s’il y a là dedans des emplois fictifs ».
 
Quant à l’autre dossier brulant auquel il est confronté, l’affaire dite des gîtes ruraux, Paul Giacobbi  à déploré qu’il fasse « les choux gras d’une certaine presse depuis quelques années », mais n’a toutefois pas voulu s’étendre sur le sujet, indiquant attendre avec impatience de répondre à la justice. « Je serai sans doute entendu dans cette affaire, et je peux vous dire que je n’ai rigoureusement rien à craindre, s’agissant des faits et du droit », a-t-il déclaré.
 
« J’ai compris que toute action de la part de l’Exécutif pourrait être dénoncée à tout moment »
« Dans ce climat détestable, j’ai compris que toute action de la part de l’Exécutif pourrait être dénoncée à tout moment, c’est la raison pour laquelle j’ai décidé d’appliquer à un certain nombre de cas le principe de précaution », a-t-il par la suite annoncé : « Premièrement, les audits d’associations qui ont déjà été communiqués à la commission, seront systématiquement transmis au parquet. Deuxièmement, les assises de la culture et du sport ne pourront avoir lieu qu’après les élections : la réponse de l’autorité de contrôle est ambigüe et je sais que cette organisation d’assises dans les six mois précédent les élections pourrait m’être reprochée, et je ne doute pas que cela serait fait le cas échéant ».
 
Au regard des critiques incessantes dont il est la cible, le président de l’Exécutif a alors tenu à dresser une analyse : « Depuis cinq ans, je me suis efforcé de remettre de l’ordre sur un certain nombre de sujets. Je sais que cela gêne », a-t-il affirmé, insistant en particulier sur plusieurs points : la SNCM « à propos de laquelle j’ai dénoncé un certain nombre de turpitudes », précise-t-il ; les marché publics « sur lesquels des contrôles en amont ont permis de faire baisser les prix pratiqués et d’obtenir une véritable prévention des ententes » ; et enfin le Padduc « qui remet en cause certains appétits spéculatifs ».
 
Dans la droite ligne de sa mise au point, le président de l'Exécutif a par la suite houspillé à son tour la presse insulaire, et nationale. Alors qu’il fait l’objet des feux des médias depuis plusieurs semaines, il a tenu à leur adresser un message sans détour: « La presse est libre. Qu’elle soit orientée parfois ne fait guerre de doute, mais c’est son droit. Elle doit cependant veiller à respecter le droit et la déontologie. Le service public n’échappe pas à cette règle. Il ne m’appartient pas de juger, je pense que le CSA sera amené à le faire sur un certain nombre de comportements », a-t-il taclé, avant d’adresser un message à l’opinion publique : « Elle doit se méfier de tous ceux qui veulent la manipuler, et ils sont nombreux dans ces périodes difficiles ».
 
« Il n’y a pas de système »
Serein face à la tempête, Paul Giacobbi a conclu son discours non sans une pointe de bravade: « Je connais l’air de la calomnie et les méthodes de la bassesse, je sais leur opposer la détermination et la sérénité », a-t-il cinglé à l’intention de ses détracteurs. Avant de leur adresser un dernier message : « Il n’y a pas de système. Le succès politique ne s’obtient pas par un système. Le succès politique, en tout cas celui que votre serviteur a peut être obtenu, repose uniquement sur le travail, le respect et l’humilité. Le travail est je le sais difficile à comprendre pour ceux qui ne fichent rien. Le respect quant à lui est difficile à comprendre pour ceux qui ne respectent rien. Et l’humilité qui consiste à dire que l’on n’est pas irremplaçable, je conçois que cela soit difficile à comprendre pour ceux qui se pensent des sauveurs ». 
 

Manon PERELLI