Comme l’écrivait René Char « La poésie est de toutes les eaux celle qui se mire le moins au reflet de ses ponts ». Le poème peut vivre sans le poète qui l’a conçu. Il est des auteurs qui n’ont pas besoin de battage médiatique pour proposer des œuvres qui se suffisent amplement à elles-mêmes.
Jacques Renucci a la chance (ou les capacités intellectuelles) d’être de ceux-là. Au fil des années, page après page, livre après livre, il dessine une Corse de l’âme, une Corse des profondeurs, traversée aussi des inquiétudes du moment.
Le lectorat fidèle que cet auteur hors normes a conquis attendait impatiemment une suite à « Rencontre » et à « L’avant-pays », écrits avec la complicité artistique du peintre Toussaint Mufraggi. Il ne sera pas déçu, tant l’auteur, dans une langue toujours aussi superbe et dense, fouille les thèmes qui lui sont chers : l’emprise de l’espace insulaire, la transmission et la perte, la mémoire à la fois douloureuse et porteuse d’espoir, la nature et l’humain, la mort et l’espérance, le poids de l’histoire et la dépossession...
« Mémorial » attend de qui le lit un niveau d’exigence égal à celui qui a présidé à sa conception. Cette exigence de vérité que Jacques Renucci a toujours portée en avant comme journaliste, il l’appliqueà sa relation sans concession avec le monde, comme avec son être intime. Une fois qu’on franchit le seuil de cet univers, on va jusqu’au bout, on le fait sien et on en sort enrichi. Des formules qui portent, des images puissantes qui, révélant l’auteur, nous révèlent aussi à nous-mêmes.
C’est ce don qu’a Jacques Renucci d’aller à l’essentiel qui en a fait dès ses premiers recueils l’une des voix remarquables du monde méditerranéen contemporain, - une voix qui porte bien au-delà de l’île, comme en témoigne la large diffusion de ses ouvrages en librairie et sur les sites spécialisés.
Un lyrisme maîtrisé traversé d’une sensibilité frémissante, une « manière d’être » insulaire entre réalité, mythes et rêves... Une préface éclairante due au poète Antoine Graziani sert de clef pour parcourir le dédale du texte. Celui-ci est jalonné des encres oniriques et sensuelles de Marie-Hélène Ferrari – romancière bien connue qui dévoile là une autre facette de son talent - qui font comme si deux univers se cherchaient des points communs, des ancrages sensibles et se complétaient au final dans la perfection expressive.
A la qualité de la rédaction s’ajoute un parti-pris esthétique rigoureux, où le noir règne en maître. « Mémorial » est un livre noir de la couverture aux pages, où les formules de Jacques Renucci ressortent en caractères blancs. L’ouvrage est donc aussi un bel objet, fabriqué avec soin, que l’on aime avoir en main et feuilleter dans un isolement complice, un bel objet que l’on peut offrir autant à ceux que l’on aime qu’à ceux dont on estime l’intelligence et dans le goût de qui on a confiance. On est sûr de faire plaisir. Avec un livre de cette facture, Marie-Hélène Ferrari, pour inaugurer sa nouvelle collection Incontru, a placé la barre très haut. C’est peu dire qu’on attend avec impatience les prochaines publications de cette série prometteuse qui, outre Jacques Renucci, enregistre Jacques Fusina - autre auteur que l’on ne présente plus - dans les signatures de départ.
Mémorial suivi de Carnet d’attente, poèmes de Jacques Renucci,
Encres de Marie-Hélène Ferrari,
Préface d’Antoine Graziani .
Éditions Clémentine
16,00 euros.
Jacques Renucci a la chance (ou les capacités intellectuelles) d’être de ceux-là. Au fil des années, page après page, livre après livre, il dessine une Corse de l’âme, une Corse des profondeurs, traversée aussi des inquiétudes du moment.
Le lectorat fidèle que cet auteur hors normes a conquis attendait impatiemment une suite à « Rencontre » et à « L’avant-pays », écrits avec la complicité artistique du peintre Toussaint Mufraggi. Il ne sera pas déçu, tant l’auteur, dans une langue toujours aussi superbe et dense, fouille les thèmes qui lui sont chers : l’emprise de l’espace insulaire, la transmission et la perte, la mémoire à la fois douloureuse et porteuse d’espoir, la nature et l’humain, la mort et l’espérance, le poids de l’histoire et la dépossession...
« Mémorial » attend de qui le lit un niveau d’exigence égal à celui qui a présidé à sa conception. Cette exigence de vérité que Jacques Renucci a toujours portée en avant comme journaliste, il l’appliqueà sa relation sans concession avec le monde, comme avec son être intime. Une fois qu’on franchit le seuil de cet univers, on va jusqu’au bout, on le fait sien et on en sort enrichi. Des formules qui portent, des images puissantes qui, révélant l’auteur, nous révèlent aussi à nous-mêmes.
C’est ce don qu’a Jacques Renucci d’aller à l’essentiel qui en a fait dès ses premiers recueils l’une des voix remarquables du monde méditerranéen contemporain, - une voix qui porte bien au-delà de l’île, comme en témoigne la large diffusion de ses ouvrages en librairie et sur les sites spécialisés.
Un lyrisme maîtrisé traversé d’une sensibilité frémissante, une « manière d’être » insulaire entre réalité, mythes et rêves... Une préface éclairante due au poète Antoine Graziani sert de clef pour parcourir le dédale du texte. Celui-ci est jalonné des encres oniriques et sensuelles de Marie-Hélène Ferrari – romancière bien connue qui dévoile là une autre facette de son talent - qui font comme si deux univers se cherchaient des points communs, des ancrages sensibles et se complétaient au final dans la perfection expressive.
A la qualité de la rédaction s’ajoute un parti-pris esthétique rigoureux, où le noir règne en maître. « Mémorial » est un livre noir de la couverture aux pages, où les formules de Jacques Renucci ressortent en caractères blancs. L’ouvrage est donc aussi un bel objet, fabriqué avec soin, que l’on aime avoir en main et feuilleter dans un isolement complice, un bel objet que l’on peut offrir autant à ceux que l’on aime qu’à ceux dont on estime l’intelligence et dans le goût de qui on a confiance. On est sûr de faire plaisir. Avec un livre de cette facture, Marie-Hélène Ferrari, pour inaugurer sa nouvelle collection Incontru, a placé la barre très haut. C’est peu dire qu’on attend avec impatience les prochaines publications de cette série prometteuse qui, outre Jacques Renucci, enregistre Jacques Fusina - autre auteur que l’on ne présente plus - dans les signatures de départ.
Mémorial suivi de Carnet d’attente, poèmes de Jacques Renucci,
Encres de Marie-Hélène Ferrari,
Préface d’Antoine Graziani .
Éditions Clémentine
16,00 euros.