La SNCM ne peut plus être livrée impunément aux spéculateurs, aux prédateurs et aux faiseurs d’illusion. Une solution existe dans l’intérêt bien compris des salariés de la compagnie maritime, des entreprises sous-traitantes et des usagers.
Elle s’appuie sur le plan de redressement qui prévoit, entre autres, le départ de 500 personnes et l’achat de 4 nouveaux navires. Ce plan a été signé par l’ensemble des partenaires, y compris l’Etat. Mais la direction de Transdev, majoritaire dans le capital de la SNCM a depuis lors rejeté ce plan avec, il faut le dire, une certaine complicité du gouvernement.
Compte-tenu des insupportables magouilles et autres manipulations qui ont marqué l’histoire de la compagnie, il est plus que jamais nécessaire de revenir à une Société Nationale Maritime Publique. Les fonds publics ne peuvent plus servir sans vergogne des intérêts privés.
Quant à la proposition de la création d’une compagnie régionale, elle relève plus d’une illusion ou de la démagogie. Les salariés marseillais ou provençaux de la SNCM, pour la plupart Corses ou d’origine corse, devraient-ils être sacrifiés par d’aucuns au nom d’une vision identitaire de l’économie ? Drôle de conception de la solidarité entre travailleurs. La question mérite d’être posée. En outre, que pèserait une telle compagnie face à la Corsica Ferries, société aux structures opaques, dont le siège se trouve en Suisse, employant du personnel sous-payé et bafouant la législation française ?
Enfin, l’expérience sarde est là pour nous ouvrir les yeux. Ce fut un fiasco.
Le syndicat des marins CGT de la SNCM a déposé un préavis de grève pour le 24 juin 2014, pour l’application du plan de redressement. Il est rejoint par la CGC. En ce moment difficile, notre solidarité va aux salariés de la compagnie maritime. Plus de 4000 emplois sont en jeu.
Le gouvernement Valls a les clefs pour résoudre le problème. C’est une question de volonté politique. Il doit cesser enfin de s’agenouiller devant les prétentions de la commission européenne et des marchés financiers.
Il y a urgence à redonner du sens au service public, de combattre les politiques libérales européennes qui conduisent aux reculs de civilisations, avec tous les démantèlements et déstructurations actuels. La SNCM, mais aussi la SNCF, la Poste, l’Energie, l’Education, les Hôpitaux sont dans le collimateur. Les Services Publics en général. Partout les mêmes politiques conduisent aux mêmes effets. Avec tous les dangers de la désespérance… N’oublions pas la leçon des Européennes.
Manca alternativa/Ensemble