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MEDEF Corse : Jean-Louis Albertini élu président pour un mandat de trois ans


Nicole Mari le Jeudi 6 Janvier 2022 à 16:05

C’est sans surprise que Jean-Louis Albertini a été élu, jeudi matin, lors d’une assemblée générale statutaire, à la présidence du MEDEF Corse pour un mandat de trois ans. Seul candidat pour succéder à Charles Zuccarelli, il était déjà administrateur de l’organisation patronale depuis plus de six ans, et investi auprès de la juridiction consulaire d’Aiacciu où il exerce les missions de juge consulaire et juge commissaire. Âgé de 42 ans, il est directeur général du groupe « L’Olivier bleu », un groupe familial spécialiste de la prise en charge de la personne âgée dépendante. Il explique, à Corse Net Infos, ses priorités pour l’année qui s’ouvre, et les défis qui attendent les patrons corses.



Jean-Louis Albertini, nouveau président du MEDEF Corse. Photo CNI.
Jean-Louis Albertini, nouveau président du MEDEF Corse. Photo CNI.
- Quel est votre état d’esprit après votre élection à la présidence du MEDEF ?
- Je milite pour l’intérêt général depuis un certain nombre d’années. J’étais chef d’entreprise à 26 ans. J’ai également des activités extra professionnelles dans lesquelles je suis investi. Je suis administrateur du MEDEF Corse depuis six ans déjà, il me semblait naturel, aujourd’hui, après avoir pris avis de tous les acteurs et les adhérents, de me positionner à la présidence du mouvement. C’est une reconnaissance qui m’honore, et je mesure la charge qui m’incombe.
 
- Qu’est-ce que représente le MEDEF aujourd’hui dans le tissu économique insulaire ?
- Le MEDEF porte la voix des chefs d’entreprise, les soutient et les accompagne, notamment sur les évolutions législatives courantes. Il est représenté dans près de 50 organismes par le biais de 200 mandataires qui œuvrent dans le champ économique et social, mais aussi dans le logement, l’éducation et la formation professionnelle. Le mandat de président est essentiellement axé sur la défense des intérêts de nos 700 entreprises adhérentes. Notre mission est de répondre aux enjeux économiques et sociétaux auxquels nous sommes ou serons confrontés, mais aussi aux attentes individuelles des entreprises.
 
- Dans ce contexte pandémique, quelles seront votre mission et vos priorités ?
- Mon mandat s’inscrit dans la continuité du travail collectif déjà accompli. J’ai proposé, dans le cadre de ma candidature, une feuille de route qui sera prochainement discutée. La période est très difficile. Personne ne peut donner de date de sortie de la crise sanitaire, ni dire s’il y aura une prolongation ou une accalmie. Notre île a un tissu économique extrêmement vulnérable. Il est, donc, évident que toute notre énergie sera concentrée sur l’aide, l’accompagnement et les dispositifs de soutien aux entreprises. Nous serons extrêmement attentifs aux traitements réservés aux entreprises locales. Nous allons, évidemment, maintenir et renforcer le dialogue avec les représentants de l'Etat et les partenaires sociaux. Nous tirerons notre force de notre unité, de notre solidarité et de notre représentativité. Nous allons continuer à convaincre les entreprises de nous rejoindre. Ce travail, qui a déjà été grandement initié par mes prédécesseurs, notamment Charles Zuccarelli, sera poursuivi.
 
- Allez-vous profiter du cadre des élections présidentielles pour formuler des demandes particulières ?
- Bien évidemment ! Nous souhaitons participer au débat présidentiel. C’est important pour nos entreprises et nos secteurs d’activité. Notre économie a, plus que les autres, besoin de stabilité institutionnelle, fiscale et sociale, quitte à ce que cette stabilité soit obtenue par des mesures spécifiques. Nous allons rapidement nous regrouper et définir des axes prioritaires, ceux qui nous semblent les plus importants à mener pour nos adhérents lors de cette prochaine échéance électorale.
 
- Comment les entreprises corses ont-elles globalement traversé ces deux ans de pandémie ?
- Il est difficile de tirer des généralités sur le traitement et le sort des entreprises corses tellement le tissu économique est serré, en interdépendance. Pas toutes les entreprises ne réagissent de la même façon à la crise. Certaines l’ont subi de plein fouet, d’autres pas encore. Certaines activités ont été plus productives que d’autres. Elles ont bénéficié d’une bouffée d’oxygène à certaines périodes. Cette bouffée d’oxygène sera-t-elle au rendez-vous cette année encore ? On ne sait pas. Rien n’est encore sûr aujourd’hui en matière d’évolution de la crise sanitaire. Jusqu’à présent, nous avons surfé sur un climat relativement favorable à notre économie avec ces périodes saisonnières, également avec l’aide de certains dispositifs. Aujourd’hui, on ne sait pas réellement si ces dispositifs, ou du moins certains d’entre-eux, seront complètement maintenus. Se pose aussi la question du remboursement des précédents. Le mur de dette s'élève à 1,4 milliard d'euros pour les entreprises insulaires. Enfin, on ne sait pas si la prochaine saison touristique sera au rendez-vous.
 
- Quel est le moral des chefs d’entreprises corses en ce début d’année ? Optimiste ou morose ?
- Le chef d’entreprise a, par nature, un moral combatif. Malgré tout, la période que nous traversons est une période critique. Il va falloir être extrêmement attentifs, avoir les nerfs solides, garder la tête froide et envisager l’ensemble des options qui se poseront à nous.
 
Propos recueillis par Nicole MARI.