Comment sensibiliser la jeunesse corse aux réalités du crime organisé et à ses conséquences ? C’est autour de cette question qu’ont échangé, vendredi 7 mars à Ajaccio, les collectifs « Massulmi Susini » et « A Maffia nò, a Vita iè » avec le recteur Rémi-François Paolini et les services de l’Éducation nationale. Un projet est à l’étude pour intégrer un enseignement « anti-mafia » dans les programmes scolaires, notamment à destination des élèves de 4ᵉ dès la rentrée prochaine.
Si les discussions en sont encore à leurs débuts, les collectifs saluent une avancée. « Les services du rectorat nous ont présenté des propositions et ont déjà avancé sur le plan technique. Cela donne envie de travailler avec eux », explique Léo Battesti, du collectif
Un projet pédagogique à construire
L’ambition de ce projet serait d’intégrer une approche transversale à travers plusieurs disciplines, comme la littérature, la philosophie, l’économie ou encore la langue corse. Il s’appuierait également sur des témoignages de magistrats, de victimes ou encore d’anciens membres de la mafia, afin d’apporter une vision concrète et documentée de cette problématique. Jean-Toussaint Plasenzotti, du collectifMassimu Susini, met en avant l’importance d’un tel dispositif pour la société corse : « Le recteur nous a demandé d’apporter notre expertise, notre technicité et nos connaissances aux enseignants. Il a mis en place un projet pédagogique en association avec la Collectivité de Corse. Nous allons travailler en partenariat avec eux pour apporter un regard important sur une réalité menaçante pour nous, pour l’avenir de nos enfants. Ce qui est en jeu, c’est l’éducation à la légalité et la compréhension des mécanismes qui régissent les relations sociales, tout en décortiquant et analysant le phénomène du crime organisé, qui prétend imposer sa loi et contrôler nos vies. »
Les collectifs insistent sur l’enjeu éducatif et la nécessité d’impliquer la jeunesse dans ce combat. « Il faut que les jeunes soient pleinement conscients de ce qu’est la mafia et de ce qu’elle représente. Il faut les prémunir contre cette attirance vers la culture de la mort, leur montrer que ce modèle est une impasse », ajoute Jean-Toussaint Plasenzotti.
Les discussions devraient se poursuivre dans les semaines à venir pour définir les modalités précises du projet et son intégration au sein des établissements scolaires