- Vous venez de recevoir une importante somme de données, en êtes-vous satisfait ?
- C’est un inventaire volumineux effectivement, puisqu’il concerne l’ensemble de la Balagne où nous avons 36 communes et 2 communautés de communes. Le travail accompli est colossale puisqu’il s’est agi de répertorier d’abord toutes les sources et fontaines, du moins celles qui étaient proches des villages, puisque l’on n’a pas listé les sources isolées en montagne qui sont naturelles et non captées. En revanche on estime que l’on a sur notre territoire, malgré la propension à la sécheresse qui caractérise les lieux, 641 fontaines et sources ! Nous en avons analysé 115 de façon précise.
- Ses fontaines et sources sont-elles potables ?
- Beaucoup sont encore employées, et le fait de les utiliser nous permet de limiter la consommation d’eau en bouteille, et d’éviter d’en retrouver les plastiques polluants dans la nature. Les communes ont l’obligation pour les fontaines qui se situent au centre du village de demander des analyses réalisées par l’ARS pour vérifier la potabilité de l’eau. Mais les choses sont très évolutives, et elles peuvent changer d’une année à l’autre, voir d’une saison à l’autre ! Donc nous avons besoin d’analyses régulières, et surtout d’en informer la population. Mais quand sources et fontaines présentent une eau potable, autant l’utiliser le plus possible, pour la famille au quotidien, pour le randonneur qui les trouve sur son sentier, et pour le sportif aussi. Ces fontaines et sources, lorsqu’elles se trouvent dans des zones naturelles où il y a peu d’élevage, sont en général potables. Dans le cas inverse, il manque souvent un périmètre de sécurité afin d’éviter que les animaux n’approchent le point d’eau.
- Quelles sont en Balagne les causes habituelles de pollution de ces eaux ?
- En l’absence d’industrie, c’est l’élevage à proximité. Les déjections animales, dont les matières fécales, sont le plus souvent à l’origine des pollutions. Dans ce cas, l’eau peut être uniquement employée pour l’arrosage des cultures, et récupérée dans des bassins d’irrigation.
- Où passe l’essentiel du débit d’une fontaine, est-il perdu ?
- Pas forcément ! Dans les zones où il y a de l’humidité, les fontaines abondantes alimentent aussi des jardins en cascades et leurs bassins d’irrigation, ce qui fait qu’une seule source peut desservir parfois jusqu’à une dizaine de jardins ! Autrefois les lavoirs en profitaient également.
- Quel est l’objectif visé par cet inventaire ?
- Nous avons fait cette étude pour la confier aux communes et communautés de communes, car nous nous ne pourrons pas aller au-delà et porter un programme de restauration. Nous allons donc envoyer à chaque mairie le volume que nous avons reçu aujourd’hui, et leur faire parvenir également une cartographie avec la localisation de chaque source et chaque fontaine, pour que la commune prenne conscience de la richesse environnementale et patrimoniale qui est la sienne. Pour qu’elle puisse à terme si elle le souhaite, procéder à une restauration et valorisation du bâti, et à une remise en service au profit de la population.
- Toujours à l’ordre du jour de ce 10ème comité de programmation du GAL, se trouvait la restitution du travail de l’inventaire cartographique des ouvrages en pierre sèche sur le territoire de Balagne…
- Ce sont deux projets qui sont liés car ils concernent la richesse patrimoniale et la recherche des ressources que nous possédons. Nous avons souhaité réaliser un géoréférencement de tous les ouvrages en pierres sèches présents sur le territoire balanin. La Balagne est traditionnellement une terre de culture, avec une grande diversité d’installations, depuis les villages de montagne, jusqu’aux villages du littoral, ce patrimoine de pierre est donc considérable ! Il s’agit des murets en bordure de sentier muletier, des aires de battage très nombreuses car c’était aussi une région de production céréalière, les paillers, les moulins, dont par exemple 26 se trouvaient le long du Reginu, les fontaines et lavoirs, les ponts qui sont des liens entre les territoires, et même les tours défensives du bord de mer. Nous avons localisé près de 4000 éléments ! Cela constitue la première partie de ce projet.
- Quel sera l’objectif du second volet de cette étude ?
- En complément, il portera sur le recueil de la mémoire des habitants. Fort heureusement nous n’avons plus de gros incendie depuis une vingtaine d’années, et la nature a repris le dessus. Bien souvent aujourd’hui les ouvrages en pierres sèches sont recouvert par la végétation, si bien que l’on ne les distingue plus très bien aux abords des villages, et à proximité des couvents, où les moines cultivaient autrefois la vigne, le jardin, potager et verger, sur ces terrasses qui marque la spécificité de la Balagne. Malgré l’exode rural, malgré les changements opérés dans le mode de vie à la campagne de ces cinquante dernières années, la pierre sèche reste omniprésente. Ces ouvrages de pierre, que représentaient ils pour la population de l’époque ? A quoi servaient ils ? Comment fonctionnaient-ils ? Il est important de répondre à ces questions, et de recevoir et conserver le témoignage de cette vie agropastorale. Car dans vingt ans il sera trop tard…
- En 2022 vous prévoyez de former le grand public au travail de la pierre sèche, est-ce une première ?
- L’ADN du Pays de Balagne c’est de s’occuper des ressources locales qui ne sont pas délocalisables, et nous avons déjà réalisé de nombreuses formations autour de la pierre sèche. 18 ont été organisé à destination des agents des collectivités, pour que ces personnels qui investissent le terrain quotidiennement, s’approprient ce patrimoine, et puissent le restaurer quand il leur est demandé de le faire. Nous avons organisé aussi des formations envers les professionnels, architectes et entreprises, qui prescrivent des travaux dans la région, afin que ces réalisations soient en harmonie avec l’identité de notre territoire. Et en 2022, nous voulons aller plus loin, et allons proposer des formations destinées à un public amateur, comme les propriétaires de jardin qui souhaiteraient remonter des murs de soutènement, de petits ouvrages, ou des bordures de sentier.
- C’est un inventaire volumineux effectivement, puisqu’il concerne l’ensemble de la Balagne où nous avons 36 communes et 2 communautés de communes. Le travail accompli est colossale puisqu’il s’est agi de répertorier d’abord toutes les sources et fontaines, du moins celles qui étaient proches des villages, puisque l’on n’a pas listé les sources isolées en montagne qui sont naturelles et non captées. En revanche on estime que l’on a sur notre territoire, malgré la propension à la sécheresse qui caractérise les lieux, 641 fontaines et sources ! Nous en avons analysé 115 de façon précise.
- Ses fontaines et sources sont-elles potables ?
- Beaucoup sont encore employées, et le fait de les utiliser nous permet de limiter la consommation d’eau en bouteille, et d’éviter d’en retrouver les plastiques polluants dans la nature. Les communes ont l’obligation pour les fontaines qui se situent au centre du village de demander des analyses réalisées par l’ARS pour vérifier la potabilité de l’eau. Mais les choses sont très évolutives, et elles peuvent changer d’une année à l’autre, voir d’une saison à l’autre ! Donc nous avons besoin d’analyses régulières, et surtout d’en informer la population. Mais quand sources et fontaines présentent une eau potable, autant l’utiliser le plus possible, pour la famille au quotidien, pour le randonneur qui les trouve sur son sentier, et pour le sportif aussi. Ces fontaines et sources, lorsqu’elles se trouvent dans des zones naturelles où il y a peu d’élevage, sont en général potables. Dans le cas inverse, il manque souvent un périmètre de sécurité afin d’éviter que les animaux n’approchent le point d’eau.
- Quelles sont en Balagne les causes habituelles de pollution de ces eaux ?
- En l’absence d’industrie, c’est l’élevage à proximité. Les déjections animales, dont les matières fécales, sont le plus souvent à l’origine des pollutions. Dans ce cas, l’eau peut être uniquement employée pour l’arrosage des cultures, et récupérée dans des bassins d’irrigation.
- Où passe l’essentiel du débit d’une fontaine, est-il perdu ?
- Pas forcément ! Dans les zones où il y a de l’humidité, les fontaines abondantes alimentent aussi des jardins en cascades et leurs bassins d’irrigation, ce qui fait qu’une seule source peut desservir parfois jusqu’à une dizaine de jardins ! Autrefois les lavoirs en profitaient également.
- Quel est l’objectif visé par cet inventaire ?
- Nous avons fait cette étude pour la confier aux communes et communautés de communes, car nous nous ne pourrons pas aller au-delà et porter un programme de restauration. Nous allons donc envoyer à chaque mairie le volume que nous avons reçu aujourd’hui, et leur faire parvenir également une cartographie avec la localisation de chaque source et chaque fontaine, pour que la commune prenne conscience de la richesse environnementale et patrimoniale qui est la sienne. Pour qu’elle puisse à terme si elle le souhaite, procéder à une restauration et valorisation du bâti, et à une remise en service au profit de la population.
- Toujours à l’ordre du jour de ce 10ème comité de programmation du GAL, se trouvait la restitution du travail de l’inventaire cartographique des ouvrages en pierre sèche sur le territoire de Balagne…
- Ce sont deux projets qui sont liés car ils concernent la richesse patrimoniale et la recherche des ressources que nous possédons. Nous avons souhaité réaliser un géoréférencement de tous les ouvrages en pierres sèches présents sur le territoire balanin. La Balagne est traditionnellement une terre de culture, avec une grande diversité d’installations, depuis les villages de montagne, jusqu’aux villages du littoral, ce patrimoine de pierre est donc considérable ! Il s’agit des murets en bordure de sentier muletier, des aires de battage très nombreuses car c’était aussi une région de production céréalière, les paillers, les moulins, dont par exemple 26 se trouvaient le long du Reginu, les fontaines et lavoirs, les ponts qui sont des liens entre les territoires, et même les tours défensives du bord de mer. Nous avons localisé près de 4000 éléments ! Cela constitue la première partie de ce projet.
- Quel sera l’objectif du second volet de cette étude ?
- En complément, il portera sur le recueil de la mémoire des habitants. Fort heureusement nous n’avons plus de gros incendie depuis une vingtaine d’années, et la nature a repris le dessus. Bien souvent aujourd’hui les ouvrages en pierres sèches sont recouvert par la végétation, si bien que l’on ne les distingue plus très bien aux abords des villages, et à proximité des couvents, où les moines cultivaient autrefois la vigne, le jardin, potager et verger, sur ces terrasses qui marque la spécificité de la Balagne. Malgré l’exode rural, malgré les changements opérés dans le mode de vie à la campagne de ces cinquante dernières années, la pierre sèche reste omniprésente. Ces ouvrages de pierre, que représentaient ils pour la population de l’époque ? A quoi servaient ils ? Comment fonctionnaient-ils ? Il est important de répondre à ces questions, et de recevoir et conserver le témoignage de cette vie agropastorale. Car dans vingt ans il sera trop tard…
- En 2022 vous prévoyez de former le grand public au travail de la pierre sèche, est-ce une première ?
- L’ADN du Pays de Balagne c’est de s’occuper des ressources locales qui ne sont pas délocalisables, et nous avons déjà réalisé de nombreuses formations autour de la pierre sèche. 18 ont été organisé à destination des agents des collectivités, pour que ces personnels qui investissent le terrain quotidiennement, s’approprient ce patrimoine, et puissent le restaurer quand il leur est demandé de le faire. Nous avons organisé aussi des formations envers les professionnels, architectes et entreprises, qui prescrivent des travaux dans la région, afin que ces réalisations soient en harmonie avec l’identité de notre territoire. Et en 2022, nous voulons aller plus loin, et allons proposer des formations destinées à un public amateur, comme les propriétaires de jardin qui souhaiteraient remonter des murs de soutènement, de petits ouvrages, ou des bordures de sentier.