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Les barreaux de Bastia et d'Ajaccio se mobilisent pour défendre le secret professionnel


Livia Santana le Mardi 16 Novembre 2021 à 13:59

En début d'après-midi, ce mardi 16 novembre 2021, les avocats des barreaux de Bastia et d'Ajaccio s'étaient réunis respectivement devant les deux palais de justice pour protester contre le texte de loi «pour la confiance dans l'institution judiciaire ». Pour eux, ce projet menace le secret professionnel, pilier de la relation avec leurs clients.



Les robes noires du barreau de Bastia s'étaient réunies devant le Palais de justice
Les robes noires du barreau de Bastia s'étaient réunies devant le Palais de justice
Les robes noires des barreaux de Corse ont répondu à la mobilisation nationale de l’ordre des avocats ce mardi 16 novembre. Devant le palais de justice de Bastia et d’Ajaccio ils se sont réunis pour protester contre le texte de loi  « pour la confiance dans l'institution judiciaire »  qui doit être votée ce jour à l’Assemblée nationale.  Cette loi modifie, entre autres, la question du secret professionnel pour les avocats. « C’est un vrai sujet de société puisque nous nous confrontons à une véritable atteinte au droit du citoyen », s’indigne Jean-Paul Eon, bâtonnier du barreau de Bastia qui rappelle que le secret professionnel est « inopposable » et que cela mettrait en péril les « activités de conseil ».
 
En effet, ce nouveau texte permettrait aux enquêteurs consulter les correspondances entre le client et son avocat dans des cas de terrorisme, fraude fiscale, corruption, blanchiment, trafic d'influence. « Un tueur en série, lui, aurait plus de droits qu’une personne jugée pour fraude fiscal », s’insurge le bâtonnier de Bastia qui a d’ailleurs écrit un courrier au garde des sceaux Éric Dupond-Moretti. Dans celui-ci, il lui demande de déposer un amendement à l’encontre de cette loi. « Vous prenez la défense d’un texte que vous auriez, il y a quelques mois, voué aux gémonies. Je crains que vous n’ayez abandonné vos convictions à la porte de votre ministère lorsque vous y êtes entré », a-t-il déploré à la fin de sa lettre.