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Les Rencontres du Gouvernement : Jacqueline Gourault était à Ajaccio


Marie MAURIZI le Vendredi 18 Mai 2018 à 00:45

Un an jour pour jour après la nomination du Gouvernement, 29 de ses membres, ministres et secrétaires d’Etat, se sont rendus ce jeudi dans un département, dans le cadre des « Rencontres du Gouvernement » dont l’objectif est de faire le bilan de l’Exécutif à travers une opération de communication à grande échelle. Une journée à rencontrer les préfets de région, les élus avant le grand rendez-vous de fin de journée, sous forme de réunion publique. C’est Jacqueline GOURAULT, ministre auprès du ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur, et « Madame Corse », qui animée au Musée Fesch d’Ajaccio cette rencontre afin de dialoguer directement et répondre aux questions concernant les transformations menées par le gouvernement durant cette année et celles à venir.



Photo MJT
Photo MJT
Laurent Marcangeli, maire d’Ajaccio, a ouvert la réunion publique par un trait d’humour, faisant référence au fauteuil de Jacqueline Gourault, la ministre auprès du ministre d’Etat, ministre de l’intérieur, qui était placé à côté de la peinture de Daniel Seyter, nommée « Le Martyre de Saint Laurent ». Mais ce fut  loin d’être un supplice pour Jacqueline Gourault. Elle a tout d'abord résumé la situation politique d'aujourd’hui : «  un président de la République avec une campagne dynamique qui fait ce qu’il a dit, qui engage les réformes qu’il avait prévu : celles des collectivités, de la SNCF, la taxe d’habitation, les lois de sécurité, d’emploi, d’écologie, d’énergie, d’égalité homme femmes… et il fait tout ça avec un rythme soutenu ».  

Pascaline Castellani Maire de Piana ouvre la série de question félicitant le président de la République d’intervenir auprès des territoires dans le cadre de leurs spécificités. Un regret seulement, que la Corse n’apparaisse pas au décret paru en début d’année qui valide le droit d’expérimentation donné aux préfets  de certaines régions de France, de déroger à des normes réglementaires « pour un motif d’intérêt général » sur de nombreux domaines, et notamment l'urbanisme. « Ces expérimentations sont autorisées sur 3 ans, et si elles sont adoptées ensuite  il faudra qu’elles le soient dans toutes les régions françaises. Impossible alors d’expérimenter en Corse car ses spécificités ne conviendraient pas à toutes les régions, et elles ne pourraient être pérenne pour l’île elle-même » répondra la ministre, « mais la Corse aura ses propres spécificités et ses propres compétences ». Concernant l’urbanisme elle soulignera que c’est de la compétence des communes, et que la Collectivité de Corse a le PADDUC qui est une référence pour tout document d’urbanisme qui se fait dans les communes, sauf lorsqu’elles sont encore soumises au règlement national d’urbanisme.

Tous les domaines sont ensuite abordés durant cette heure trente.

Pourquoi ne pas donner plus d’autonomie à notre territoire ? Une autogestion ? Un maximum de prérogatives à la Corse, sauf le régalien,  qui serait attribué à la collectivité unique, alors qu’ils sont actuellement du domaine législatif plutôt traité par paris, demandera une personne dans l’assemblée

Plus de protections sur la vie sociale et son organisation, emploi hors tourisme, pauvreté, chômage, le logement, « des sujets sensibles auxquels le  président a répondu lors de son passage à Bastia » soulignera Jacqueline Gourault « nous sommes dans un état de droit, et le réseau de l’Etat qui représente la loi en Corse est très volontariste dans l’intention politique de faire en sorte que le territoire corse soit un territoire républicain, dans tous les sens du terme ».

Le président des architectes de Corse revient sur la journée d’action nationale sur le logement, et surtout sur le projet ELAN (loi Evolution du logement et aménagement numérique) qui réduit à  néant les garanties d’une qualité de la construction. « Ca mettra beaucoup de temps, 2800 amendements sont à étudier ».

Le président des jeunes agriculteurs 2A questionne sur les engagements que n’a pas pris le gouvernement  sur le pastoralisme et le foncier, qui met aujourd’hui les filières caprines et ovines en danger, mais aussi sur les retraites agricoles reportées en 2020. La ministre se voudra rassurante surtout pour les retraites agricoles qui seront traitées en même temps que toutes les autres dans la réforme générale des retraites, pour un résultat en 2020.

La programmation pluriannuelle de l’énergie de Corse (PPE) validée à une forte majorité localement mais aussi par l’état prévoit l’alimentation de l’île en gaz naturel .Pourquoi ne voit-il pas le jour ?  « C’est un projet qui pose des problèmes, la construction du gazoduc et les 10 000 parcelles qu’elle traversera. Il faut que la Collectivité de Corse prenne l’initiative  d’ouvrir le dossier de l’énergie en Corse (alimentation, écologie, sécurité….) ».

Une personne qui s’est inscrite sur le site de la préfecture  pour être présente à cette réunion publique demande pourquoi à titre dérogatoires  le Programme exceptionnel d’investissement  (PEI), ne financerait-il pas des établissements pour les personnes âgées ou handicapées ?  Ici les hébergements sont deux fois moins nombreux que sur le continent ! « Une discussion entre l’Etat et la Collectivité de Corse à engager pour que ce fonds aille à certains dossiers. Ça pourrait-être une possibilité» proposera-t-elle.

Un représentant du Secours populaire reprochera la suppression des emplois aidés dont les moyens financiers ont été utilisés par l’Etat sans qu’ils s’adressent pour autant à la même population. « Beaucoup d’abus et des travers trop importants pour laisser perdurer ce système » répondra l’élue du gouvernement.  « Les associations devraient être prise en compte car elle donne beaucoup et je milite pour qu’existent des emplois associatifs ».

Une autre personne dans la salle se demande comment est gérée la continuité territoriale avec une dotation qui est faite à la Collectivité pour assurer des transports moins onéreux. Où sont les dispositifs fiscaux qui devraient faire payer l’essence moins chère aux corses? Des dysfonctionnements sur lesquels l’Etat ne semble pas agir. Mme Gourault prendra connaissance de ses sujets car elle n’a pas tous les éléments en main.

Charles Voglimacci ancien président du SDIS espère pour les SDIS des changements de matériels, d’engins et des moyens aériens disponibles plus tôt dans la saison et à partir du 1er juin. Mme Gourault fera "remonter".

Quelques autres questions non moins importantes clôtureront ces échanges.
Jacqueleine Gourault a , pour finir, salué la sérénité de ses débats, affirmé qu’elle apportera les réponses aux questions laissées en suspend, et souligné a ressenti sur ce territoire la volonté de le voir se développer, de voir tirer vers le haut la Corse sur les plans social et économique , la volonté que l’Etat reconnaisse la spécificité de la Corse et qu’il y a des Corses qui veulent aussi un Etat fort, qui les protège et qui assure la solidarité nationale  avec la République.