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Le torchon brûle au sein du conseil municipal de L'Ile-Rousse


Jean-Paul-Lottier le Jeudi 29 Décembre 2016 à 21:30

Eviction d'une élue du CCAS, réunions du conseil municipales houleuses, problème des parkings payants l'hiver, désaccord sur fond d'élection de délégués communautaires supplémentaires, alliance à contre courant avec en toile de fond la présidence de la communauté de commune, autant d'éléments qui font qu'aujourd'hui le conseil municipal de l'Ile-Rousse est en ébullition, prêt à exploser. Explications



Le torchon brûle au sein du conseil municipal de L'Ile-Rousse

La rumeur populaire faisait état depuis plusieurs jours de dissensions au sein du groupe majoritaire du conseil municipal de l'Ile-Rousse. Le communiqué transmis ce jour par six membres de la majorité fait qu'aujourd'hui cette rumeur devient réalité.
Une situation qui intervient après une série d'incidents.
La goûte d'eau qui aurait fait déborder le vase semble provenir d'un rapprochement entre les communes de Monticello et de l'Ile-Rousse en vue des élections à la présidence de la communauté de communes du bassin de vie de L'Ile-Rousse qui auront  lieu d'ici  le 27 janvier 20017, dernier délai.


Marie-Josèphe Capinielli qui a remis à la presse le communiqué suivant s'est inspirée du film de Claude Lelouch " Tout ça pour ça….."  pour résumer la situation.
"Peut-on encore parler de majorité municipale de la commune de l’Île-Rousse depuis ce 21 décembre 2016 ? Le Maire de L’Île-Rousse en porte seul l’entière responsabilité.
En effet, au titre des délibérations inscrites à l’ordre du jour du conseil du 21 décembre, figurait notamment l’élection de deux élus pour la nouvelle Communauté des Communes née de la fusion de la CCBVIR et des Cinque Pieve.

Afin de se déterminer en parfaite connaissance lors de ce vote, Marie-Josèphe Capinielli a posé trois questions :
    •    Serez-vous candidat à la Présidence de la Communauté de Communes ?
    •    Si oui, des discussions ont-elles ou non été engagées avec M. Joseph Mattei?
   
 •    Si oui, en échange des voix portées par la Commune de Monticello, des postes de vice-président, particulièrement de vice-président aux finances, ont-ils d’ores et déjà fait l’objet d’une attribution ?
Il convient de préciser qu’à la suite de rumeurs persistantes dans la ville, ces mêmes questions avaient été posées la semaine précédente lors d’une réunion de la majorité. Le maire avait admis ce rapprochement, le soutien de Monticello et l’idée d’une  vice-présidence à M. Mattei actée.
C’est la raison pour laquelle les candidatures d’Antoine Guerrini et de Toussainte Amadei, en suspens jusque-là, se sont confirmées le jour du Conseil face aux candidats imposés par le maire : Jany Ferrandi et Pierre Maushart.
Lors de la séance publique, le maire a, de nouveau, confirmé ses propos (cf. PV de séance) 
:
« Oui des discussions ont bien été engagées avec M. Joseph Mattei… qui, tout comme moi, a l’intérêt de ses concitoyens… et les intérêts de Monticello et de L’Île-Rousse sont étroitement liés de manière géographique et historique… Joseph Mattei a dit être intéressé par les finances… éventuellement, il pourrait être élu aux finances…» 


En faisant référence à l’histoire, le maire, amnésique, semble oublier celle de la très douloureuse campagne électorale de 2014.
Les raisons de cette amnésie de circonstance ? L’ivresse du pouvoir…
Ce n’est pas notre conception de la politique et c’est la raison pour laquelle nous avons remis au maire nos délégations et la qualité d’adjoint d’Antoine Guerrini sera, certainement, prochainement débattue en Conseil Municipal.
S’est alors posée la question dirimante de la loyauté : au maire ou à nos principes, au contrat moral avec les Îles-Roussiens qui, comme ils nous l’ont exprimé, ont le sentiment légitime d’une trahison par ce rapprochement avec M. Mattei.
Et il ne pourra nous être rétorqué que Joseph Mattei a été élu vice-président de la CCBVIR en 2014 ; chacun se souviendra alors de la réaction affligée du maire à cet instant.  
En conscience et en responsabilité, nous ne pouvions l’accepter et nous le dénonçons. Alors certes, depuis quelques mois, des tiraillements, des désaccords, s’exprimaient car nous devions supporter la politique du fait accompli voire celle du fait du Prince…
En effet, sur des dossiers essentiels, nous apprenions souvent, par la rue, ce que le maire décidait puisque, jusqu’à ces dernières semaines, il avait supprimé les réunions de la majorité.
Seuls quelques élus à la retraite restaient au fait de la vie de la cité.  
La question des parkings payants à l’année est l’illustration majeure de ces dysfonctionnements : le maire n’écoute ni la population ni son Conseil Municipal… La délibération ne passera qu’à une voix…
Après avoir exprimé son intransigeance à la télévision et dans la presse écrite (je ne reculerai pas…), il décidera seul de la gratuité des parkings pendant la période de Noël. Cela démontre, soit son incompétence soit son mépris vis-à-vis du Conseil Municipal car, pour décider de la gratuité temporaire des parkings, il convenait de prendre une délibération… Ce qui n’a pas été fait…


Son caractère autocratique s’illustrera encore quand, interrogé par Antoine Guerrini, sur la délicate question du port, de ses déficits et du PLU, le maire répliquera par un courrier de retrait de délégations. Les questions étaient-elles gênantes ?
Aujourd‘hui, des sujets posent débat et le maire nous en prive.
Par exemple, la gestion calamiteuse du CCAS de L’Île-Rousse.
Le budget fait apparaître, essentiellement, des charges liées à des salaires. 
Les actions du CCAS, contrairement à ce que la loi impose, sont financées par le budget général de la Commune.
Aucune délibérations du CCAS, ou peu d’entre elles, n’actent des dépenses.  
Là encore, comme l’a relevé Antoine Guerrini lors du Conseil Municipal, l’opacité est totale et l’agressivité contenue dans la réponse du maire, le démontre (cf. PV : « arrête tes propos sinon je te mets dehors. Tu dis des conneries. Merde.).
Il est à craindre que cette opacité perdure puisque, autre fait marquant, a été organisée par le maire l’éviction pure et simple du CCAS d’Antoinette Salducci, Conseillère Départementale dont la fonction première reste le social. L’alibi : le manque de disponibilité d’Antoinette Salducci pour six réunions par an…
Nous aurions pu poursuivre encore les exemples.
Pour conclure, il est indéniable, aujourd’hui, que le maire reste très fragilisé au sein de son Conseil Municipal (10 voix pour, 10 voix contre lors de l’élection des élus communautaires, une seule voix de majorité pour les parkings…).
Dans les prochains mois, sera voté le budget, acte majeur de la mandature.
Que se passera-t-il alors ? Des alliances de circonstance au mépris des principes et des engagements ?
Dernièrement, lors d’une réunion en mairie, avec certains élus des Cinque Pieve, le maire affirmait ne craindre rien ni personne car il disait qu’à LÎle-Rousse, nous avions l’habitude des tempêtes et du vent.
Nous lui répliquerons : « qu’il n’est de vent favorable qu’à celui qui sait où il va ».

Signataires : François Antoniotti, Marie-Josèphe Capinielli,  Isabelle Franceschini,  Antoine Guerrini,  Vincent Orabona , Antoinette Salducci