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Le mécontentement des retraités de Corse : Aucune revendication n’est prise au sérieux !


Jean-François Vinciguerra le Jeudi 17 Novembre 2016 à 19:25

Ils en ont marre les retraités. On les prend pour des riches ! Ils le disent, le crient dans la rue, en parlent devant les élus et ne voient rien venir. Pas l’ombre d’une promesse. Jeudi matin, au cours d’une réunion des organisations syndicales -- exception faite du STC -- les retraités ont de nouveau protesté et fait le constat qu’il n’y aura aucune proposition concrètes pour satisfaire leurs revendications



« U techju un crede mica u famitu »  (celui qui a le ventre plein ne croit pas celui qui a le ventre vide) a lancé Dominique Lanfranchi de Force Ouvrière lors de la réunion de jeudi : « On nous répond qu’un foyer fiscal qui gagne 1700 euros par mois n’a pas besoin d’aide. Ils disent ne pas vouloir défendre les riches ! » On nous prend pour qui ?
La situation des retraités ne cesse de se dégrader en matière de pouvoir d’achat comme en attestent les observateurs les plus avisés, le tout confirmé par les derniers éléments des rapports de l’INSEE. Et Patrick Maurel d’ajouter : « Cela accentué par la cherté de la vie en Corse, plus élevée que sur le continent avec des taux de TVA inférieure. Pourtant, en Corse, ce sont plus de 75 000 salariés retraités et veuves qui sont concernés par cette régression sociale. 50% perçoivent le minimum vieillesse de 800 euros et 25% des retraités de Corse sont en dessous du minimum vieillesse… »


Et les 33 millions ?
Il n’y aurait pas d’argent ! Pourtant, si l’on en croit les élus, chacun s’accorde à reconnaitre que le panier de la ménagère est nettement plus cher en Corse qu’ailleurs, sans parler des produits pharmaceutiques indispensables, le prix du carburent : « le taux de pauvreté des 65 ans et plus est de 15,6%, soit plus du double que celui du continent où il est de 7,5%. Qui peut nous prouver le contraire ? estime Patrick Maurel qui rappelle que les deux principales revendications ont été élaborées depuis plus de 10 ans avec les retraités lors d’assemblées générales…
  • La première revendication est du ressort du gouvernement. Elle porte sur l’octroi d’une indemnité de vie chère de 200 euros par mois pour compenser le coût de la vie élevée en Corse à tous les retraités. On ne voit toujours rien venir malgré les relances des différentes mandatures
  • La seconde est du ressort de la Collectivité Territoriale de Corse et porte sur la réduction de 50% sur les billets de transports maritimes et aériens. Cette revendication n’a jamais été inscrite à l’ordre du jour de la CTC ​
Il faut une volonté politique…
« Et pourtant, de l’argent il y en a » répliquent les responsables des organisations syndicales, et d’expliquer l’excédent constaté par l’Office des Transports sur l’enveloppe de continuité territoriale qui s’élève à 33 millions d’euros :
« Rien ne s’oppose à ce qu’il soit utilisé en priorité pour diminuer le coût des transports d’une catégorie d’usagers et ce malgré la déspécialisation votée par l’Assemblée Nationale il y a trois jours… Il n’y a nul besoin de commission pour satisfaire la légitime revendication des salariés retraités, il faut une volonté politique. Ce fut le cas lorsqu’il s’est agit d’établir une carte financée par la CTC assurant la gratuité sur le chemin de fer pour les étudiants. Cela a été fait en septembre 2016, lorsque fut adopté le rapport du président de l’OTC sur la nouvelle DSP sur les transports maritimes, de diminuer le coût du fret de façon égalitaire en ramenant le tarif de 45 à 20 euros, soit plus de 54%.  C’est encore le cas avec l’obtention, il y a trois jours, de la déspécialisation de l’enveloppe demandée au cours des différentes mandatures en vue de l’utiliser à d’autres fins que la mise en place d’un véritable service public de continuité territoriale. Je le répète, tout est une affaire de volonté politique » ajoute Patrick Maurel.


Vigilance et mobilisation
Les organisations syndicales et les associations de retraités de Corse ne veulent laisser personne négocier à leur place l’octroi d’une indemnité de vie chère de 200 euros par mois pour compenser le coût de la vie :
« Nous ne laisserons pas tomber dans les oubliettes les légitimes revendications des salariés retraités par absence de volonté politique car les moyens existent. Nous demandons à nouveau au président de l’Assemblée de Corse de nous recevoir afin qu’il inscrive à l’ordre du jour de la prochaine session nos revendications telles que nous les portons depuis dix ans et d’intervenir auprès du gouvernement pour obtenir une réunion tripartite pour négocier de façon sérieuse l’octroi d’une indemnité de vie chère. Vigilance et mobilisation seront de mise. »
J.-F. V.