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Le SCB contre-attaque


le Vendredi 22 Février 2013 à 17:13

Confronté depuis la fin Novembre à une véritable tempête médiatique et à une accumulation de sanctions, le SCB a soigneusement répertorié toutes les atteintes à son image et à celle de ses supporters. Conformément à la lettre de la charte tripartite « Uniti Vinceremu » adoptée début Décembre avec les joueurs et les supporters, les dirigeants ont décidé de « répondre aux agressions extérieures que subit le club ».



Le SCB contre-attaque
C’est pourquoi, dans le cadre de ce qu’on peut appeler une « riposte graduée » le club a entamé ces derniers jours plusieurs procédures, à la fois contre la mesure de suspension conservatoire qui a frappé Furiani suite à la réception de Marseille et aussi contre plusieurs chaines de télévision pour les propos tenus sur leurs antennes par leurs journalistes et consultants.
Voici dans le détail et par ordre d’intensité les 6 actions actuellement intentées par le SCB pour la défense de ses intérêts et ceux de son public : Action N°1 : Recours pour excès de pouvoir contre la mesure de suspension à titre conservatoire du stade de Furiani prononcée le 13 décembre par la commission de discipline de la LFP du 13 décembre 2012.
Le SC Bastia demande au Tribunal Administratif de Bastia d’annuler la décision de la commission de discipline de la LFP, ainsi que celle de la commission supérieure d’appel de la FFF qui avait ensuite déclaré l’appel du club irrecevable. Rédigé par l’avocat du Sporting, Me Jean-André Albertini, ce recours qui comporte 14 pages attaque à la fois la légalité externe et interne de ces décisions.
Le SCB insiste notamment sur le non-respect du contradictoire et le fait que le club n’a pas pu présenter des observations écrites ou orales pour sa défense  ; le fait que  la mesure à titre conservatoire doit normalement suivre une poursuite disciplinaire et non pas la précéder  ; le fait que seul le SCB en tant que personne morale, et non la structure sportive, pouvait faire l’objet d’une mesure provisoire ; le défaut d’indépendance et d’impartialité de la Commission de discipline statuant à titre provisoire.
Sur la légalité interne, le Sporting Club de Bastia met en avant qu’une mesure de suspension doit normalement reposer sur une faute grave préalable par rapport à ses obligations posées par le règlement de la LFP.
Le club répond que les incidents contre Marseille sont survenus à l’extérieur de l’enceinte du stade, où seules les autorités publiques sont responsables de la sécurité. Les agissements incriminés ce soir-là relèvent donc, à son sens, d’une question d’ordre public et de ce fait le SCB nie avoir été coupable d’une faute grave dans l’organisation de la rencontre.
Action N°2 : Plainte avec constitution de partie civile suite aux propos tenus par M. Gérard DAVET dans l’émission « Les Spécimens » diffusée sur Canal Plus le 19 Décembre 2012.
Cette plainte a été formée par l’avocat du club auprès du doyen des juges d’instruction du Tribunal de Grande Instance de Bastia. M. Davet avait notamment avancé qu’ « il se passe  des choses graves dans le football à Bastia » en évoquant des « ramifications entre affairistes (…) nationalisme et vrais amateurs de sport » le tout formant « un mélange détonnant » faisant qu’à Furiani « on n’est pas en France ». Me Albertini a estimé que la nature et la gravité des faits diffamatoires occasionnent un préjudice moral important pour le club et attaque donc le journaliste du Monde, qui pourrait être mis en examen et un renvoyé devant un tribunal correctionnel pour les délits d’injures et diffamation publiques.
Action N°3 : Demande de diffusion à l’antenne d’un droit de réponse suite au reportage de M. Alain VERNON « Bastia, l’omertà corse » retransmis le Dimanche 17 février 2013 sur France 2. L‘intégralité du courrier est téléchargeable en cliquant sur ce lien.
Le club se fonde sur l’article 6 de la loi du 29 Juillet 1982 sur la communication audiovisuelle. Voici les principaux passages de ce droit de réponse demandé par le Président de la SASP, Pierre-Marie Geronimi: «  Le SCB ne peut accepter d’être présenté comme une organisation qui pratique « l’intimidation, la menace et la pression » (…) affirmer cela est mensonger. Il n’y a pas plus de fusil de chasse sur les bancs des vestiaires que d’équipes visiteuses déposées à 1 km du stade comme le dit votre commentaire (…) Il faut cesser d’être hypnotisé par de vieux poncifs qui laisseraient croire qu’il existe une exception corse, faite de violence, et que le club de Bastia en serait la plus parfaite illustration. Je ne peux accepter une quelconque comparaison du club que je dirige avec une organisation mafieuse ou criminelle comme vous tentez de le faire, en fin de reportage, en évoquant l’ « omertà ». La seule omertà qui puisse exister c’est celle de certains médias qui se refusent à dire que le club se restructure er se refonde, avec ses supporters, afin de retrouver durablement la Ligue 1. Il est vrai que ce projet déplaît à beaucoup. Nous le poursuivrons avec orgueil et ténacité car au-delà de l’aspect sportif, c’est notre histoire plus que centenaire qui nous le commande ».
Action N°4 : Courrier à la direction de France Télévisions en réaction aux propos tenus par M. Basile Boli au cours de l’émission de paris sportifs « Côte et Match » diffusée le 12 Janvier 2013 sur France 2. L‘intégralité du courrier est téléchargeable en cliquant sur ce lien.
L’ancien joueur de l’équipe de France avait accusé « les Bastiais » en général de « toujours jouer les victimes » et déploré que « là bas ils sont 5000 (sic) à invectiver les joueurs noirs ». Pour donner crédit à ses affirmations, Basile Boli affirmait « avoir joué à Furiani » et donc savoir ce qu’il disait.
Dans son courrier, le Président Geronimi fustige l’attitude du consultant : « le public de Furiani n’a jusqu’à nouvel ordre diffamé de manière raciste aucun joueur de couleur, encore moins par milliers comme cela est affirmé sans preuve aucune. Les pseudos-affaires qui ont déstabilisé le club en 2004 et 2007-2008 n’ont jamais abouti au moindre résultat en justice et ne sauraient donc constituer une quelconque présomption de culpabilité (…) Le SCB ne saurait donc se résoudre à supporter ad vitam aeternam cette étiquette de club raciste, que certains essayent aujourd’hui de lui mettre sur le dos.  Enfin, concernant M. Boli, nous tenons à préciser que le dernier match à Bastia disputé par ce dernier remonte au 3 Septembre 1985. A cette époque, la moyenne de spectateurs était de 4000 et les regrettables « cris de singe » qu’il évoque n’ont commencé à être constatés que dans les années 90, d’abord en Italie puis dans d’autres pays européens. Il était donc impossible que Monsieur Boli ait pu constater à son encontre ou à celle d’autres joueurs de couleur, des comportements racistes de masse, qui sont de tradition totalement absents de notre enceinte ». En foi de quoi le club « condamne avec la plus grande fermeté » les propos tenus sur l’antenne : « nous ne tolérerons plus à l’avenir de tels comportements, indignes d’un sportif de haut-niveau, qui frisent la diffamation et qui n’ont absolument aucun rapport avec les paris sportifs qui (…) devraient uniquement constituer l’objet de l’émission « Côte et Match ». Les contrevenants auront à en répondre en justice ».
Action N°5 : Courrier à la direction de « Canal Plus » en  réaction aux propos tenus par le consultant Pierre Ménès lors des émissions « Les Spécimens » et « Canal Football Club » diffusées les 19 décembre 2012 et 17 février 2013. L‘intégralité du courrier est téléchargeable en cliquant sur ce lien.
Après avoir considéré que les supporters bastiais avaient des « tronches à jouer dans Mafiosa » le journaliste avait affirmé que « la dernière fois que je suis allé à Furiani, je me suis fait courser sur le parking » avant de déplorer, à propos de l’interdiction de déplacement,  que les supporters niçois aient à subir les « problèmes de Furiani ».
Par la voix de son Président, le Sporting Club de Bastia a répondu qu’il est « déplorable » que Pierre Ménès « n’ait trouvé que le grand banditisme pour qualifier notre public » puis que « jamais personne n’a entendu parler à Bastia d’un quelconque agression contre Pierre Ménès (…) ce procédé qui consiste à inventer des faits imaginaires (…) est scandaleux.(…) Nous tenons à ce que ce monsieur soit informé qu’il répondra de ses actes à la prochaine incartade de ce genre, devant les tribunaux ». Enfin, sur le cas des supporters niçois, le club rappelle l’interdiction de déplacements frappant les supporters bastiais, les arrêtés préfectoraux et ministériels en soulignant qu’ « il est patent que le contexte autour de ces rencontres n’intéresse à aucun moment votre consultant, tout occupé qu’il est à relier les incidents de ces derniers mois à une mesure qui n’a absolument rien à y voir et à fustiger l’absence présumée de sécurité au stade de Furiani. Le SCB estime ce procédé fallacieux et regrette une fois encore l’absence totale de déontologie de M. Ménès (…) notre club demandera désormais, à chaque fois que ses intérêts seront injustement mis à mal, qu’un droit de réponse puisse être lu à l’antenne ».
Action N°6 : Courrier à l’UCPF (Union des Clubs Professionnels de Football) suite aux propos tenus par le directeur général de cet organisme, Philippe Diallo, lors de l’émission « 20h Foot » diffusée sur I-Télé le 3 janvier 2013.
Lors de cette émission, M. Diallo avait fait un parallèle entre l’affaire Boateng (joueur du Milan AC victime de chants racistes) et le club de Bastia, en mélangeant les affaires Chimbonda et Kébé et le retrait de points par la LFP. Une correspondance est actuellement en cours entre le club et M. Diallo, avec qui Joseph Franceschini, dirigeant du SCB, s’est  longuement entretenu Lundi en marge de la réunion de l’UCPF.