Corse Net Infos - Pure player corse

La plateforme corse Stella Mare valorise l’huître plate européenne au salon de l’Agriculture


Léana Serve le Vendredi 21 Février 2025 à 12:13

À l’occasion du Salon International de l'Agriculture, qui s’ouvre ce week-end à Paris, la plateforme Stella Mare de l’Université de Corse va présenter ses avancées en aquaculture durable, et notamment ses travaux de réintroduction de l’huître plate dans les étangs de Diana et de Thau. Une présentation qui va se conclure par la signature d’une convention de collaboration, symbole du travail de recherche effectué par la plateforme, qui souhaite se développer dans tout le bassin méditerranéen.



Crédit : Stella Mare
Crédit : Stella Mare

À l’occasion du Salon International de l’Agriculture, qui se tient à Paris du 22 février au 2 mars, la plateforme Stella Mare de l’Université de Corse va présenter ses avancées en aquaculture durable aux plus de 600 000 visiteurs attendus toute la semaine, et notamment ses travaux de réintroduction de l’huître plate européenne dans le bassin méditerranéen. “Nous avons commencé à étudier l’huître plate en 2013”, explique Pierre-Mathieu Nicolai, directeur de l'UAR Stella Mare. “Durant l’Antiquité, cette huître était exploitée par les Romains dans l’étang de Diana. Le circuit économique a perduré jusqu’au XVIIIe siècle, avec des exportations vers Gênes, Florence et Rome. Elle a ensuite presque disparu, et a été remplacée dans les exploitations par des huîtres creuses venues du Portugal et du Japon.”

Ce n’est que des années plus tard que Stella Mare commence à s’intéresser à l’huître plate, après une demande de la part d’ostréiculteurs. “Les ostréiculteurs de l’étang de Diana nous ont demandé de travailler sur la reproduction de l’huître plate, car elle génère un marché économique intéressant”, précise Pierre-Mathieu Nicolai. “Nous avons travaillé dans nos laboratoires pour maîtriser le processus de reproduction, et nous sommes allés régulièrement à l’étang de Diana pour y déposer les naissains, afin que les huîtres grandissent dans l’étang.” Au total, ce sont plusieurs millions d’huîtres qui se sont développées dans l’étang, et qui ont ensuite été commercialisées sous l’appellation Romana di Diana, en référence aux Romains qui les cultivaient durant l’Antiquité.


Un partenariat avec l’étang de Thau

Le Salon International de l’Agriculture sera aussi l’occasion pour Stella Mare de retrouver les ostréiculteurs de l’étang de Thau, dans le sud de la France, avec lesquels ils ont noué un partenariat. “Nous avons été contactés il y a trois ans par une quinzaine d’ostréiculteurs regroupés au sein d’une coopérative”, indique Pierre-Mathieu Nicolai. “Ils souhaitaient réintroduire l’huître plate dans l’étang de Thau. Nous avons donc réalisé des premiers transferts de naissains, et les huîtres sont aujourd’hui commercialisables.”
 

Lundi, une convention de collaboration actant le transfert de technologie en cours entre la recherche publique et les professionnels de l'étang de Thau sera signée, symbole du partenariat qui lie Stella Mare, l’étang de Thau, mais également le Comité Régional de Conchyliculture de Méditerranée, la Coopérative des Conchyliculteurs de Méditerranée, et le Centre d’études pour la promotion des activités lagunaires et maritimes.


“Lever des verrous technologiques”

La présence de Stella Mare au Salon International de l’Agriculture va également permettre aux visiteurs de déguster les huîtres de l’étang de Thau, mais aussi de découvrir une exposition immersive retraçant “les avancées scientifiques depuis 2013 et le parcours zootechnique effectué par les ostréiculteurs de Thau, illustrant le processus de domestication de cette espèce”.

Stella Mare souhaite également montrer au plus grand nombre les travaux qu’elle entreprend. “Nos travaux de recherche sont concrets”, lance Pierre-Mathieu Nicolai. “Ils ont permis de lever des verrous technologiques qui servent dans le monde économique et social. Nous avons réussi à réintroduire les huîtres plates dans l’étang de Diana, mais aussi dans l’étang de Thau.”
Fière de sa réussite, la plateforme continue de travailler sur les huîtres plates. “Au printemps, nous allons à nouveau transférer 500 000 naissains à Thau, qui seront commercialisables dans trois ans.” L’objectif : “montrer que la Corse apporte une contribution économique et écologique, et qu’elle est capable d’exporter sur le continent et pourquoi pas ailleurs dans le bassin méditerranéen”.