"Tant pis", c'est le premier single d'Altiera, mais la jeune femme a déjà sorti un album sous le nom de Mariane Alzi. PHOTO STEFANU CIABRINI
Altiera, qui êtes-vous ?
Je suis auteur-compositeur, interprète et productrice. Je suis Parisienne, d’origines corse et polonaise. J’ai grandi à Paris, tout en étant très attachée à la culture corse et à mon village Sermano dans le Boziu, où j’avais la chance de pouvoir rentrer lors des vacances scolaires. Mon père jouait de la musique, donc à la maison il y avait un clavier et une guitare. J’ai pu en faire toute petite. Et puis à Sermano, ça chantait énormément, la paghjella notamment. En grandissant, j’ai fait des études d’histoire de l’art. Je pense que je n’étais pas encore prête à me lancer. J’ai enseigné le piano et je jouais aussi de la musique dans les bars, j’étais dans une association de rap et sound system – sous un autre nom de scène. Et puis ensuite, j’ai encore changé de nom de scène ! Au moment du Covid, je me suis mise en retrait de la musique, j’ai eu d’autres projets, notamment en peinture. Et puis la musique a été plus forte que tout. Aujourd’hui, je me relance… avec un nouveau nom de scène !
Pourquoi Altiera ?
Dans mon projet de peinture, je travaillais autour de plusieurs séries qui questionnaient l’identité corse. Je partais d’anciennes images, photographies et cartes postales folkloriques. Et j’avais toute une série qui s’appelait « Isulana », sur les femmes corses. Souvent, j’avais tendance à marquer « Isulana Altiera » sur mes tableaux, parce que je collais d’abord l’image, puis je peignais autour et je faisais des graff’, des paillettes… Je mettais des messages écrits. Et un soir, j’ai cherché un nouveau nom de scène. Dans « Mariane Alzi », il y avait mon vrai prénom, et j’avais besoin de l’enlever. Et je vois ce tableau devant moi, qui n’était pas fini. Il y avait marqué « Altiera » et ça m’est apparu comme une évidence. J’aimais ce que ça voulait dire, dans le sens « fière » et non « hautaine ». Et il y avait toujours « Al », comme « Alzi », dans les deux premières lettres. Je me suis amusée à décomposer le mot : « alta » et « era » comme haute époque. Ou même un truc à l’espagnol : « a la tierra », qui appartient à la terre. Bref, je me suis fait tout un trip ! (rires)
Le nom de scène, vous l’avez maintenant. Quelles ont été vos sources d’inspiration pour vous construire en tant qu’artiste ?
L’art pictural, beaucoup, qui fait partie de ma formation. Le cinéma aussi. Je suis très inspirée par les histoires que je vis, et celles que l’on peut me raconter dans les films. Et la poésie, énormément. Je suis fanatique de René Char, d’Eluard… Enfin, la nature. Bien que j’ai grandi en ville, aujourd’hui j’habite en pleine nature en Corse et pour rien au monde je ne changerai d’endroit ! Musicalement parlant, mes inspirations sont assez bizarres. Mon père écoutait beaucoup de rock et ma mère, des chansons françaises. J’ai grandi avec Canta U Populu Corsu, puis L’Arcusgi. Et Petru Guelfucci aussi, car on était du même village. Adolescente, c’était beaucoup de pop-rock, du hip-hop et du R&B. Ca allait de The Cranberries à Neneh Cherry, Lana Del Rey à Gwen Stefani… Tout cet univers-là.
Avec « Tant pis », votre nouveau single, vous chantez l’amour au travers de ses déceptions, en entretenant l’illusion que cet amour s’accomplira dans une autre dimension, spatiale ou temporelle. Appréhender les choses de cette façon aide à tourner la page suite à une rupture ?
Oui, je le pense. Dans la vie, si on lâche prise, il y a plein de choses qu’on n’arrivera pas à accomplir, notamment d’un point de vue professionnel. Mais je pense qu’en amour, il faut savoir lâcher prise. Et se dire que si une histoire ne fonctionne pas dans ce monde-ci, peut-être qu’elle fonctionnerait ailleurs, dans un univers parallèle, ou bien dans une vie antérieure ou postérieure. Car en amour, il y a souvent une forme de destin. Et il faut faire confiance en ce destin.
Quelque part, c’est ambitieux aujourd’hui de chanter l’amour…
Oui ! Je ne m’en étais pas rendu compte en créant ce projet et avec le recul, je me dis que c’est presque un combat aujourd’hui de parler de l’amour romantique. Parce qu’on est à une époque où le sentiment, la fragilité et la vulnérabilité ne sont pas loin d’être devenus quelque chose de honteux.
En même temps, cela reste un thème largement abordé par plein d’artistes. Comment renouveler cette approche ?
Je n’ai pas forcément essayé de me démarquer. Je suis très attachée à l’écriture. Souvent, j’écris avant la composition. Je me suis inspirée de mon vécu, ce que j’entendais de l’époque aussi. Il y a d’autres titres prévus dans mon projet d’EP qui évoquent le ghosting sur les réseaux sociaux, les applications de rencontres… Car je pense qu’on est dans une époque où l’amour reste intemporel, universel. Je ne pense pas que la façon d’aimer ait vraiment changé. Mais la phase de séduction, pour le coup, énormément.
Dans votre dossier de presse, vous présentez ce premier single comme « le premier chapitre d’un film d’amour musical ». C’est-à-dire ?
Oui, c’est un projet 100 % amour ! Je me suis rendu compte que, finalement, tous les titres sont liés entre eux, parfois même avec des mots qui résonnent d’un titre à l’autre, comme des réponses, comme des échos. Et finalement, il y a une forme de firmament musical avec un développement d’histoires. Toutes les phases de la relation amoureuse sont racontées à travers les titres : la rencontre, la dispute, la trahison, le moment où on a peur de ses propres sentiments… Il y aura bientôt un EP de quelques titres, et sûrement après, je l’espère, un album.
"Tant pis", le premier single d'Altiera, est sorti depuis le 20 juin sur toutes les plates-formes, avec l'aide du label indépendant Miyajima Records. On peut notamment l'écouter ici.
Je suis auteur-compositeur, interprète et productrice. Je suis Parisienne, d’origines corse et polonaise. J’ai grandi à Paris, tout en étant très attachée à la culture corse et à mon village Sermano dans le Boziu, où j’avais la chance de pouvoir rentrer lors des vacances scolaires. Mon père jouait de la musique, donc à la maison il y avait un clavier et une guitare. J’ai pu en faire toute petite. Et puis à Sermano, ça chantait énormément, la paghjella notamment. En grandissant, j’ai fait des études d’histoire de l’art. Je pense que je n’étais pas encore prête à me lancer. J’ai enseigné le piano et je jouais aussi de la musique dans les bars, j’étais dans une association de rap et sound system – sous un autre nom de scène. Et puis ensuite, j’ai encore changé de nom de scène ! Au moment du Covid, je me suis mise en retrait de la musique, j’ai eu d’autres projets, notamment en peinture. Et puis la musique a été plus forte que tout. Aujourd’hui, je me relance… avec un nouveau nom de scène !
Pourquoi Altiera ?
Dans mon projet de peinture, je travaillais autour de plusieurs séries qui questionnaient l’identité corse. Je partais d’anciennes images, photographies et cartes postales folkloriques. Et j’avais toute une série qui s’appelait « Isulana », sur les femmes corses. Souvent, j’avais tendance à marquer « Isulana Altiera » sur mes tableaux, parce que je collais d’abord l’image, puis je peignais autour et je faisais des graff’, des paillettes… Je mettais des messages écrits. Et un soir, j’ai cherché un nouveau nom de scène. Dans « Mariane Alzi », il y avait mon vrai prénom, et j’avais besoin de l’enlever. Et je vois ce tableau devant moi, qui n’était pas fini. Il y avait marqué « Altiera » et ça m’est apparu comme une évidence. J’aimais ce que ça voulait dire, dans le sens « fière » et non « hautaine ». Et il y avait toujours « Al », comme « Alzi », dans les deux premières lettres. Je me suis amusée à décomposer le mot : « alta » et « era » comme haute époque. Ou même un truc à l’espagnol : « a la tierra », qui appartient à la terre. Bref, je me suis fait tout un trip ! (rires)
Le nom de scène, vous l’avez maintenant. Quelles ont été vos sources d’inspiration pour vous construire en tant qu’artiste ?
L’art pictural, beaucoup, qui fait partie de ma formation. Le cinéma aussi. Je suis très inspirée par les histoires que je vis, et celles que l’on peut me raconter dans les films. Et la poésie, énormément. Je suis fanatique de René Char, d’Eluard… Enfin, la nature. Bien que j’ai grandi en ville, aujourd’hui j’habite en pleine nature en Corse et pour rien au monde je ne changerai d’endroit ! Musicalement parlant, mes inspirations sont assez bizarres. Mon père écoutait beaucoup de rock et ma mère, des chansons françaises. J’ai grandi avec Canta U Populu Corsu, puis L’Arcusgi. Et Petru Guelfucci aussi, car on était du même village. Adolescente, c’était beaucoup de pop-rock, du hip-hop et du R&B. Ca allait de The Cranberries à Neneh Cherry, Lana Del Rey à Gwen Stefani… Tout cet univers-là.
Avec « Tant pis », votre nouveau single, vous chantez l’amour au travers de ses déceptions, en entretenant l’illusion que cet amour s’accomplira dans une autre dimension, spatiale ou temporelle. Appréhender les choses de cette façon aide à tourner la page suite à une rupture ?
Oui, je le pense. Dans la vie, si on lâche prise, il y a plein de choses qu’on n’arrivera pas à accomplir, notamment d’un point de vue professionnel. Mais je pense qu’en amour, il faut savoir lâcher prise. Et se dire que si une histoire ne fonctionne pas dans ce monde-ci, peut-être qu’elle fonctionnerait ailleurs, dans un univers parallèle, ou bien dans une vie antérieure ou postérieure. Car en amour, il y a souvent une forme de destin. Et il faut faire confiance en ce destin.
Quelque part, c’est ambitieux aujourd’hui de chanter l’amour…
Oui ! Je ne m’en étais pas rendu compte en créant ce projet et avec le recul, je me dis que c’est presque un combat aujourd’hui de parler de l’amour romantique. Parce qu’on est à une époque où le sentiment, la fragilité et la vulnérabilité ne sont pas loin d’être devenus quelque chose de honteux.
En même temps, cela reste un thème largement abordé par plein d’artistes. Comment renouveler cette approche ?
Je n’ai pas forcément essayé de me démarquer. Je suis très attachée à l’écriture. Souvent, j’écris avant la composition. Je me suis inspirée de mon vécu, ce que j’entendais de l’époque aussi. Il y a d’autres titres prévus dans mon projet d’EP qui évoquent le ghosting sur les réseaux sociaux, les applications de rencontres… Car je pense qu’on est dans une époque où l’amour reste intemporel, universel. Je ne pense pas que la façon d’aimer ait vraiment changé. Mais la phase de séduction, pour le coup, énormément.
Dans votre dossier de presse, vous présentez ce premier single comme « le premier chapitre d’un film d’amour musical ». C’est-à-dire ?
Oui, c’est un projet 100 % amour ! Je me suis rendu compte que, finalement, tous les titres sont liés entre eux, parfois même avec des mots qui résonnent d’un titre à l’autre, comme des réponses, comme des échos. Et finalement, il y a une forme de firmament musical avec un développement d’histoires. Toutes les phases de la relation amoureuse sont racontées à travers les titres : la rencontre, la dispute, la trahison, le moment où on a peur de ses propres sentiments… Il y aura bientôt un EP de quelques titres, et sûrement après, je l’espère, un album.
"Tant pis", le premier single d'Altiera, est sorti depuis le 20 juin sur toutes les plates-formes, avec l'aide du label indépendant Miyajima Records. On peut notamment l'écouter ici.
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