Quand on est enfant et qu’on se laisse glisser sur un toboggan, c’est la grande rigolade. On est tellement heureux d’arriver le derrière sur le sable, sans se faire mal. Plus tard quand on devient un hommeet que différentes circonstances dont on est en grande partie responsable vous font glisser sur le toboggan de la vie, c’est brutalement dans la rue qu’on atterrit.
La Bague de Mina n’est pas un road movie mais bien plutôt un street movie. Durant sa dérive de cinq ans, Serge
y rencontrera une pute au grand cœur, en pleine semaine de bonté, un cinglé amoureux, des constipés dans le métro qui ont oublié leur porte-monnaie, des contrôleurs qui voient leurs contrôles inutiles… des sœurs rapaces, un rêveur haineux d’extrême droite et son chien et bien d’autres personnages, même ceux qu’on a voulu oublier et qui
ressurgissent au hasard d’une rame de métro… Quand on arpente le bitume été comme hiver, un film défile continuellement dans la tête, celui de la vie d’avant, de la vie perdue, de la vie des siens, de ceux qu’on a aimés comme cette première femme qui vous a pris dans ses bras, et la vision plus obsédante de toutes, celle de la petite fille qu’on a laissée. Et alors plusieurs signes vous font comprendre qu’on peut s’en sortir. L’espoir renaît. Serge remontera la pente. Il faut d’abord qu’il se prouve qu’il en est capable.
Comme dans tous ses livres on retrouvera dans La Bague de Mina, de Daniel Goldenberg, son humour, sa tendresse et des personnages hauts en couleurs qui continuent à vous habiter, la dernière page tournée…