Tout bon lecteur prend le temps de lire la quatrième de couverture d'un ouvrage, alors-là, avec "Petite Italie" la séduction opérera. Il lira : " Bastia la génoise, Bastia l'italienne. Nous sommes en 1935. Alors que dans sa patrie voisine, la revendication irrédentiste est mise en scène par le régime mussolinien, que peut bien penser de cette ville un consul d'Italie fraîchement nommé? Un récit documenté mais largement imaginaire. Un détour par l'histoire pour redécouvrir Bastia.
"Le ciel plombé, l'horizon contrarié par une mer hostile et la barrière des montagnes l'angoissaient. Il s'interrogeait sur la réalité de sa mission. Il vivait un exil impuissant. A quelque cent cinquante kilomètres de là, dans le décor morbide du Palazzo Venezia, des décisions étaient prises qui scelleraient peut-être son destin. Et il ne pouvait même pas, mêlé à ses congénères, la petite cohorte morne des fonctionnaires romains, se donner l'illusion d'une participation au mouvement qui, comme la houle de la Tyrrhénienne, poussait son peuple vers des rivages incertains. Il avait peu progressé dans la carrière, lui qui avait adoré les titres, les décorations, les uniformes. Il en venait à penser que Bastia, italienne jusqu'à la caricature, n'était qu'un reflet, un leurre. Une ombre portée sur la paroi de la caverne."
Un beau roman qui nous raconte dix ans de la vie d'un homme nommé consul d'Italie à Bastia dans le milieu des années 1930. Ce livre parle de politique, de guerre, mais aussi d'amour... Il nous fait voyager de la Corse à Rome, puis en Ethiopie à Addis Abeba, puis à Djibouti... puis à nouveau à Bastia. Ce roman écrit à quatre mains, très bien documenté, intelligent, au style alerte nous offre de fabuleuses descriptions de la ville et nous la fait aimer... Un très beau texte, sans temps morts, captivant, servi par des plumes de qualité. Deux auteurs à découvrir!
Quelques impressions de Bastia en 1935...
"L'assistance était maigre sur la grande place. Ce serait une fête nationale sans entrain, gâchée, disait-on autour de lui, par le temps maussade. Dans le port, le courrier d'Italie, La Città di Savone, faisait son entrée. Elle transportait chaque semaine quelques tonnes de marchandises et quelques dizaines de passagers entre Gênes, Livourne et Bastia, et poursuivait sa route jusqu'à Porto Torres, sur la côte sarde."
"Les maisons sortaient de l'ombre. Le soleil s'éveillait. Ses premiers rayons éclaboussaient la mer et répandaient sur les quais, les façades, les toits, et plus loin sur les pentes des collines, une lumière jaune. Dans la douceur de ce matin de septembre, le consul regardait les pêcheurs démailler, les barques remuer au rythme du clapot, le linge pavoiser les façades austères et, au-dessus des lauzes tachées de brun, les mouettes tirer des bordées, cisaillant le ciel de leurs corps robustes".
"Le ciel plombé, l'horizon contrarié par une mer hostile et la barrière des montagnes l'angoissaient. Il s'interrogeait sur la réalité de sa mission. Il vivait un exil impuissant. A quelque cent cinquante kilomètres de là, dans le décor morbide du Palazzo Venezia, des décisions étaient prises qui scelleraient peut-être son destin. Et il ne pouvait même pas, mêlé à ses congénères, la petite cohorte morne des fonctionnaires romains, se donner l'illusion d'une participation au mouvement qui, comme la houle de la Tyrrhénienne, poussait son peuple vers des rivages incertains. Il avait peu progressé dans la carrière, lui qui avait adoré les titres, les décorations, les uniformes. Il en venait à penser que Bastia, italienne jusqu'à la caricature, n'était qu'un reflet, un leurre. Une ombre portée sur la paroi de la caverne."
Un beau roman qui nous raconte dix ans de la vie d'un homme nommé consul d'Italie à Bastia dans le milieu des années 1930. Ce livre parle de politique, de guerre, mais aussi d'amour... Il nous fait voyager de la Corse à Rome, puis en Ethiopie à Addis Abeba, puis à Djibouti... puis à nouveau à Bastia. Ce roman écrit à quatre mains, très bien documenté, intelligent, au style alerte nous offre de fabuleuses descriptions de la ville et nous la fait aimer... Un très beau texte, sans temps morts, captivant, servi par des plumes de qualité. Deux auteurs à découvrir!
Quelques impressions de Bastia en 1935...
"L'assistance était maigre sur la grande place. Ce serait une fête nationale sans entrain, gâchée, disait-on autour de lui, par le temps maussade. Dans le port, le courrier d'Italie, La Città di Savone, faisait son entrée. Elle transportait chaque semaine quelques tonnes de marchandises et quelques dizaines de passagers entre Gênes, Livourne et Bastia, et poursuivait sa route jusqu'à Porto Torres, sur la côte sarde."
"Les maisons sortaient de l'ombre. Le soleil s'éveillait. Ses premiers rayons éclaboussaient la mer et répandaient sur les quais, les façades, les toits, et plus loin sur les pentes des collines, une lumière jaune. Dans la douceur de ce matin de septembre, le consul regardait les pêcheurs démailler, les barques remuer au rythme du clapot, le linge pavoiser les façades austères et, au-dessus des lauzes tachées de brun, les mouettes tirer des bordées, cisaillant le ciel de leurs corps robustes".
Les auteurs
Michèle Corrotti est née à Sartène. Elle enseigne au Lycée de Bastia les lettres classiques puis le cinéma. Elle est fondatrice et présidente d'Arte Mare, festival du film et des arts en Méditerranée, elle est à l'origine du Prix Ulysse décerné à un premier roman et à l'ensemble d'une oeuvre. Elle peint. Elle est également l'auteur d'un premier roman "Petite Italie".
Philippe Peretti est originaire de Tox. Professeur d'histoire au Lycée Giocante de Casabianca, il a été chargé de cours dans plusieurs universités et publie des articles d'histoire locale. Il a exercé des mandats électoraux et a siégé à l'Assemblée de Corse. Il est actuellement adjoint au maire de Bastia, en charge du Patrimoine.
La parole aux auteurs
Au sujet du roman : "Fonctionnaire imprudent, Pietro Arrivabene va faire des rencontres qui changeront sa vie. Un récit documenté mais largement imaginaire. Un détour par l'histoire pour redécouvrir Bastia."
Au sujet de Bastia : "Nous aimons cette ville. Bastia est vraiment le point de départ de ce roman. Les questions que nous nous posions sur le présent de Bastia, son charme mais aussi son relatif délabrement, sa population, ses rapports avec la Corse des villages, avec Ajaccio, ses relations avec l'Italie si proche qui est son horizon... trouvent bien sûr quelques éléments de réponse dans le passé de la ville. Et la période choisie, avant le désastre, des années vécues par la génération précédente, nous donnait l'occasion de confronter des récits parfois contradictoires et peut-être de rétablir quelques vérités."
Philippe Peretti est originaire de Tox. Professeur d'histoire au Lycée Giocante de Casabianca, il a été chargé de cours dans plusieurs universités et publie des articles d'histoire locale. Il a exercé des mandats électoraux et a siégé à l'Assemblée de Corse. Il est actuellement adjoint au maire de Bastia, en charge du Patrimoine.
La parole aux auteurs
Au sujet du roman : "Fonctionnaire imprudent, Pietro Arrivabene va faire des rencontres qui changeront sa vie. Un récit documenté mais largement imaginaire. Un détour par l'histoire pour redécouvrir Bastia."
Au sujet de Bastia : "Nous aimons cette ville. Bastia est vraiment le point de départ de ce roman. Les questions que nous nous posions sur le présent de Bastia, son charme mais aussi son relatif délabrement, sa population, ses rapports avec la Corse des villages, avec Ajaccio, ses relations avec l'Italie si proche qui est son horizon... trouvent bien sûr quelques éléments de réponse dans le passé de la ville. Et la période choisie, avant le désastre, des années vécues par la génération précédente, nous donnait l'occasion de confronter des récits parfois contradictoires et peut-être de rétablir quelques vérités."
Une nouvelle œuvre en préparation
"Le prochain roman, dont le titre provisoire est "Tambour battant" a toujours pour cadre Bastia. Il se situe également à un moment charnière de l'histoire, 1769, l'année de l'annexion de la Corse par la France. A travers les parcours entrecroisés de personnages dont certains très connus, d'autres beaucoup moins ou purement fictionnels, nous cherchons à comprendre les enjeux de cette confrontation entre des sociabilités différentes."
Un nouvel ouvrage pour lequel tout Bastiais passionné par l'histoire et sa ville attend la parution avec impatience !