- Joël Jenin, l'idée de ce livre ?
- Nous l'avons eu lors d'une traversée en lisant un livre sur Felix von Cube et la découverte de tous les alpinistes des 4 coins de l'Europe qui sont venus dans l'île. Nous nous sommes dis qu'il y avait une vraie histoire de l'alpinisme à écrire, en complément et toutes proportions gardées par rapport aux Alpes. Les alpinistes du 19ème siècle, épris de nouveautés, trouvaient que la ''conquête'' des Alpes était terminée et que la Corse offrait un nouvel espace de découverte avec ses nombreux sommets vierges. En dehors des personnages principaux comme D W Freshfiel, FF Tuckett, ET Compton GI Finch, Paul Helbronner, Kurt Diemberger qui font aujourd'hui partie de la grande l'histoire de l'alpinisme européens, de nombreux autres, passionnés ont laissé des récits et des photographies qui enrichissent cette épopée des «Alpes corses» comme certains appelleront nos montagnes.
- Comment avez-vous partagé votre travail ?
- Irmtraud s'est consacrée principalement au monde germanophone : Allemagne, Suisse, Autriche, très présent dans cette histoire de l'alpinisme, ce que nous avons appelé «la passion Korsika», puisque certains alpinistes sont venus 25, 30 ou 35 fois en Corse ! Je me suis plutôt consacré à la France, l'Italie, la Belgique et la Suisse francophone. J'ai aussi travaillé la question du matériel de montagne et son évolution sur 120 ans. Comme les récits des alpinistes évoquent tous les rencontres avec les bergers et leurs séjours dans les bergeries, mon expérience de chevrier pendant plus de 10 ans m'a été utile pour être au plus juste sur la nature des rencontres alpinistes-bergers, deux mondes aussi éloignés que possible. Par rapport à ma connaissance des Alpes, la montagne corse est et était habitée par les bergers, le facteur humain, les rencontres en devenaient plus importantes que simplement gravir les sommets.
- Irmtraud Hubatschek, ce livre a requis un véritable travail d’archives ?
- De 1998 à 1999, j’ai passé des journées entières dans le sous-sol de la Bibliothèque du Club Alpin Autrichien à Innsbruck à rechercher les articles des alpinistes venus en Corse, publiés dans les almanachs de tous les clubs alpins européens à partir de 1880. Au total presque 400 articles ! Je les ai photocopiés sur place puisqu’à l’époque le scanner n’existait pas. Je les ai ensuite tapés sur l’ordinateur. Nous les avons traduits en français à partir de l’allemand, de l’anglais et de l’italien. J’ai répertorié environ 1 800 extraits intéressants que j’ai organisés avec des numéros concernant les différents chapitres du livre. De 2002 à 2004, j’ai publié quelques articles dans des revues alpines, lançant un appel à envoi de documents, récits, photos concernant des ascensions en Corse entre 1852 et 1972. Plusieurs personnes ont répondu et nous ont envoyé des récits et des photos. J’ai aussi fait des recherches dans différents musées alpins européens, plus que sur internet parce que ces sources ne sont que très peu disponibles sur internet. En 2002 nous avons créé pour l’Année Internationale de la Montagne une exposition intitulée «Les pionniers de la montagne corse » au sujet de l’histoire de l’alpinisme en Corse sur 250 m2 à Ajaccio et à plusieurs endroits en Corse, puis un documentaire, avec des scènes reconstitués, en 2004 pour FR3 Corse-Via Stella. Nous avons développé la trame du livre et rédigé les textes. J’y ai incorporé 1 200 citations de ces 120 ans de récits des alpinistes, choisi plus de 1000 photos et illustrations parmi les 4 500 rassemblés. Enfin, j’ai passé 9 mois à côté de la graphiste pour la mise en page très complexe du livre.
- Quand avez-vous découvert la Corse ?
- En 1971, surtout à travers ses montagnes et de longs séjours en montagne auprès des bergers dans les années 1980. En 1996, j’en ai tiré un livre «L’île des bergers ». Je vis en Corse depuis 1994 avec différentes activités dans le domaine culturel.
- Nous l'avons eu lors d'une traversée en lisant un livre sur Felix von Cube et la découverte de tous les alpinistes des 4 coins de l'Europe qui sont venus dans l'île. Nous nous sommes dis qu'il y avait une vraie histoire de l'alpinisme à écrire, en complément et toutes proportions gardées par rapport aux Alpes. Les alpinistes du 19ème siècle, épris de nouveautés, trouvaient que la ''conquête'' des Alpes était terminée et que la Corse offrait un nouvel espace de découverte avec ses nombreux sommets vierges. En dehors des personnages principaux comme D W Freshfiel, FF Tuckett, ET Compton GI Finch, Paul Helbronner, Kurt Diemberger qui font aujourd'hui partie de la grande l'histoire de l'alpinisme européens, de nombreux autres, passionnés ont laissé des récits et des photographies qui enrichissent cette épopée des «Alpes corses» comme certains appelleront nos montagnes.
- Comment avez-vous partagé votre travail ?
- Irmtraud s'est consacrée principalement au monde germanophone : Allemagne, Suisse, Autriche, très présent dans cette histoire de l'alpinisme, ce que nous avons appelé «la passion Korsika», puisque certains alpinistes sont venus 25, 30 ou 35 fois en Corse ! Je me suis plutôt consacré à la France, l'Italie, la Belgique et la Suisse francophone. J'ai aussi travaillé la question du matériel de montagne et son évolution sur 120 ans. Comme les récits des alpinistes évoquent tous les rencontres avec les bergers et leurs séjours dans les bergeries, mon expérience de chevrier pendant plus de 10 ans m'a été utile pour être au plus juste sur la nature des rencontres alpinistes-bergers, deux mondes aussi éloignés que possible. Par rapport à ma connaissance des Alpes, la montagne corse est et était habitée par les bergers, le facteur humain, les rencontres en devenaient plus importantes que simplement gravir les sommets.
- Irmtraud Hubatschek, ce livre a requis un véritable travail d’archives ?
- De 1998 à 1999, j’ai passé des journées entières dans le sous-sol de la Bibliothèque du Club Alpin Autrichien à Innsbruck à rechercher les articles des alpinistes venus en Corse, publiés dans les almanachs de tous les clubs alpins européens à partir de 1880. Au total presque 400 articles ! Je les ai photocopiés sur place puisqu’à l’époque le scanner n’existait pas. Je les ai ensuite tapés sur l’ordinateur. Nous les avons traduits en français à partir de l’allemand, de l’anglais et de l’italien. J’ai répertorié environ 1 800 extraits intéressants que j’ai organisés avec des numéros concernant les différents chapitres du livre. De 2002 à 2004, j’ai publié quelques articles dans des revues alpines, lançant un appel à envoi de documents, récits, photos concernant des ascensions en Corse entre 1852 et 1972. Plusieurs personnes ont répondu et nous ont envoyé des récits et des photos. J’ai aussi fait des recherches dans différents musées alpins européens, plus que sur internet parce que ces sources ne sont que très peu disponibles sur internet. En 2002 nous avons créé pour l’Année Internationale de la Montagne une exposition intitulée «Les pionniers de la montagne corse » au sujet de l’histoire de l’alpinisme en Corse sur 250 m2 à Ajaccio et à plusieurs endroits en Corse, puis un documentaire, avec des scènes reconstitués, en 2004 pour FR3 Corse-Via Stella. Nous avons développé la trame du livre et rédigé les textes. J’y ai incorporé 1 200 citations de ces 120 ans de récits des alpinistes, choisi plus de 1000 photos et illustrations parmi les 4 500 rassemblés. Enfin, j’ai passé 9 mois à côté de la graphiste pour la mise en page très complexe du livre.
- Quand avez-vous découvert la Corse ?
- En 1971, surtout à travers ses montagnes et de longs séjours en montagne auprès des bergers dans les années 1980. En 1996, j’en ai tiré un livre «L’île des bergers ». Je vis en Corse depuis 1994 avec différentes activités dans le domaine culturel.
480 pages, 1040 photos, dessins et cartes, des références à des centaines de sources, des dizaines de contacts avec des montagnards ou leurs descendants. Ce livre constitue la belle histoire de l'alpinisme en Corse. L’Île a joui d’une grande renommée parmi des alpinistes européens, et ce, à partir du milieu du XIXe siècle. Anglais, Suisses, Belges, Allemands, Autrichiens, Français, Italiens et même Norvégiens ou Tchèques sont venus gravir les sommets corses. L’île fascinait, offrant un nouvel espace à découvrir, alors que la conquête des principaux sommets des Alpes s’achevait.
«Cette histoire de l'alpinisme en Corse, ce n'est pas nous qui l'avons écrite, mais des dizaines de passionnés qui n'ont pas trouvé leur bonheur uniquement en bronzant sur nos plages » déclare Joël Jenin. « Nous ne sommes que les rapporteurs de leurs propos, de leurs sentiments, de leurs impressions, les organisateurs de ces sources multiples et riches. Ce livre couvre la période 1852 –1972, date de la création du Parc Naturel Régional de Corse. Il est le fruit de nos recherches dans des archives publiques et privées de toute l’Europe. Textes et lettres, peintures, dessins et photos – la plupart inédits – donnent vie à cette époque où venir en Corse avait encore un parfum d’aventure ».
Les auteurs
Irmtraud Hubatschek a grandi au milieu des montagnes du Tyrol. Par la suite, elle est allée à la rencontre d’autres montagnes, dans les Alpes, au Maroc, en Himalaya, et en Corse. Violoncelliste de profession, diplômée du Mozarteum de Salzbourg, elle s’est consacrée à diverses activités culturelles et artistiques, réalisant des documentaires, concevant des expositions et des itinéraires thématiques ou éditant des ouvrages où la photographie tient une place centrale... En 1996, elle avait publié «L'île des Bergers. Jacquot, le berger du Camputile, et les traditions millénaires en Corse»
Joël Jenin, corse par sa mère, a découvert les montagnes et le ski de randonnée à 16 ans dans les Alpes. Puis, revenu en Corse, la montagne se fit inséparable des rencontres avec les bergers du Cortenais, du Venacais et du Niolu. Par la suite, il partit étudier l’ethnologie à Nice ; les études de terrain le firent pendant des années berger de chèvres. Il passa ensuite à la réalisation de documentaires où la montagne et les bergers n’étaient jamais loin. Il partit aussi à la découverte des Alpes d’ailleurs et de l’Himalaya. Pour lui, la montagne n’est pas un simple terrain de jeu, mais un espace inspirant, presqu’un sanctuaire, un « ailleurs» loin du monde d’en bas...
* Le livre sera présenté au Salon du Livre de Montagne de Passy (Haute Savoie) qui aura lieu du 6 au 8 août.
«Cette histoire de l'alpinisme en Corse, ce n'est pas nous qui l'avons écrite, mais des dizaines de passionnés qui n'ont pas trouvé leur bonheur uniquement en bronzant sur nos plages » déclare Joël Jenin. « Nous ne sommes que les rapporteurs de leurs propos, de leurs sentiments, de leurs impressions, les organisateurs de ces sources multiples et riches. Ce livre couvre la période 1852 –1972, date de la création du Parc Naturel Régional de Corse. Il est le fruit de nos recherches dans des archives publiques et privées de toute l’Europe. Textes et lettres, peintures, dessins et photos – la plupart inédits – donnent vie à cette époque où venir en Corse avait encore un parfum d’aventure ».
Les auteurs
Irmtraud Hubatschek a grandi au milieu des montagnes du Tyrol. Par la suite, elle est allée à la rencontre d’autres montagnes, dans les Alpes, au Maroc, en Himalaya, et en Corse. Violoncelliste de profession, diplômée du Mozarteum de Salzbourg, elle s’est consacrée à diverses activités culturelles et artistiques, réalisant des documentaires, concevant des expositions et des itinéraires thématiques ou éditant des ouvrages où la photographie tient une place centrale... En 1996, elle avait publié «L'île des Bergers. Jacquot, le berger du Camputile, et les traditions millénaires en Corse»
Joël Jenin, corse par sa mère, a découvert les montagnes et le ski de randonnée à 16 ans dans les Alpes. Puis, revenu en Corse, la montagne se fit inséparable des rencontres avec les bergers du Cortenais, du Venacais et du Niolu. Par la suite, il partit étudier l’ethnologie à Nice ; les études de terrain le firent pendant des années berger de chèvres. Il passa ensuite à la réalisation de documentaires où la montagne et les bergers n’étaient jamais loin. Il partit aussi à la découverte des Alpes d’ailleurs et de l’Himalaya. Pour lui, la montagne n’est pas un simple terrain de jeu, mais un espace inspirant, presqu’un sanctuaire, un « ailleurs» loin du monde d’en bas...
* Le livre sera présenté au Salon du Livre de Montagne de Passy (Haute Savoie) qui aura lieu du 6 au 8 août.