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La Constitution corse selon Pascal Paoli : l’ouvrage de Marie-Thérèse Avon-Soletti enfin réédité


Philippe Jammes le Vendredi 15 Août 2025 à 16:29

Publié en 1999 et devenu introuvable, La Corse et Pascal Paoli – Essai sur la Constitution de la Corse ressort dans une édition revue et augmentée. Un travail monumental de 1 238 pages, porté par l’historienne du droit Marie-Thérèse Avon-Soletti, qui entend « rétablir la vérité » sur les origines insulaires de la Constitution corse.



Une nouvelle édition tant attendue de «La Corse et Pascal Paoli – Essai sur la Constitution de la Corse » de Marie-Thérèse Avon-Soletti
Une nouvelle édition tant attendue de «La Corse et Pascal Paoli – Essai sur la Constitution de la Corse » de Marie-Thérèse Avon-Soletti

Paru pour la première fois en 1999 aux éditions La Marge, La Corse et Pascal Paoli – Essai sur la Constitution de la Corse était devenu quasiment impossible à trouver. Grâce à une cagnotte en ligne lancée en début d’année, Marie-Thérèse Avon-Soletti, maître de conférences honoraire d’histoire du droit, a pu en proposer une nouvelle édition, publiée par « La Mémoire du Droit ». « Ce sont des amis qui m’ont poussé à rééditer mon livre sur la Constitution de la Corse parce qu’il est devenu introuvable, alors qu’il est toujours demandé. Voici donc disponible un nouveau livre, une nouvelle couverture et des améliorations notables qui ont été apportées », explique-t-elle.

L’auteure souligne l’importance de cette parution en 2025 : « En cette année du tricentenaire de Pascal Paoli, il était important de sortir ce livre. C’est un ouvrage essentiel qui permet de chasser cette mauvaise légende de Corses incultes et barbares qui vont chercher un peu partout une inspiration continentale et des idées étrangères à leur mentalité parce qu’ils sont incapables d’en forger par eux-mêmes une seule de valable. » Pour Marie-Thérèse Avon-Soletti, il s’agit de « rétablir la vérité » : « En cette année de l’anniversaire du général Pascal Paoli, né le 6 avril 1725, il était de notre devoir de refuser de collaborer avec ce mépris pour les Corses et de proclamer que ces communautés avaient gardé un esprit libre, s’étaient appuyées sur une doctrine solide même si elle n’était plus appliquée dans la plus grande partie de l’Europe, enfin, avaient prouvé leur capacité à construire un État et à mettre en pratique une Constitution. »

Elle rappelle l’« unité de la doctrine de droit naturel et de la mentalité insulaire » qui, selon elle, « a su préserver alors sa population de l’absolutisme sous toutes ses formes ». Et de citer « l’Université, le port de L’Île-Rousse, Ragguagli... ainsi que la connaissance de leur pensée politique qui repose sur la mentalité insulaire et n’est jamais mentionnée actuellement ».

L’ouvrage entend aussi répondre aux débats récents sur les sources de la Constitution : « Depuis quelques années, les sources de cette Constitution font l’objet d’un débat, une grande partie des auteurs actuels refusant son origine insulaire et situant ces sources sur le continent ou en Terre ferme, comme s’appelait la botte italienne avant l’unité réalisée au XIXe siècle. C’est FAUX. La Constitution corse sort bien de la terre corse, de la mentalité corse, de l’âme corse. La démonstration en y est faite dans ce livre. » Un point sur lequel Marie-Thérèse Avon-Soletti insiste : « Il faut défendre nos ancêtres contre ce complexe de certains Corses contemporains qui voudraient que la Corse ne produise rien : ni culture, ni idées, ni doctrine, et soit obligée de passer par le continent pour collecter quelques idées étrangères à son esprit et les plaquer artificiellement sur sa population. Tels qu’on connaît les Corses, cela aurait été de toute façon impossible. »