En un clin d’œil, elle s’est immiscée dans tous les domaines du quotidien. En l’espace de quelques mois, l’intelligence artificielle a bouleversé les manières de travailler, d’apprendre et même de créer. Au point que dans de nombreux domaines elle est aujourd’hui devenue indispensable. Afin de ne pas louper ce virage, la Collectivité de Corse a conduit une démarche exploratoire autour de l’intelligence artificielle au service de l’action publique entre le printemps 2024 et début 2025. Des travaux dont le président de l’Exécutif, Gilles Simeoni, est venu présenter le bilan et dresser les perspectives lors de la session de l’Assemblée de Corse du 30 octobre dernier.
« L'intelligence artificielle va bouleverser notamment notre rapport au travail. Pour la CdC, mais également les autres collectivités, elle ouvre des perspectives prometteuses, mais soulève également des inquiétudes, notamment chez les élus et chez les personnels. Au-delà des questions très prosaïques et très basiques de l'impact de l'intelligence artificielle sur nos méthodes d'organisation, ou nos systèmes de définition de la prise de décision et de la mise en œuvre de la prise de décision, il y a en arrière-plan des interrogations fondamentales, y compris en termes éthiques », a-t-il introduit en ajoutant : « Face à cette accélération de l'intelligence artificielle, et conformément aux orientations du schéma directeur territorial d'aménagement numérique de la Corse Smart Isula, adopté à l'unanimité en juin 2022, nous avons essayé d'initier des démarches qui nous permettent d'essayer de penser cette évolution et de l'intégrer dans notre vision de l'action de la Collectivité de Corse ».
Éthique, souveraineté et accompagnement humain au cœur de la réflexion
Dans cette optique, les services de la CdC ont mené une démarche inédite pour repenser l’organisation de l’action publique du fait de cette révolution numérique. « Toutes les DGA ont été invitées à objectiver ce que pourrait être l’apport ou les risques de l’intelligence artificielle », dévoile évoquant un cadre d’expérimentation « volontairement resserré, de moins d’un an, pour obtenir des retours rapides et des propositions concrètes ». L’exploration a porté à la fois sur des outils d’IA générative généralistes, « le fameux ChatGPT », et sur des solutions plus spécialisées, « conçues spécifiquement pour les besoins de l’action publique, comme la plateforme Delibia ». Plusieurs cas d’usage concrets ont ainsi été testés, directement inspirés des besoins du terrain. « Un accompagnement technique et méthodologique continu a été mis en place pour faciliter l’appropriation des outils et capitaliser sur les résultats obtenus », ajoute le président de l’Exécutif en précisant que trois exigences majeures ont guidé la démarche : l’éthique, la souveraineté des données et l’accompagnement humain. « Les progrès fulgurants de l’intelligence artificielle ouvrent des abîmes de réflexion éthique, mais jusqu’où peut-on aller dans la création d’une machine qui n’est pas vertu de l’homme ? Où cela peut-il nous entraîner, y compris à notre corps défendant ? », se questionne-t-il en notant également que la question de la souveraineté des données se pose également, notamment pour un territoire insulaire. « Comment un petit territoire comme le nôtre peut-il construire un espace de souveraineté des données ? Est-il souhaitable que les données culturelles, patrimoniales ou foncières de la Corse soient collectées et gérées par les grandes plateformes mondiales ? » lance le président de l’Exécutif avant de poursuivre : « Peut-être pouvons-nous imaginer un coffre-fort numérique insulaire, dans lequel nous conserverions nos données stratégiques, pour les mettre en perspective et nous en servir au service de l’action publique. Mais cela pose aussitôt des questions complexes : comment identifier ces données, à travers quelle autorité les récolter, les sécuriser et les diffuser ? ».
« L'intelligence artificielle va bouleverser notamment notre rapport au travail. Pour la CdC, mais également les autres collectivités, elle ouvre des perspectives prometteuses, mais soulève également des inquiétudes, notamment chez les élus et chez les personnels. Au-delà des questions très prosaïques et très basiques de l'impact de l'intelligence artificielle sur nos méthodes d'organisation, ou nos systèmes de définition de la prise de décision et de la mise en œuvre de la prise de décision, il y a en arrière-plan des interrogations fondamentales, y compris en termes éthiques », a-t-il introduit en ajoutant : « Face à cette accélération de l'intelligence artificielle, et conformément aux orientations du schéma directeur territorial d'aménagement numérique de la Corse Smart Isula, adopté à l'unanimité en juin 2022, nous avons essayé d'initier des démarches qui nous permettent d'essayer de penser cette évolution et de l'intégrer dans notre vision de l'action de la Collectivité de Corse ».
Éthique, souveraineté et accompagnement humain au cœur de la réflexion
Dans cette optique, les services de la CdC ont mené une démarche inédite pour repenser l’organisation de l’action publique du fait de cette révolution numérique. « Toutes les DGA ont été invitées à objectiver ce que pourrait être l’apport ou les risques de l’intelligence artificielle », dévoile évoquant un cadre d’expérimentation « volontairement resserré, de moins d’un an, pour obtenir des retours rapides et des propositions concrètes ». L’exploration a porté à la fois sur des outils d’IA générative généralistes, « le fameux ChatGPT », et sur des solutions plus spécialisées, « conçues spécifiquement pour les besoins de l’action publique, comme la plateforme Delibia ». Plusieurs cas d’usage concrets ont ainsi été testés, directement inspirés des besoins du terrain. « Un accompagnement technique et méthodologique continu a été mis en place pour faciliter l’appropriation des outils et capitaliser sur les résultats obtenus », ajoute le président de l’Exécutif en précisant que trois exigences majeures ont guidé la démarche : l’éthique, la souveraineté des données et l’accompagnement humain. « Les progrès fulgurants de l’intelligence artificielle ouvrent des abîmes de réflexion éthique, mais jusqu’où peut-on aller dans la création d’une machine qui n’est pas vertu de l’homme ? Où cela peut-il nous entraîner, y compris à notre corps défendant ? », se questionne-t-il en notant également que la question de la souveraineté des données se pose également, notamment pour un territoire insulaire. « Comment un petit territoire comme le nôtre peut-il construire un espace de souveraineté des données ? Est-il souhaitable que les données culturelles, patrimoniales ou foncières de la Corse soient collectées et gérées par les grandes plateformes mondiales ? » lance le président de l’Exécutif avant de poursuivre : « Peut-être pouvons-nous imaginer un coffre-fort numérique insulaire, dans lequel nous conserverions nos données stratégiques, pour les mettre en perspective et nous en servir au service de l’action publique. Mais cela pose aussitôt des questions complexes : comment identifier ces données, à travers quelle autorité les récolter, les sécuriser et les diffuser ? ».
Par ailleurs, il érige également l’accompagnement humain comme garde-fou. « On sait, c'est un secret de Polichinelle, que beaucoup d'interventions, de notes, de restitutions de réunions sont réalisées à l'aide de l'intelligence artificielle. Il y a même des livres, voire des actrices qui sont aujourd'hui créées par l'intelligence artificielle. Mais comment pouvons-nous nous servir de la technique sans qu'elle nous asservisse ? C'est la question de l'accompagnement humain et du cadre de formation dont nous devons nous donner pour avoir une cohérence d'ensemble dans le recours à l'intelligence artificielle, dans le fonctionnement de notre administration », pose le président de l’Exécutif.
À partir de ces constats, les services de la CdC ont formulé dix recommandations structurantes dont la rédaction d’un guide de bonnes pratiques, une évaluation systématique des usages, la création d’un espace dédié à l’innovation, d’un réseau d’ambassadeurs internes à la CdC, ou encore la mise en place d’un dispositif de traçabilité pour identifier clairement les contenus produits avec l’appui de l’IA. « Ce rapport n’a pas vocation à clore le sujet, mais à l’ouvrir. L’idée est de verser au débat un travail collectif, pour structurer notre doctrine et réfléchir ensemble aux grands axes de cette transformation », souligne Gilles Simeoni en indiquant qu’à terme la CdC souhaite créer un écosystème local de l’intelligence artificielle, impliquant les collectivités, l’État, les entreprises, l’Université de Corse et les chercheurs. « Notre ambition, c’est de faire de la Corse un territoire innovant et exemplaire en matière d’intelligence artificielle responsable et inclusive. C’est un chantier immense, mais un chantier dont nous ne pouvons pas faire l’économie », appuie-t-il encore.
À partir de ces constats, les services de la CdC ont formulé dix recommandations structurantes dont la rédaction d’un guide de bonnes pratiques, une évaluation systématique des usages, la création d’un espace dédié à l’innovation, d’un réseau d’ambassadeurs internes à la CdC, ou encore la mise en place d’un dispositif de traçabilité pour identifier clairement les contenus produits avec l’appui de l’IA. « Ce rapport n’a pas vocation à clore le sujet, mais à l’ouvrir. L’idée est de verser au débat un travail collectif, pour structurer notre doctrine et réfléchir ensemble aux grands axes de cette transformation », souligne Gilles Simeoni en indiquant qu’à terme la CdC souhaite créer un écosystème local de l’intelligence artificielle, impliquant les collectivités, l’État, les entreprises, l’Université de Corse et les chercheurs. « Notre ambition, c’est de faire de la Corse un territoire innovant et exemplaire en matière d’intelligence artificielle responsable et inclusive. C’est un chantier immense, mais un chantier dont nous ne pouvons pas faire l’économie », appuie-t-il encore.
-
Régional 2 USC Corte - AC Ajaccio : match à huis clos et dispositif de sécurité renforcé
-
Corse : croissance démographique plus de 2 fois supérieure à la moyenne nationale uniquement portée par le solde migratoire
-
Crash de la Caravelle Ajaccio-Nice en 1968 : de nombreux débris de l'avion identifiés
-
Cucina in festa - Agneau aux blettes et gnocchi farine de châtaigne à moins de 6 euros
-
Gilles Simeoni : « Je suis candidat à l’élection municipale de Bastia pour continuer le combat »













Envoyer à un ami
Version imprimable





