L'avenir de la place Miot entre les mains des Ajacciens

Quelle place Miot pour demain ? C’est la question à laquelle les Ajacciens étaient invités à répondre, ce mardi 30 novembre, sur site. Sous un stand monté pour l’occasion, carte à l’appui, Mathieu Ghezzi, chargé de projet à l’agence « Ville Ouverte », qui travaille pour le compte de la municipalité, recueille les avis des habitants. « Le but de l’opération est de réfléchir à l’aménagement de la place Miot, qui est la plus grande place d’Ajaccio, qui donne directement sur la baie et qui fait l’objet d’une réflexion pour voir comment on peut améliorer son fonctionnement, sa végétalisation, son accès et son lien à la fois avec la mer et avec le centre-ville », explique-t-il.

Parmi les pistes de réflexion, l’installation de la base nautique, actuellement dans les fossés de la Citadelle, à la place du skatepark. Pour Thomas Espino, de l’association Imperial Riding Club, ce réaménagement doit être l’occasion de donner une autre dimension au lieu, davantage tournée vers la pratique de sa discipline. « Pour la nouvelle place, dans un premier temps, je vois des arbres, de la circulation, et puis un skatepark évolutif, pour que ça soit abordable pour tout le monde et pour que la ville d’Ajaccio puisse accueillir des compétitions autant européennes qu’internationales. », propose-t-il.
 
Plus loin, assises sur un banc, Jeannine et Andrée, toutes les deux retraitées, n’ont pas vraiment les mêmes attentes que le skateur. La première réside dans le quartier, la seconde y vient régulièrement voir son amie. Quand Mélanie Tant, paysagiste de l’Agence Phytolab, elle-aussi mandatée par la Ville, les interroge sur leurs suggestions d’aménagements, la réponse de Jeannine fuse : « J’habite juste derrière la place, je ne peux pas être mieux. Mais quand je sors, s’il y a bien une priorité, c’est l’aménagement de pancartes contre les déjections canines ! Il y en a partout ! ». Andrée, son compagnon à quatre pattes sur les genoux, ne semble pas prendre ombrage de cette doléance. « Mon amie promène son chien, moi je me promène moi ! », plaisante Jeannine. Une activité qu’elle voudrait pouvoir continuer sur la nouvelle place. « Il ne faut pas construire sur la place quand même ! Elle est agréable et bien, il y a de la verdure, des espaces différents, c’est un lieu de liberté et de vie. Il faut un projet qui s’intègre bien avec les espaces verts », estime-t-elle.

Ces réponses sont, pour Mathieu Ghezzi, tout à fait représentatives des 80 déjà recueillies en ligne grâce à un formulaire posté il y a quelques jours. « Ce qui ressort d’ores et déjà, c’est que la place Miot est une place familiale très appréciée notamment pour sa vue et sa proximité avec la mer mais qui manque d’ombre et de rafraichissement l’été. Les habitants souhaitent que cette place soit confortée dans ses usages, et pas une révolution ! »
 
Une fois cette phase de diagnostic terminée, le projet arrivera à l’étape de la scénarisation. « On va essayer de proposer différents types d’aménagements, à réfléchir avec les élus, avant de faire une esquisse programmatique chiffrée », explique le chargé de projet. Chaque phase peut durer entre deux et trois mois. La première esquisse de la nouvelle place Miot devrait donc voir le jour avant l’été.