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L'Espagne contaminée, à son tour, par la Xylella : L'entrée des végétaux inquiète les oléiculteurs corses


le Mardi 14 Février 2017 à 14:11

Le SIDOC (Syndicat interprofessionnel des oléiculteurs de Corse) dénonce dans un communiqué "le risque majeur que fait encourir à la Corse la politique actuelle de dérogations pour l'entrée de végétaux. Les zones dites saines hier, ne le sont plus aujourd'hui: après l'Italie, la Corse, le continent français, l'Allemagne, l'Espagne est contaminée à son tour par la bactérie XF. C'est pourtant la principale source d'approvisionnement en plantes pour l'île depuis près de 2 ans !"



L'Espagne contaminée, à son tour, par la Xylella : L'entrée des végétaux inquiète les oléiculteurs corses
Le Sidoc indique qu'en seulement 3 mois, 105 cas positifs ont été signalés aux Baléares, depuis la découverte du premier foyer à Majorque, le 6 octobre 2016 dont 16 oliviers !
Les îles Majorque, Minorque, Cabrera, Ibiza et Formentera ont été placées en quarantaine le 20 janvier dernier, pour éviter la dissémination: un comble, lorsque l'on sait que les Baléares sont importateurs de leurs végétaux et que les plantes infectées venaient du continent espagnol."


"Il s'y trouve, en effet, l'une des plaques tournantes du commerce de végétaux en Europe et à ce jour, on n'y aurait découvert aucune trace de xyllela ! Un peu le cas des pépinières toscanes qui avaient vendu à la Corse les plantes infectées et qui sont toujours déclarées indemnes à ce jour"  explique le syndicat interprofessionnel.
"3 souches différentes ont été identifiées : la multiplex comme en Corse, mais aussi les souches pauca - qui ravage les oliviers des Pouilles - et fastidiosa, dont l'ile est exempte (pour le moment).
Cette dernière s'attaque à l'olivier, la vigne (maladie de Pierce), les agrumes et 117 autres espèces végétales (source EFSA)  
De l'avis même de l'INRA d'Angers, laboratoire de référence en France sur la Xf, l'arrivée en Corse de nouvelles souches, au-delà des conséquences intrinsèques de chacune d'elle, pourrait donner lieu à des recombinaisons génétiques et augmenter encore la pathogénicité.  
Or, le régime de dérogation actuel ne protège pas la Corse de l'entrée d'une nouvelle souche de Xf, bien au contraire…" s
ouligne, avec inquiétude le Sidoc



"Depuis l'arrêté préfectoral du 30 avril 2015, qui limite l'introduction en Corse des végétaux sensibles à la bactérie, l'Etat privilégie les dérogations en provenance de zones "réputées" saines. Donc, selon l'analyse de ses services, depuis 22 mois les importations corses proviennent principalement… d'Espagne ! " poursuit le Syndicat. 
"Ce sont plus d'1,8 millions de plants qui sont entrés sur l'île par dérogation, dont 7 324 oliviers… 70% en provenance d'Espagne !
Sur les 1 567 225 greffons de vignes importés du continent français, certains portaient encore une étiquette espagnole ... Combien de bombes à retardement parmi eux ?  
La contamination du continent espagnol n'est qu'une question de temps, le temps de chercher , le temps de trouver, comme en France !
À une époque, le polygale atteint de Xylella à Propriano était présenté comme un cas isolé. On a cru ensuite que la bactérie ne s'attaquait qu'à cette espèce végétale, et que seule la Corse était touchée ..
."
"Aujourd'hui, précise le SIdoc, on dénombre 289 foyers sur l'île, 28 espèces "hôtes" (positives) mais aussi, 5 foyers dans le Var, 16 dans les Alpes-Maritimes et même un cas de Xf souche Pauca au jardin botanique de Menton, (qu'on nous présente comme un cas isolé)
La Tunisie, l'Algérie, le Maroc prennent des mesures drastiques pour se préserver de l'introduction de la bactérie. Le danger qu'elle représente est aujourd'hui perçu par tous comme étant d'une extrême gravité et de nature à porter atteinte aux intérêts majeurs de ces états.
Combien de temps encore allons-nous jouer à la roulette russe ? Il ne reste plus de zones garanties saines. Pourtant la Corse continue à importer. Allons-nous laisser faire ?

Pour le Sidoc  "il est temps aujourd'hui de prendre les décisions courageuses que la logique impose depuis 2 ans et de produire localement les plants dont la Corse a besoin."