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Justice : prison avec sursis et trois ans d'inéligibilité pour Valérie Bozzi


La rédaction avec AFP le Mardi 5 Octobre 2021 à 16:14

Ce mardi 5 octobre, Valérie Bozzi, mairesse de Grosseto-Prugna, a été condamnée à quatre mois de prison avec sursis, 5.000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité pour prise illégale d'intérêt de la part d'un élu, par le tribunal correctionnel d'Ajaccio. Son compagnon et père de ses deux enfants, Sylvestre Ceccaldi, a été condamné à la même peine pour recel de prise illégale d'intérêt.



Valérie Bozzi - Photo Michel Luccioni
Valérie Bozzi - Photo Michel Luccioni
Le tribunal a suivi l'essentiel des réquisitions du procureur qui avait demandé pour les deux prévenus, dont les casiers sont vierges, six mois de prison avec sursis, 5.000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité. "Nous faisons immédiatement appel de cette décision qui est incompréhensible au vu des éléments du dossier et des débats", a indiqué à l'AFP Me Thomas Heintz, l'avocat de Mme Bozzi. "Il n'est pas concevable de rendre inéligible une élue dont, à aucun moment, la probité n'est en cause dans cette affaire", a-t-il ajouté, craignant que "l'on règle des comptes qui n'ont rien à voir avec le dossier". Me Jean-François Pedinielli, conseil de M. Ceccaldi, a également indiqué à l'AFP faire appel de ce jugement. 

Il était reproché à Mme Bozzi, avocate et élue de l'Assemblée de Corse, d'avoir présidé le conseil municipal de Grosseto-Prugna, commune où se trouve la station balnéaire de Porticcio, dans le golfe d'Ajaccio, le 28 octobre 2016, et d'avoir participé à un vote concernant la vente du bail d'un établissement de plage à la SAS Alta Rocca, présidée par son compagnon Sylvestre Ceccaldi. Il lui est également reproché d'avoir signé des concessions de plage au bénéfice de la SAS Alta Rocca le 27 novembre 2018.
Il est reproché à M. Ceccaldi d'avoir "bénéficié en connaissance de cause des décisions" de sa concubine Mme Bozzi. "En raison de la proximité de ces deux personnes, on arrive à une violation flagrante de la probité", avait fait valoir Geoffrey Makan, pour le ministère public, à l'audience, le 28 septembre: "On est en train de vous dire qu'on ne regarde pas ce qu'on signe, ça ne peut pas être vrai, sinon il n'y a plus de responsabilité".
"J'ai toujours agi dans l'intérêt des collectivités que j'ai présidées", avait déclaré au tribunal Mme Bozzi.

En février, la SAS Alta Rocca a été condamnée en appel pour des aménagements illégaux sur une zone humide protégée à une amende de 10.000 euros, contre 150.000 euros en première instance.