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Justice : prison avec sursis et inéligibilité pour Valérie Bozzi, maire de Grosseto-Prugna


CNI avec AFP le Mercredi 7 Décembre 2022 à 19:34

Poursuivie pour prise illégale d'intérêts, Valérie Bozzi, maire de Grosseto-Prugna, a été condamnée ce mercredi 7 décembre à quatre mois de prison avec sursis, 5.000 euros d'amende et trois ans d'inéligibilité par la cour d'appel de Bastia.



Valérie Bozzi - Photo Michel Luccioni
Valérie Bozzi - Photo Michel Luccioni
Ce mercredi 7 décembre  la cour d'appel de Bastia a confirmé dans son arrêt le jugement du tribunal d'Ajaccio du 5 octobre 2021. Sylvestre Ceccaldi, son compagnon et père de ses deux enfants, a été condamné à la même peine, pour recel de prise illégale d'intérêts.

Me Dominique Mattei, conseil de Mme Bozzi, a fait part de sa volonté de se pourvoir en cassation, un pourvoi qui est suspensif: "Nous sommes déçus que la justice ne prenne pas en compte la nouvelle définition de la prise illégale d'intérêts", a réagi l'avocat après le prononcé de la peine. 

Contactée, Valérie Bozzi n'a pas répondu aux sollicitations de l'AFP.

Il est reproché à l'élue, par ailleurs avocate, d'avoir présidé le conseil municipal de Grosseto-Prugna (Corse-du-Sud), commune où se trouve la station balnéaire de Porticcio, dans le golfe d'Ajaccio, le 28 octobre 2016, et d'avoir participé à un vote concernant la vente du bail commercial d'un terrain privé communal accueillant un établissement de plage. Or il allait apparaître que cet acheteur était la SAS Alta Rocca, présidée par son compagnon.

Il lui est également reproché d'avoir signé des concessions de plage au bénéfice de la SAS Alta Rocca le 27 novembre 2018. Quant à M. Ceccaldi, il aurait "bénéficié en connaissance de cause des décisions" de sa concubine. Mme Bozzi a "dérogé au devoir de probité en tant que maire" et a "favorisé son compagnon dans deux opérations", avait asséné à l'audience l'avocate générale Catherine Levy.

"J'ai agi en totale transparence et dans l'intérêt de la commune", s'était défendue Valérie Bozzi à la barre. Maire de Grosseto-Prugna, celle-ci est également conseillère territoriale à l'assemblée de Corse, où elle est vice-présidente du groupe d'opposition de droite Un Soffiu novu, ainsi que présidente de l'intercommunalité de la Pieve de l'Ornano et du Taravo.
A l'audience, Me Dominique Mattei avait égrené les cas d'élus --Alain Juppé (ex-Premier ministre), Jacques Chirac, Maryse Joissains (ex-maire d'Aix-en-Provence)-- condamnés à une peine d'inéligibilité nettement inférieure mais pour des faits selon lui beaucoup plus graves. Il avait demandé la relaxe de sa cliente.