Jean-Félix Acquaviva, maire de Lozzi, membre de Femu a Corsica, candidat aux élections sénatoriales du 28 septembre prochain, et sa suppléante, Monique Maymard, conseillère municipale de la majorité bastiaise, issue de la liste d’Inseme per Bastia.
- Pourquoi vous présentez-vous à l’élection sénatoriale ?
- Tout simplement parce qu’il était important que le courant politique auquel nous appartenons, Femu a Corsica, soit enfin présent, de manière nouvelle mais déterminée, à cette élection. Le contexte politique et économique le commande. Le mandat de sénateur est un mandat de parlementaire. C’est bien au Palais Bourbon et au Palais du Luxembourg que se débattra l’avenir de la Corse, si les votes de l’Assemblée de Corse viennent en discussion dans ces assemblées. Il faudra qu’enfin le mandat de sénateur soit un mandat démocratique pour défendre les intérêts de la Corse, mais aussi de ceux de toutes les collectivités locales qui subissent, aujourd’hui, le poids de la crise économique et du manque de dotation.
- Quelles ambitions avez-vous ?
- Nous avons, alors que les débats liés aux élections sénatoriales ronronnent, l’ambition de créer les conditions d’un débat politique de fond. Et, bien sûr, de réaliser le score le plus haut possible. Nous avons confiance en l’esprit critique des grands électeurs qui, pour beaucoup, ne sont pas dupes de la situation politique et économique à laquelle sont soumises leurs collectivités. A partir de là, les conditions d’un débat nouveau sont instaurées. Le jeu est moins sclérosé qu’avant. Il est clair que même le poids des appareils ne permettra pas une expression démocratique forte.
- Ne craignez-vous pas de faire seulement acte de présence ?
- Absolument pas ! Nous y allons de manière très déterminée dans une logique de combat démocratique. Nous sommes aptes à créer une petite surprise au soir du 1er tour !
- Par rapport aux deux candidats favoris, n’est-ce pas difficile d’être un outsider ?
- Je crois qu’aujourd’hui, il y a plus de confusion que d’assurance liée à ces candidats. L’opinion, comme les grands électeurs, ne sont pas dupes de ce qui se passe en dessous de ces candidatures. Il faut dépasser les considérations personnelles de candidats qui s’estiment légitimes d’être sénateur pour être sénateur ! Il faut donner à cette fonction et à l’élection, qui lui est liée, l’image d’un vrai enjeu.
- Lequel ?
- Les grands électeurs doivent avoir la possibilité de se demander quel sénateur envoyer pour quelle politique. Au Sénat seront débattues des questions liées à la Corse concernant les transports, l’éducation, l’agriculture… Il faut bien qu’il y ait un sénateur qui, chaque fois qu’un projet de loi concerne la Corse, soit en capacité de saisir systématiquement la CTC afin qu’elle demande des adaptations favorables au développement de l’île. Ce qui n’a jamais été le cas aujourd’hui.
- Combien Femu a Corsica compte-t-il, en propre, de grands électeurs ?
- Nous ne sommes pas dans un objet de calcul avant d’aller à l’élection. Nous savons très bien qu’il y a de nombreux grands électeurs qui ne sont pas encartés dans les partis, même s’ils ont une sensibilité politique. Le milieu rural compte beaucoup de majorité de gestion municipale hétérogène à l’image de celle de Bastia. Les besoins rendent peut-être, aujourd’hui, les gens plus libres qu’avant. Le poids des appareils est moins important, le poids des moyens publics a diminué et, donc, aussi, celui des liaisons d’assistanat. Nous comptons, surtout, sur l’intelligence et la lucidité des gens. Nous savons que les idées portées par Femu a Corsica sont largement partagées.
- Pensez-vous rassembler au-delà des tendances politiques ?
- Nous sommes dans le droit fil du rassemblement politique opéré par Femu a Corsica qui est, certes, un mouvement nationaliste, mais nous avons toujours dit que la Nation, ce n’était pas seulement les seuls Nationalistes. Nous allons continuer à rassembler et à convaincre sur une plateforme et autour de cinq engagements qui seront au cœur de notre campagne. Les premiers contacts, que j’ai déjà eus, me laissent penser qu’il y a aura, quand même, des électeurs libres, capables de faire un choix très important au 1er tour pour créer les conditions d’une victoire au second tour. La confusion à gauche et à droite sur des considérations de recomposition politicienne et personnelle crée une exaspération et le besoin d’un vrai débat de fond. Nous sommes là pour offrir ce vrai débat de fond.
- Votre candidature est-elle, d’abord, une candidature du rural et de l’intérieur ?
- C’est, d’abord, une candidature double puisque ma suppléante, Monique Maymard, est conseillère municipale à Bastia. Il s’agit de montrer que nous sommes partisan d’une vision équilibrée de la Haute-Corse et de la Corse. Un mer-montagne équilibré induit un rattrapage infrastructurel équilibré, un développement économique et touristique concerté permettant à ces territoires de créer de la richesse. Du point de vue de cet objectif-là, le binôme est clair et parfait.
- Quels engagements prenez-vous ?
- Le premier concerne les débats et les votes fondamentaux de la CTC, les visites ministérielles qui réitèrent des refus. Il faut profiter de l’élection sénatoriale pour mettre ces questions au centre du débat. Le prochain sénateur doit être un sénateur de combat. Nous prenons l’engagement de défendre les intérêts fondamentaux de la Corse, donc les votes de la CTC, et d’être une courroie de transmission claire, nette, et non pas parallèle à la CTC. C’est un point fondamental par rapport à ce qu’ont pu être les sénateurs jusqu’à aujourd’hui !
- Vous parlez d’une zone franche rurale. De quoi s’agit-il ?
- J’ai pris l’exemple des mesures découlant du PADDUC qui, de manière générale, devront faire l’objet de réformes constitutionnelles ou d’adaptations règlementaires et fiscales. Dans le cadre du plan montagne a été votée l’établissement d’une zone franche rurale et de montagne. Cette mesure doit faire l’objet d’une négociation avec l’Etat pour une adaptation législative et règlementaire. Elle est un exemple d’une nécessité du développement économique des territoires à mettre en œuvre et concerne 80 % des collectivités locales de Haute-Corse. Elle est la preuve du besoin d’un parlementaire au Sénat qui est l’organe des collectivités locales. C’est une des mesures phares que nous allons présenter, notamment aux élus ruraux.
- Comment ferez-vous campagne ?
- Nous allons faire une campagne de proximité et aller à la rencontre de tous les grands électeurs et de tous les maires de toutes les communes concernées, de tous les conseils généraux. Nous ferons en sorte de créer les conditions du mouvement des lignes et du débat parce qu’au-delà des étiquettes, les esprits évoluent.
- Pensez-vous avoir une chance de gagner ?
- Clairement, oui ! La confusion est telle et la force du vent nouveau est telle qu’il y a une possibilité.
- Si vous n’êtes pas en position éligible au soir du 1er tour, que déciderez-vous ?
- Nous avons une feuille de route autour de cinq engagements. Nous voulons que le débat politique de fond prenne le pas sur des considérations personnelles. Nous aviserons. Nous nous consulterons. Ensuite, nous ferons en sorte que nos idées et les engagements concrets liés à nos idées soient fortement matérialisés par celui ou celle qui serait arrivé devant nous.
- Maintiendrez-vous votre candidature ou soutiendrez-vous un des deux candidats en lice ?
- Du moment que nous sommes dans le débat de fond, toutes les possibilités sont sur la table. Notre seule religion est de défendre la Corse, défendre des mesures concrètes au service des territoires par rapport aux dotations des collectivités, au PADDUC et au plan montagne. Pour l’instant, il n’est pas question de se retirer ou de pencher pour l’un ou l’autre des candidats. Pour l’heure, nous pensons faire le score le plus haut possible au 1er tour !
Propos recueillis par Nicole MARI
- Tout simplement parce qu’il était important que le courant politique auquel nous appartenons, Femu a Corsica, soit enfin présent, de manière nouvelle mais déterminée, à cette élection. Le contexte politique et économique le commande. Le mandat de sénateur est un mandat de parlementaire. C’est bien au Palais Bourbon et au Palais du Luxembourg que se débattra l’avenir de la Corse, si les votes de l’Assemblée de Corse viennent en discussion dans ces assemblées. Il faudra qu’enfin le mandat de sénateur soit un mandat démocratique pour défendre les intérêts de la Corse, mais aussi de ceux de toutes les collectivités locales qui subissent, aujourd’hui, le poids de la crise économique et du manque de dotation.
- Quelles ambitions avez-vous ?
- Nous avons, alors que les débats liés aux élections sénatoriales ronronnent, l’ambition de créer les conditions d’un débat politique de fond. Et, bien sûr, de réaliser le score le plus haut possible. Nous avons confiance en l’esprit critique des grands électeurs qui, pour beaucoup, ne sont pas dupes de la situation politique et économique à laquelle sont soumises leurs collectivités. A partir de là, les conditions d’un débat nouveau sont instaurées. Le jeu est moins sclérosé qu’avant. Il est clair que même le poids des appareils ne permettra pas une expression démocratique forte.
- Ne craignez-vous pas de faire seulement acte de présence ?
- Absolument pas ! Nous y allons de manière très déterminée dans une logique de combat démocratique. Nous sommes aptes à créer une petite surprise au soir du 1er tour !
- Par rapport aux deux candidats favoris, n’est-ce pas difficile d’être un outsider ?
- Je crois qu’aujourd’hui, il y a plus de confusion que d’assurance liée à ces candidats. L’opinion, comme les grands électeurs, ne sont pas dupes de ce qui se passe en dessous de ces candidatures. Il faut dépasser les considérations personnelles de candidats qui s’estiment légitimes d’être sénateur pour être sénateur ! Il faut donner à cette fonction et à l’élection, qui lui est liée, l’image d’un vrai enjeu.
- Lequel ?
- Les grands électeurs doivent avoir la possibilité de se demander quel sénateur envoyer pour quelle politique. Au Sénat seront débattues des questions liées à la Corse concernant les transports, l’éducation, l’agriculture… Il faut bien qu’il y ait un sénateur qui, chaque fois qu’un projet de loi concerne la Corse, soit en capacité de saisir systématiquement la CTC afin qu’elle demande des adaptations favorables au développement de l’île. Ce qui n’a jamais été le cas aujourd’hui.
- Combien Femu a Corsica compte-t-il, en propre, de grands électeurs ?
- Nous ne sommes pas dans un objet de calcul avant d’aller à l’élection. Nous savons très bien qu’il y a de nombreux grands électeurs qui ne sont pas encartés dans les partis, même s’ils ont une sensibilité politique. Le milieu rural compte beaucoup de majorité de gestion municipale hétérogène à l’image de celle de Bastia. Les besoins rendent peut-être, aujourd’hui, les gens plus libres qu’avant. Le poids des appareils est moins important, le poids des moyens publics a diminué et, donc, aussi, celui des liaisons d’assistanat. Nous comptons, surtout, sur l’intelligence et la lucidité des gens. Nous savons que les idées portées par Femu a Corsica sont largement partagées.
- Pensez-vous rassembler au-delà des tendances politiques ?
- Nous sommes dans le droit fil du rassemblement politique opéré par Femu a Corsica qui est, certes, un mouvement nationaliste, mais nous avons toujours dit que la Nation, ce n’était pas seulement les seuls Nationalistes. Nous allons continuer à rassembler et à convaincre sur une plateforme et autour de cinq engagements qui seront au cœur de notre campagne. Les premiers contacts, que j’ai déjà eus, me laissent penser qu’il y a aura, quand même, des électeurs libres, capables de faire un choix très important au 1er tour pour créer les conditions d’une victoire au second tour. La confusion à gauche et à droite sur des considérations de recomposition politicienne et personnelle crée une exaspération et le besoin d’un vrai débat de fond. Nous sommes là pour offrir ce vrai débat de fond.
- Votre candidature est-elle, d’abord, une candidature du rural et de l’intérieur ?
- C’est, d’abord, une candidature double puisque ma suppléante, Monique Maymard, est conseillère municipale à Bastia. Il s’agit de montrer que nous sommes partisan d’une vision équilibrée de la Haute-Corse et de la Corse. Un mer-montagne équilibré induit un rattrapage infrastructurel équilibré, un développement économique et touristique concerté permettant à ces territoires de créer de la richesse. Du point de vue de cet objectif-là, le binôme est clair et parfait.
- Quels engagements prenez-vous ?
- Le premier concerne les débats et les votes fondamentaux de la CTC, les visites ministérielles qui réitèrent des refus. Il faut profiter de l’élection sénatoriale pour mettre ces questions au centre du débat. Le prochain sénateur doit être un sénateur de combat. Nous prenons l’engagement de défendre les intérêts fondamentaux de la Corse, donc les votes de la CTC, et d’être une courroie de transmission claire, nette, et non pas parallèle à la CTC. C’est un point fondamental par rapport à ce qu’ont pu être les sénateurs jusqu’à aujourd’hui !
- Vous parlez d’une zone franche rurale. De quoi s’agit-il ?
- J’ai pris l’exemple des mesures découlant du PADDUC qui, de manière générale, devront faire l’objet de réformes constitutionnelles ou d’adaptations règlementaires et fiscales. Dans le cadre du plan montagne a été votée l’établissement d’une zone franche rurale et de montagne. Cette mesure doit faire l’objet d’une négociation avec l’Etat pour une adaptation législative et règlementaire. Elle est un exemple d’une nécessité du développement économique des territoires à mettre en œuvre et concerne 80 % des collectivités locales de Haute-Corse. Elle est la preuve du besoin d’un parlementaire au Sénat qui est l’organe des collectivités locales. C’est une des mesures phares que nous allons présenter, notamment aux élus ruraux.
- Comment ferez-vous campagne ?
- Nous allons faire une campagne de proximité et aller à la rencontre de tous les grands électeurs et de tous les maires de toutes les communes concernées, de tous les conseils généraux. Nous ferons en sorte de créer les conditions du mouvement des lignes et du débat parce qu’au-delà des étiquettes, les esprits évoluent.
- Pensez-vous avoir une chance de gagner ?
- Clairement, oui ! La confusion est telle et la force du vent nouveau est telle qu’il y a une possibilité.
- Si vous n’êtes pas en position éligible au soir du 1er tour, que déciderez-vous ?
- Nous avons une feuille de route autour de cinq engagements. Nous voulons que le débat politique de fond prenne le pas sur des considérations personnelles. Nous aviserons. Nous nous consulterons. Ensuite, nous ferons en sorte que nos idées et les engagements concrets liés à nos idées soient fortement matérialisés par celui ou celle qui serait arrivé devant nous.
- Maintiendrez-vous votre candidature ou soutiendrez-vous un des deux candidats en lice ?
- Du moment que nous sommes dans le débat de fond, toutes les possibilités sont sur la table. Notre seule religion est de défendre la Corse, défendre des mesures concrètes au service des territoires par rapport aux dotations des collectivités, au PADDUC et au plan montagne. Pour l’instant, il n’est pas question de se retirer ou de pencher pour l’un ou l’autre des candidats. Pour l’heure, nous pensons faire le score le plus haut possible au 1er tour !
Propos recueillis par Nicole MARI
Les deux candidats entourés des élus nationalistes modérés.