Paulu Santu Parigi, maire de Santa Lucia di Mercuri, vice-président de la ComCom Pasquale Paoli et conseiller territorial Femu a Corsica, candidat à l'élection sénatoriale de Haute-Corse.
- Vous avez déjà exercé plusieurs mandats différents, pourquoi avez-vous décidé de briguer le mandat sénatorial ?
- Je suis élu dans la commune de Santa Lucia di Mercoriu depuis 1994 et suis maire depuis 2001. J’ai été président de la plus vaste intercommunalité de Corse pendant 3 ans. Lorsque l’on est à la tête de collectivités comme celles-ci, on s’aperçoit souvent que l’on se heurte à des législations en contradiction même avec la gestion de ces territoires. Ces différentes fonctions et les difficultés rencontrées m’ont fait prendre conscience que le sénateur doit avoir l’expérience d’un élu de proximité afin de permettre aux lois, qui sont proposées, d’être en adéquation avec les problématiques locales. Ma présence depuis trois ans en tant qu’assistant parlementaire du député Jean-Félix Acquaviva m’a aussi poussé à franchir le pas.
- Quelles ambitions avez-vous ?
- Je souhaite, tout comme nos députés le font déjà, porter la voix de la Corse au sein du Sénat qui a, d’ailleurs, été pensé par le Constituant de la 5ème République comme la Chambre des territoires, contre-pouvoir à l’Exécutif. L’actualité récente démontre que, contrairement aux idées reçues, le Sénat participe de façon qualitative au processus législatif.
- Qui avez-vous choisi comme suppléante et pourquoi ?
- Mon choix pour la suppléance s’est porté sur Livia Ceccaldi Volpei, avocate au barreau de Bastia. Elle aura une place importante durant tout mon mandat et sera impliquée dans le travail au Sénat. Sa compétence juridique sera utile et précieuse. Fortement engagée sur le terrain politique en Balagne, elle fait partie des nouveaux cadres de Femu a Corsica.
- Vous avez un adversaire déclaré : Simon Venturini, maire d'Alzi, candidat de Corsica Libera. Comment réagissez-vous à cette candidature issue de la même majorité territoriale que vous ?
- Chacun est libre de se présenter à une élection s’il le souhaite. J’ai de très bonnes relations avec Simon Venturini que je ne vois pas comme un adversaire.
- Ne craignez-vous pas une dispersion des voix des grands électeurs nationalistes ?
- Je ne le pense pas, eu égard à la dynamique de terrain autour de notre candidature et à l’intérêt d’avoir une voix forte et unie au Sénat. Il s’agit, à la fois, de renforcer le travail de nos députés, mais aussi de mettre en exergue le travail de l’Assemblée de Corse.
- Ne risquez-vous pas d’être ainsi fragilisé face à un adversaire de droite : on parle du maire de Ghisoni, Don-Marc Albertini, susceptible de rassembler les voix d’opposition ?
- Encore une fois, les personnes évoquées, avec qui au demeurant j’ai de très bonnes relations amicales mais aussi politiques, n’ont pas déclaré officiellement leur candidature. Nous verrons, donc, dans quelques jours. Je reste serein et me concentre sur le projet que j’entends porter à travers ma candidature au Sénat.
- Comment comptez-vous convaincre au-delà des tendances politiques ?
- Je suis un homme de terrain, élu depuis de nombreuses années. J’ai donc travaillé avec de nombreux élus, notamment de petites communes du rural, avec lesquels j’ai tissé des relations de travail solides. Cette connaissance des problématiques communales et intercommunales me permettra de tenter d’agir concrètement dans le processus législatif. Je souhaite que ma candidature soit celle du rassemblement.
- Comment ferez-vous campagne ?
- Je ferai une campagne de proximité. J’ai la chance de pouvoir compter sur mon parti Femu A Corsica et ses élus pour m’accompagner.
- Etes-vous confiant ?
- Je suis serein et déterminé.
- Si vous êtes élu sénateur, quels engagements prenez-vous ?
- Je prends l’engagement d’être un relais pour tous les élus de terrain, de faire entendre leurs voix et de rester attentif à leurs attentes. En outre, le problème des prisonniers politiques me tient à cœur depuis de nombreuses années, je prends donc l’engagement, si je suis élu sénateur, de saisir le Garde des Sceaux. Il est tout à fait injuste que nos prisonniers ne puissent, a minima, purger leur peine sur leur terre.
- Quelle sera votre première action ?
- Ma première action s’inscrira dans l’actualité avec l’examen du projet de loi dit 3 D et relatif à la décentralisation. Je me battrai donc, au travers du processus d’élaboration de cette loi, pour que l’autonomie pleine et entière de la Corse soit affirmée par l’obtention des moyens fiscaux et réglementaires nécessaires à la concrétisation de ce statut.
- Ne craignez-vous pas de vous retrouver isolé dans un Sénat pas vraiment progressiste et faire seulement acte de présence ?
- C’est une question qui avait été posée aux députés Pè a Corsica, qui ont intégré le groupe Libertés et Territoires et font un travail considérable. Ils ont d’ailleurs réussi à instaurer un dialogue avec le Président du Sénat concernant la spécificité de la Corse et la question de l’autonomie, ce qui démontre que lorsque l’on agit en cohésion autour d’un projet politique, on peut arriver à faire bouger les lignes. Je me situe dans cette perspective et essaierai de participer à la constitution d’un groupe parlementaire. Je souhaite m’investir pleinement dans ce mandat comme je l’ai fait précédemment dans mes autres mandats. Faire seulement acte de présence ne m’intéresse pas.
- Comment comptez-vous vous y prendre pour convaincre vos collègues continentaux ? Le défi ne vous effraie-t-il pas ?
- Je pense qu’il n’y a qu’une seule manière de convaincre : le travail et l’investissement sans faille d’une part, et la sincérité de mon engagement au service de la Corse d’autre part. La Corse est une région à forte identité, avec de nombreuses particularités tenant à sa culture, sa langue, son histoire ou encore sa géographie. Il n’en demeure pas moins que d’autres régions rencontrent des problématiques similaires. Le défi est immense, notamment à l’heure de la crise sanitaire et économique qui nous touche tous. Mais l’évolution majeure que connait la Corse doit se poursuivre et s’amplifier pour laisser aux générations futures un pays autonome, en paix, avec une identité et une culture reconnues, un environnement préservé et valorisé et enfin un développement centré sur une production équitable et maîtrisée. Je suis optimiste.
Propos recueillis par Nicole MARI.
- Je suis élu dans la commune de Santa Lucia di Mercoriu depuis 1994 et suis maire depuis 2001. J’ai été président de la plus vaste intercommunalité de Corse pendant 3 ans. Lorsque l’on est à la tête de collectivités comme celles-ci, on s’aperçoit souvent que l’on se heurte à des législations en contradiction même avec la gestion de ces territoires. Ces différentes fonctions et les difficultés rencontrées m’ont fait prendre conscience que le sénateur doit avoir l’expérience d’un élu de proximité afin de permettre aux lois, qui sont proposées, d’être en adéquation avec les problématiques locales. Ma présence depuis trois ans en tant qu’assistant parlementaire du député Jean-Félix Acquaviva m’a aussi poussé à franchir le pas.
- Quelles ambitions avez-vous ?
- Je souhaite, tout comme nos députés le font déjà, porter la voix de la Corse au sein du Sénat qui a, d’ailleurs, été pensé par le Constituant de la 5ème République comme la Chambre des territoires, contre-pouvoir à l’Exécutif. L’actualité récente démontre que, contrairement aux idées reçues, le Sénat participe de façon qualitative au processus législatif.
- Qui avez-vous choisi comme suppléante et pourquoi ?
- Mon choix pour la suppléance s’est porté sur Livia Ceccaldi Volpei, avocate au barreau de Bastia. Elle aura une place importante durant tout mon mandat et sera impliquée dans le travail au Sénat. Sa compétence juridique sera utile et précieuse. Fortement engagée sur le terrain politique en Balagne, elle fait partie des nouveaux cadres de Femu a Corsica.
- Vous avez un adversaire déclaré : Simon Venturini, maire d'Alzi, candidat de Corsica Libera. Comment réagissez-vous à cette candidature issue de la même majorité territoriale que vous ?
- Chacun est libre de se présenter à une élection s’il le souhaite. J’ai de très bonnes relations avec Simon Venturini que je ne vois pas comme un adversaire.
- Ne craignez-vous pas une dispersion des voix des grands électeurs nationalistes ?
- Je ne le pense pas, eu égard à la dynamique de terrain autour de notre candidature et à l’intérêt d’avoir une voix forte et unie au Sénat. Il s’agit, à la fois, de renforcer le travail de nos députés, mais aussi de mettre en exergue le travail de l’Assemblée de Corse.
- Ne risquez-vous pas d’être ainsi fragilisé face à un adversaire de droite : on parle du maire de Ghisoni, Don-Marc Albertini, susceptible de rassembler les voix d’opposition ?
- Encore une fois, les personnes évoquées, avec qui au demeurant j’ai de très bonnes relations amicales mais aussi politiques, n’ont pas déclaré officiellement leur candidature. Nous verrons, donc, dans quelques jours. Je reste serein et me concentre sur le projet que j’entends porter à travers ma candidature au Sénat.
- Comment comptez-vous convaincre au-delà des tendances politiques ?
- Je suis un homme de terrain, élu depuis de nombreuses années. J’ai donc travaillé avec de nombreux élus, notamment de petites communes du rural, avec lesquels j’ai tissé des relations de travail solides. Cette connaissance des problématiques communales et intercommunales me permettra de tenter d’agir concrètement dans le processus législatif. Je souhaite que ma candidature soit celle du rassemblement.
- Comment ferez-vous campagne ?
- Je ferai une campagne de proximité. J’ai la chance de pouvoir compter sur mon parti Femu A Corsica et ses élus pour m’accompagner.
- Etes-vous confiant ?
- Je suis serein et déterminé.
- Si vous êtes élu sénateur, quels engagements prenez-vous ?
- Je prends l’engagement d’être un relais pour tous les élus de terrain, de faire entendre leurs voix et de rester attentif à leurs attentes. En outre, le problème des prisonniers politiques me tient à cœur depuis de nombreuses années, je prends donc l’engagement, si je suis élu sénateur, de saisir le Garde des Sceaux. Il est tout à fait injuste que nos prisonniers ne puissent, a minima, purger leur peine sur leur terre.
- Quelle sera votre première action ?
- Ma première action s’inscrira dans l’actualité avec l’examen du projet de loi dit 3 D et relatif à la décentralisation. Je me battrai donc, au travers du processus d’élaboration de cette loi, pour que l’autonomie pleine et entière de la Corse soit affirmée par l’obtention des moyens fiscaux et réglementaires nécessaires à la concrétisation de ce statut.
- Ne craignez-vous pas de vous retrouver isolé dans un Sénat pas vraiment progressiste et faire seulement acte de présence ?
- C’est une question qui avait été posée aux députés Pè a Corsica, qui ont intégré le groupe Libertés et Territoires et font un travail considérable. Ils ont d’ailleurs réussi à instaurer un dialogue avec le Président du Sénat concernant la spécificité de la Corse et la question de l’autonomie, ce qui démontre que lorsque l’on agit en cohésion autour d’un projet politique, on peut arriver à faire bouger les lignes. Je me situe dans cette perspective et essaierai de participer à la constitution d’un groupe parlementaire. Je souhaite m’investir pleinement dans ce mandat comme je l’ai fait précédemment dans mes autres mandats. Faire seulement acte de présence ne m’intéresse pas.
- Comment comptez-vous vous y prendre pour convaincre vos collègues continentaux ? Le défi ne vous effraie-t-il pas ?
- Je pense qu’il n’y a qu’une seule manière de convaincre : le travail et l’investissement sans faille d’une part, et la sincérité de mon engagement au service de la Corse d’autre part. La Corse est une région à forte identité, avec de nombreuses particularités tenant à sa culture, sa langue, son histoire ou encore sa géographie. Il n’en demeure pas moins que d’autres régions rencontrent des problématiques similaires. Le défi est immense, notamment à l’heure de la crise sanitaire et économique qui nous touche tous. Mais l’évolution majeure que connait la Corse doit se poursuivre et s’amplifier pour laisser aux générations futures un pays autonome, en paix, avec une identité et une culture reconnues, un environnement préservé et valorisé et enfin un développement centré sur une production équitable et maîtrisée. Je suis optimiste.
Propos recueillis par Nicole MARI.