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Jacques Casamarta et Patricia Curcio : Des candidatures "pour un vrai changement"


Marilyne SANTI le Vendredi 6 Mars 2015 à 23:32

Jacques Casamarta sera candidat avec Patricia Curcio dans le deuxième canton d’Ajaccio où il s’opposera aux deux binômes Stéphane Vannucci/Marie Zuccarelli et François Casasoprana/Marie-Josée Joly. Manca Alternativa/Ensemle et le parti de gauche, membres du Front de Gauche présenteront des candidates et des candidats dans les 2ème, 3ème et 5ème cantons de la Corse-du-Sud.



Des candidats tous issus de la société civile : salariés, demandeurs d’emploi, syndicalistes, militants associatifs et culturels, des personnes qui se disent à l’antipode des professionnels de la politique. Les remplaçants de ce binôme de gauche sont Muriel Buisson et Jean-Pierre Bizon.

Jacques Casamarta dites-nous….
 
- Quelles sont les raisons qui ont motivé votre candidature ?
- Parce que nous sommes aujourd’hui confrontés à une grave crise qui touche tous les secteurs de la société, il convient de redonner un sens à la politique. L’austérité touche durement les foyers créant de plus en plus de désespérance et de perte de repères. Après la déroute aux dernières élections municipales à Ajaccio, il convenait que la gauche citoyenne et associative relève le défi. Nous voulons ainsi représenter un nouveau souffle à gauche et pour la Corse, un vote pour la dignité et beaucoup d’électeurs savent ce que cela veut dire. 
 
- Vos binômes et suppléants ont été choisis de quelle façon ?
- Nous sommes tous issus de la société civile, salariés, syndicalistes, animateurs associatifs et culturels. Nous sommes aussi connus pour nos engagements sociaux, environnementaux solidaires et de terrain. C’est déjà une excellente raison.
 
- L’enjeu de cette élection dans ce 2ème canton quel est-il ?
- Nous sommes opposés à la politique clientéliste de la majorité de droite au conseil général et considérons qu’aucun conseiller général n’a défendu la ville d’Ajaccio et sa population. Cette situation est aussi aggravée par la politique d’austérité et de régression sociale menée  par le gouvernement. Les conséquences dans notre département sont mesurables : chômage qui progresse, pouvoir d’achat des salariés et des retraités qui s’amenuise, insécurité, difficulté à se loger, à se soigner, tout simplement à vivre.
Nous savons qu’une fois élus, la tâche ne va pas être facile, mais les ajacciens peuvent compter sur nous pour proposer une autre ambition, une autre manière de faire de la  politique, plus sociale, plus humaine,  plus équitable et transparente. 
 
- Que représente pour vous la collectivité unique et donnez-nous votre avis sur la suppression des Conseils généraux ?
- Le conseil général a des prérogatives sociales très importantes.
Dans notre département, sa gestion est de longue date clientéliste et pose ainsi un grave problème démocratique, qui amène bon nombre de citoyens à s’interroger sur son utilité et donc sa disparition. On peut comprendre ce sentiment.
Mais pour autant il convient de s’interroger plus fondamentalement sur cette disparition programmée qui s’emboite parfaitement dans les logiques politiques libérales souhaitées par l’Europe, de diminution des services publics, de diminution des moyens.
Avec la collectivité unique, ne va-t-on pas vers une centralisation encore plus excessive des pouvoirs ? Les transferts de moyens seront-ils à la hauteur ?
C’est la politique clientéliste qui pose problème et je ne suis absolument pas persuadé que la collectivité unique va régler ce problème de démocratie. Ce dont nous avons surtout besoin, c’est d’une autre politique plus sociale et plus humaine.
En tous les cas, les citoyens se sont prononcés à ce sujet en 2003 par référendum, ils ont à l’époque rejeté cette proposition et toute nouvelle modification devrait inciter à organiser un vaste débat sur les enjeux afin que chacun puisse se prononcer en toute connaissance de cause.
 
- Cette campagne est faite pour siéger dans une institution amenée à disparaître ?
- Rien ne dit encore officiellement qu’elle disparaitra, en tous cas pour l’instant elle existe, et nos propositions visent à redonner l’espoir et refuser toute fatalité. Nous appelons les citoyens à « Oser inventer l’avenir ».
 
- Quels sont les principaux thèmes de cette campagne et quelle est la priorité pour ce canton ?
- En premier lieu, nous considérons que le conseil départemental devra agir avec plus de force et de détermination dans les domaines qui lui sont impartis. Il devra mieux aider les familles en difficultés, lutter contre la pauvreté, favoriser l’insertion professionnelle, combattre l’exclusion.
Nous proposerons une politique économique et sociale, à l’opposé de celle que nous connaissons aujourd’hui qui est essentiellement basée sur le tourisme, la rente et la résidence. Nous Insisterons sur la notion de création « d’emplois utiles ». Voici quelques propositions en débat.
Il convient de :
- Favoriser le développement de l’économie sociale et solidaire (coopératives, mutualité, associations).
- Aider le petit commerce à vivre et se réimplanter dans nos quartiers, car nos cantons ne doivent pas être vidés d’activités économiques, il faut éviter l’abandon.
- Relancer l’agriculture en aidant  les  jeunes par une maîtrise du foncier. Il est anormal d’importer par exemple des tomates et autres primeurs.
-Soutenir le monde associatif, sportif et culturel, élément du lien social dans nos quartiers et nos cantons.
- Proposer un vaste programme de logements sociaux. Il est inadmissible que des milliers de personnes, surtout des jeunes, ne trouvent pas de logements sur Ajaccio et son agglomération.
- Défendre sans concession les services publics menacés de démantèlement et de privatisation.
- Proposer une amélioration du système de santé, en favorisant la création de centres de santé de proximité. Améliorer l’aide à domicile.
- Conforter la psychiatrie publique à partir de l’hôpital de Castelluccio et participer à l’amélioration de la prise en charge des patients relevant de la cancérologie.
-Défendre et promouvoir le patrimoine et la langue Corse. Soutenir l’innovation culturelle, la création et la diffusion.
- Développer un programme ambitieux pour la protection de l’environnement et le développement durable…
 
Ce canton a besoin d’élus au service de la population, qui seront à l’écoute et engagés pour changer ce qui peut l’être. Nous avons besoin de tisser du lien pour le « Vivre ensemble ».
 
- Dans quel état d’esprit êtes-vous ?
- Nous sommes confiants, il ne faut pas laisser l’UMP prendre tous les pouvoirs et il faut dire aux représentants du gouvernement que l’austérité ça suffit. Il faut aujourd’hui redonner de l’espoir, et refuser toute fatalité. Replacer l’humain au cœur des décisions. Oui une autre Corse est possible et nous nous engageons à la construire avec les citoyens. C’est le sens du vote que nous proposons, un vote pour la dignité.