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Incidents de Furiani : « Des violences urbaines préméditées » pour le Préfet et le procureur de Bastia


Nicole Mari le Lundi 19 Octobre 2015 à 23:22

Le 17 octobre, plus d’une heure après la fin du match entre le SC Bastia et le PSG qui s’est déroulé sans incident, des violences ont éclaté au rond-point de Furiani où un groupe de jeunes a allumé plusieurs feux et saccagé les agences de la Société Générale et du Crédit Mutuel. Un affrontement avec les forces de l’ordre a fait 19 blessés chez les policiers. Une enquête en flagrance a été ouverte, mais aucun jeune n’a été interpellé. Alain Thirion, Préfet de Haute-Corse, explique, à Corse Net Infos, en vidéo, le déroulement des faits, dénonce des violences préméditées, dédouane le Sporting de toute responsabilité et annonce la mise en place de dispositifs de sécurité élargis. A sa suite, Nicolas Bessone, procureur de la République de Bastia, déplore ces violences urbaines inédites en Corse et affirme qu’il met tout en œuvre pour arrêter les auteurs.



Nicolas Bessone, procureur de la République de Bastia, et Alain Thirion, Préfet de Haute-Corse.
Nicolas Bessone, procureur de la République de Bastia, et Alain Thirion, Préfet de Haute-Corse.

Alain Thirion : « On est sur un cas de violences urbaines »



Nicolas Bessone : « Ce sont des délinquants de droit commun, des casseurs que je traiterai comme tels ! »


Sporting : "Nous ne pouvons laisser dire que les fonctionnaires feraient office de « chair à canon » à Furiani.
Suite aux évènements qui se sont déroulés samedi soir sur la commune de Furiani, le Sporting Club de Bastia tient à manifester son soutien à l’ensemble des personnes impactées par ces incidents. Dans cet esprit, une délégation du club et de la municipalité s’est rendue ce matin dans les différentes entreprises qui ont été prises à partie, avec de lourdes répercussions pour de nombreuses familles Corses. 
Condamnant sans réserve toute forme de violence, le Sporting entend aussi rappeler que sa mission consiste à organiser des matches de football. Ce qui de l’avis général est fait et bien fait, notre club assurant même depuis des années aux abords immédiats de l’enceinte des tâches de sécurisation sur la voie publique, qu’aucun autre club de Ligue 1 n’assume aujourd’hui. 
C’est pourquoi, contrairement à ce qu’affirme un syndicat de policiers, nous ne pouvons laisser dire que les fonctionnaires feraient office de « chair à canon » à Furiani. Les délits constatés samedi à plusieurs centaines de mètres du stade, auraient pu avoir lieu dans n’importe quelle zone urbaine du département. De ce fait, les « instances du football » que l’on tente d’impliquer et d’exciter contre le SCB, n’ont strictement rien à voir avec les pures problématiques d’ordre public qui font débat aujourd’hui. 
Le Sporting n’admettra à ce propos aucune récrimination, tout comme il rejette fermement les divagations émanant d’un quelconque syndicat professionnel ou mouvement politique « communisants » qui tentent, on ne sait pour quelle raison, de dépeindre Furiani de manière fantasmée et politiquement orientée. 
Le stade Armand-Cesari est et restera un lieu de communion et de partage, où s’expriment passion et identité, dans les meilleures conditions de sécurité. Et rien d’autre.


Gilles Simeoni : "Incidents consternants et incompréhensibles"
Les incidents de samedi soir sont consternants et incompréhensibles. La Ville de Bastia apporte son soutien à la Commune de Furiani et à l'ensemble des personnes morales et physiques qui ont eu à subir un préjudice en cette occasion. Elle exprime particulièrement sa solidarité avec les personnels des agences bancaires endommagées, qui sont aujourd'hui menacés dans leur emploi, ainsi qu'à leurs familles. 

Ces événements auraient pu avoir des conséquences plus graves encore, eu égard notamment à la configuration des lieux (voie rapide, présence d’une station-essence). Ils inquiètent et interpellent donc légitimement chacun d'entre nous. 

Selon les informations communiquées par les autorités en charge du maintien de l'ordre, ils semblent être le fait de jeunes ou de très jeunes gens. SI cela s'avère exact, ces comportements témoignent d'une forme de rage sociale et d'une perte de, repères qui doivent conduire tous les responsables politiques et tous les adultes, quelles que soient leurs convictions politiques, à réfléchir sur le mal être d'une part grandissante de la jeunesse insulaire. 

Au-delà de l'émotion légitime et des communiqués de condamnation qui ne résolvent rien, il y a donc à l'évidence une réflexion et une action de fond à mener sur les raisons profondes de ce mal être et les moyens d'y mettre un terme. Nous devons collectivement nous y consacrer. 

Jean Zuccarelli : "Aussi inacceptable qu'irresponsable"
Samedi dernier, les abords du stade de Furiani ont une nouvelle fois été le théâtre d'évènements violents: équipements publics détruits, établissements bancaires saccagés et brûlés. Je les condamne avec la plus grande fermeté.
Ce type d'actes tend aujourd'hui à se multiplier dans notre île. C'est particulièrement grave. C'est également symptomatique de la banalisation de l'usage de la violence comme moyen de protestation politique, sur fond de revendications nationalistes. C'est aussi inacceptable qu'irresponsable.
J'apporte toute ma solidarité aux agents de police et aux pompiers blessés ou mis en danger lors de ces événements, ainsi qu'aux personnels de banque dont l'outil de travail a été ruiné.